Goma : nouvelles manifestations contre la Monusco à partir de ce lundi

A l’appel de « Véranda Mutsanga », une des structures de la Société civile basée à l’Est du pays, de nouvelles manifestations populaires contre la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo) sont annoncées à partir de ce lundi 08 août 2022 à Goma. Selon leurs initiateurs, il devrait s’agir d’une longue série d’actions de colère « non-stop », qui ne devraient s’arrêter qu’après le retrait effectif des casques
bleus du territoire congolais. Entre autres mesures conservatoires envisagées contre les casques bleus, il y a l’interdiction de circulation de leurs véhicules dans les villes et territoires de l’Est, ainsi que celle de leurs soldats. Ceux-ci sont censés rester dans leurs bases, jusqu’à leur départ définitif de la RDC.

Le staff de « Véranda Mutsanga » justifie la relance des pressions populaires sur la Monusco par le fait que cette mission n’a pas rempli, depuis 1999, son contrat de protection des populations congolaises et de restauration de la sécurité troublée depuis plus de 20 ans. Il est notamment rappelé aux casques bleus d’avoir laissé se multiplier les forces négatives, aujourd’hui estimées à près de 200, alors que lors de l’arrivée de la Monuc (Mission de l’Organisation des Nations Unies au Congo), le pays ne comptait que trois mouvements rebelles, à savoir le RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), le MLC (Mouvement de Libération du Congo) et le RCD/K/ML (Rassemblement Congolais pour la Démocratie/Kisangani/ Mouvement de Libération).
Dans l’entendement de « Véranda Mutsanga », s’il y avait réellement, dans le chef de la mission onusienne, une volonté d’éradiquer les forces négatives, après la transformation du RDC, du MLC et du RCD/K/ML en partis politiques, en marge du Dialogue Inter congolais, on en serait pas, 20 ans après, à plus de deux cents. La Monusco est aussi accusée de ne pas coopérer franchement avec les FARDC (Forces Armées de la République Démocratiques du Congo) dans la traque commune des forces négatives, alors que les casques bleus ont régulièrement
accès aux « quartiers généraux » des forces négatives ainsi que l’opportunité d’observer tous leurs mouvements avec des drones. Par ailleurs, elle dispose des hélicos de combat pour des opérations aéroportées.
Il est surtout reproché à la Monusco sa responsabilité dans les tueries des Congolaises et Congolais, non armés Butembo, Kasindi, Beni, Rutshuru, Goma, Kanyabayonga, Nyiragongo et Uvira, lors des manifestations contre leur présence en territoire congolais.

Gare aux infiltrés
Au regard de la rupture de la confiance entre la Monusco et les populations civiles congolaises en général et celles de la partie Est du pays en particulier, le vœu des observateurs est que les organisateurs de nouvelles manifestations contre elle insistent, auprès des participants, sur leur caractère pacifique. Une vigilance
tous azimuts devrait être exercée contre les infiltrés, qui n’attendent que pareilles occasions pour semer le bordel.

On sait que l’administration militaire de Goma a interdit, jusqu’à nouvel ordre, des manifestations publiques, comme c’était du reste le cas pour celles de lundi 18, mardi 19 et mercredi 20 juillet 2022. Comme d’habitude, des électrons libres sont prêts à contourner les forces de l’ordre, voire à les affronter, pour transformer des manifestations pacifiques en violences contre les membres, les installations et les biens de la Monusco. S’il est possible d’éviter que le sang coule de nouveau de part et d’autre ainsi que les casses, on aura sauvegardé l’essentiel, d’autant que le principe du retrait des casques bleus avant l’échéance de 2024 est accepté par le
gouvernement congolais et le Conseil de Sécurité de l’ONU.
LP

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *