CRITIQUES ET PERSPECTIVES POUR LA NOUVELLE VISION AGRICOLE DU CHEF DE L’ETAT

Directeur général de la société Bio Agro Business, Katchy Mulumba dresse un bilan de la politique agricole du pays, en passant en revue ses faiblesses et en proposant des stratégies pour rendre efficace cette politique pour le prochain mandat du chef de l’Etat.

Un événement majeur a attiré mon attention en toute fin de mandat du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo : il s’agit de la vive réprimande exprimée par de la population du Grand Kasaï à l’endroit du ministre sortant de l’Agriculture, lors du meeting de campagne du Chef de l’Etat dans l’espace Kasaï. Dans cet échange engagé entre le candidat n°20 et sa base de Mbuji-Mayi, des réclamations, des réprobations, des inquiétudes, des condamnations, des propos assez forts ont jailli dans la foule, qui fulminait contre le patron de l’Agriculture pour son « manque d’implication », d’après elle, dans la crise de maïs qui gangrène le Grand Kasaï depuis plusieurs mois.

Cependant, de mon point de vue d’expert, la pénurie de maïs, muée en une crise permanente, n’a rien de surprenant. Tous les indicateurs laissaient entrevoir une crise qui devait tôt ou tard éclater dans l’espace Kasaï, au regard de faibles activités organisées par les autorités compétentes alors qu’elles étaient appelées à financer des productions intensives du maïs. Au-delà même de cette crise de maïs qui n’est que la partie visible de l’iceberg, c’est toute la politique agricole du pays qui laisse à désirer !  

Dans le secteur agricole, je suis à la fois acteur, observateur, partenaire et expert. En tant qu’acteur, je dirige la société Bio Agro Business (B.A.B.), laquelle société est spécialisée dans l’exploitation agro-industrielle, c’est-à-dire dans la production, la transformation et l’encadrement des producteurs en milieu rural. Comme partenaire, la B.A.B. a hérité de la gestion de six bases agricoles du Programme Volontariste Agricole, en partenariat avec le Gouvernement congolais, représenté par le ministère de l’Agriculture, et également partenaire de l’International Institute of Tropical Agriculture-RDC (IITA) dans le cadre de l’Agenda de Transformation Agricole.

Avant de poser le diagnostic sur les failles de la politique agricole qui a provoqué la crise de maïs dans plusieurs coins du pays, et apporter des éléments de réponse sur le réel problème de l’agriculture en RDC puis présenter la nouvelle perspective agricole pour le nouveau mandat du chef de l’Etat, je me permets de rappeler que la société agro-industrielle dont la responsabilité, m’incombe, a réussi, en l’espace de trois (3) ans : à exploiter plus de 9.000 hectares dont 4.000 pour des partenaires et à assurer un encadrement ; à créer plus de 8 000 emplois saisonniers directs et indirects en 6 saisons agricoles ; dont plus de 3 500 occupés par des femmes ; et le tout, in fine, pour une production totale de près 12 000 tonnes de produits finis de haute qualité (riz long grain, farines de maïs et de manioc).

Il va sans dire que les populations des villes telles que Mbuji-Mayi, Kaniama, Luputa, Mwene-Ditu, Tshimbulu, Kananga, Mongata, Sakadi, Lubondaie, Kinshasa, Luozi, Kimpese, Ruzizi ont consommé les produits de B.A.B., transformés et commercialisés localement. Cette assertion justifie notre expérience dans le domaine agricole, nous qui évoluons sur un terrain bien appréhendé, et connaissons par là-même les exigences et les réalités de l’agro-industrie.

Regard critique sur la politique agricole du pays

De prime abord, en tant que directeur général de Bio Agro Business, j’ai donc logiquement été confronté à différentes approches et différentes appréhensions des réalités du domaine agricole. Cela m’a permis de mieux comprendre pourquoi la RDC n’arrive toujours pas à prendre la « revanche du sol sur le sous-sol ».

Du socle de praticien d’où je me tiens, la problématique congolaise de l’agriculture a dépassé le stade des réflexions, des conférences, des forums, d’ateliers et de tout type de rencontres d’échanges. Sous mon regard d’acteur de terrain et d’observateur, je puis affirmer que pour asseoir la politique agricole du pays, il faut et il suffit que l’Etat prenne, la courageuse et tant souhaitée décision, de réduire drastiquement le train de vie des institutions afin de permettre, entre autres, un essor du secteur agricole.

Dans le secteur agricole, en dehors du foncier et du capital humain, le budget représente la gâchette qui permettrait l’impulsion dudit secteur. Le financement dans ce secteur suppose des investissements, des subventions, des formations pour les paysans et les petits producteurs, des voies de transport praticables pour l’acheminement des produits, de l’énergie suffisante pour le fonctionnement des centres de production, etc.

Fort malheureusement, tous ces moyens ne sont pas réunis et cela freine considérablement le décollage du secteur agricole congolais. D’un regard lucide, il y a lieu de s’interroger sur le niveau de compétences de certains acteurs censés œuvrer pour l’émergence de l’agriculture. La faiblesse des résultats attendus semble indiquer un engagement insuffisant et une vision édulcorée de la relance agricole dans le chef des animateurs.  

Ce problème, expliquant également la faiblesse du secteur agricole, est lui-même le corollaire du mode de choix desdits animateurs. Leur choix des animateurs s’opère sur base des rapports et considérations politiques, en lieu et place de l’expertise et des compétences qui côtoient la réalité agricole au quotidien.

Le cas de la crise de maïs dans le Kasaï, n’est que la partie visible de l’iceberg. La crise cache une défaillance de gouvernance dans la politique agricole. A titre d’exemple, le site agricole de Nkuadi, situé dans le Kasaï-Oriental, qui a été au centre des tensions lors du meeting du président de la République à Mbuji-Mayi, est jusqu’à ce jour dans sa phase préliminaire, alors que le Gouvernement, au travers du ministère de l’Agriculture, a été alerté suffisamment tôt des risques d’une crise de maïs. Malheureusement, les décideurs politiques n’ayant pas fait preuve des mêmes sensibilités et priorités que les techniciens, ce que l’on craignait s’est produit. La crise est survenue alors qu’elle pouvait être évitée.

Depuis belle lurette, la politique agricole nationale en vigueur peine à s’adapter aux exigences réelles du milieu d’exécution, puisqu’elle se caractérise par des méthodes culturales inappropriées, des faibles rendements, des outils de transformation vétustes et/-ou inadaptés, des détournements des investissements-voire même au profit des fermes agricoles des décideurs-, des mesures impopulaires d’expropriation, une fiscalité étouffante avec des impôts et taxes exorbitants, des programmes d’appui mal formulés et mal appliqués, j’en passe et des regrets. 

Le moment charnière que nous vivons, de par la réélection du Président Félix-Antoine Tshisekedi, oblige à ne pas faire preuve de complaisance dans l’analyse en espérant la faveur de ceux qui ont eu le pouvoir de décision. Mais, il s’agit bel et bien de faire un diagnostic objectif et d’envisager une politique agricole capable de porter du fruit afin de favoriser le développement de l’économie congolaise au travers de l’agriculture.  

Vers un nouveau paradigme de développement agricole national

Une autre grosse faiblesse de la politique agricole congolaise, c’est le manque d’intégration de l’agriculture-agro-industrie dès le milieu rural. Toutes les politiques agricoles ont failli sur cette question, parce qu’elles ont mal abordé la problématique de l’agriculture en milieu rural.

Quelle est en fait la nécessité d’aborder un modèle d’agriculture en milieu rural ? C’est le fait de retrouver des grands producteurs en milieu rural, on y trouve des plus vastes étendues, parce que les paysans connaissent mieux leur terrain, puisque la main d’œuvre locale est accessible et le milieu rural est le premier espace de consommation.  

En effet, pour une nouvelle perspective de la politique agricole du Chef de l’Etat, il est crucial de se lancer dans le milieu rural sans la moindre hésitation. C’est certainement une seule issue fondamentale qui mènerait au développement du secteur agricole congolais, puisque plusieurs politiques agricoles initiées depuis bien longtemps n’ont jamais permis de contenir la famine. La RDC est le pays qui compte le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans le monde : 26,4 millions de personnes soit un quart de la population suivant le Rapport PAM de l’année 2022. Pire, ces politiques engendrent des crises graves qui maintiennent le pays dans une spirale où nous avons une dépendance aux importations des produits comme les céréales, les poissons, la viande et tant d’autres. Quelle aberration !

Pourquoi donc développer un modèle d’intégration agricole en milieu rural ? Les raisons sont diverses. Car cela favorise notamment la production locale  et  réduit considérablement la dépendance aux importations.

De mon point de vue, nous devons arriver à produire localement, mais à grande échelle. Comment cela peut-il se matérialiser ? C’est justement à ce niveau que l’Etat doit intervenir, en mettant en jeu des fonds nécessaires pour financer le secteur. Ainsi, pour produire, il faut :

1- Des centres de production et transformation (sites agricoles équipés d’unités de transformation, des centres de formation, des laboratoires d’analyses, …) où la production est organisée ;

2- De l’énergie (les sources d’énergie pour la production et la transformation des produits, comme l’éolienne, l’énergie solaire, en évitant de recourir à l’énergie fossile) et de l’eau courante ;

3- Des infrastructures de transports connectés. Elles sont très capitales dans le modèle d’agriculture en milieu rural, parce qu’elles offrent des possibilités d’acheminer d’une part les produits finis vers les centres de consommation et d’autre part l’acquisition des intrants vers les centres de production. L’interconnexion des centres de production à ceux de consommation permet de réduire sensiblement les coûts de transaction et de rendre les échanges efficients ;

4- Une administration agricole efficace, tournée vers le service à la communauté. Malgré les moyens financiers, les infrastructures énergétiques et de transport, l’agriculture demeure une science complexe et multidisciplinaire. Les innovations et progrès techniques sont d’une évolution telle qu’il est impérieux de disposer des administrations capables de les gérer, diffuser et accompagner les paysans à les valoriser en vue de jouer à la concurrence dans un monde de plus en plus libéral ; 

5- Recourir aux big-data (télédétection) afin d’identifier les terres arables et les cultures adaptées à chaque zone agricole, les pluviométries. A l’heure actuelle, l’intérêt agronomique de la télédétection est incontournable dans :

– L’optimisation, l’amélioration des rendements et de la qualité des productions ;

– La valorisation des images satellite permet une adaptation de la dose d’engrais aux besoins des cultures ;

– Les images satellite permettent également de détecter des anomalies, pouvant être liées à l’irrigation, aux maladies ou d’autres dégâts.

L’intérêt écologique est également ressenti :

– Grâce au service de télédétection un ciblage des zones d’épandage est possible afin de diminuer la perte d’intrants dans l’environnement ;

– Et diminuer les intrants, soit réduire complètement la quantité globale d’amendements apportés dans le sol.

Avec B.A.B., nous avons pu expérimenter ce concept d’intégration agricole en milieu rural : par exemple, la farine de maïs produite à Sakadi est consommée à Sakadi et dans les contrées voisines ; même cas pour la farine de maïs de Nkuadi, de Ruzizi, ainsi que le riz de Nkundi et la farine de manioc de Mongata.

L’idéal pour le modèle d’agriculture intégrant l’agro-industrie en milieu rural c’est que le petit paysan agriculteur travaille en apprenant, en développant de nouvelles connaissances. Sa participation est effective et complète à tous les niveaux d’exécution des travaux. Il ne se sent pas écarté, son apport compte doublement. La Bio Agro Business le fait depuis, comme pour Mama VUMI, cette entrepreneure agricole de la plaine de la Ruzizi qui se situe dans le territoire d’Uvira dans la province du Sud Kivu, ayant produit des tonnes de maïs stockés dans des conditions peu conformes, mais qui, grâce à notre accompagnement, a transformé ces graines de maïs en farine.    Dans ce lot d’exemples, il y a aussi la structure des Femmes Enseignantes Partenaires au Programme Volontariste Agricole de Nkuadi dans le territoire de Tshilenge dans la province du Kasaï-Oriental, que B.A.B a aidée à créer une cantine scolaire et à améliorer la qualité de l’éducation à travers l’alimentation des enfants à l’école.  

Ce modèle que je me permets de recommander au Chef de l’Etat me paraît plus adapté pour une réussite éclatante qui laisserait sans conteste des résultats indélébiles dans le domaine agricole. Pour cela, il lui faudrait, d’abord, déclarer solennellement, lors de son discours d’investiture, l’« agriculture priorités des priorités », mais sans que cela ne se limite en un simple slogan comme lors de la IIe République.

Ensuite, redynamiser tous les services étatiques agricoles, c’est-à-dire, les rajeunir, les former et les contrôler ou, mieux, mettre à la retraite les personnes en âge, afin de les remplacer par des jeunes combatifs et compétitifs. Enfin, l’Etat devrait garantir le partenariat publics-privés, en accordant des facilités aux acteurs, opérateurs du secteur agricole, notamment les petits, moyens et grands producteurs bien identifiés, qui s’investissent et travaillent sérieusement. De mon expérience, j’ai dénombré plusieurs opérateurs (ONG) qui ont (et bénéficient encore aujourd’hui) des faveurs de l’Etat alors qu’ils n’ont même pas labouré 30 hectares. J’ai pu prendre la mesure de l’ampleur du trafic d’influence dans le domaine agricole, ainsi que les détournements récurrents du matériel et des financements au profit des fermes agricoles privées qui, malheureusement, ne font pas long feu.

Bref, la gestion agricole requiert énormément d’anticipations de plusieurs scénarios qui sont tributaires de certains aléas inhérents aux exigences et au respect du calendrier agricole. Cela implique une certaine technicité, de l’innovation et un engagement résolu.

Ma nouvelle perspective de la politique agricole suggéréé au chef de l’Etat rencontre les attentes des populations, dans la mesure où je suis sur le terrain depuis bien des années et j’ai étudié les failles, et avec des moyens financiers limités, j’ai apporté, dans la mesure du possible, des solutions qui ont fait le bonheur des Kasaïens par la mise sur le marché de la farine de maïs, des populations de Nkundi avec notre riz long grain, des Kinois avec notre farine de manioc de Mongata.

Les différents programmes mis en place devaient apporter une nouvelle dynamique de développement économique pour réduire de manière significative la dépendance aux importations et offrir plusieurs opportunités d’emploi, de partenariats et d’investissements. Hélas !

Il serait judicieux et urgent de mettre en place des programmes dans lesquels tous les producteurs agricoles (petits, moyens et grands agriculteurs) participent à la création de leur richesse. Plus la croissance de l’agriculture dans le milieu rural est forte, plus son commerce et son industrie seront florissants.

Il est impérieux de mieux réglementer le secteur agricole, pour qu’il soit plus structuré et développé mais aussi doté en ressources financières. Résoudre le déficit énergétique est d’ailleurs essentiel. C’est devenu un véritable handicap pour le développement de l’agriculture et principalement dans la transformation locale.

L’augmentation de la production agricole de certaines cultures vivrières (maïs, riz, manioc, soja), créerait quelques milliers d’emplois et contribuerait à près de 10 % la substitution des importations de certains céréales (dont le blé, qui est totalement importé) par la farine de manioc de haute qualité dans le processus de panification, et cela dès la première année de la mise en œuvre de ce programme.

A côté de cela, il faudrait également mettre un point d’honneur à développer une filière agroalimentaire avec les aliments fortifiés à base de riz, de maïs, de manioc et de soja afin de répondre aux besoins de lutte contre la malnutrition. Des filières de sous-produits (amidon, farine basse, sons de riz, de maïs) et de produits dérivés (aliments pour bétails, engrais organiques) seraient également développées dans le cadre d’une économie circulaire avec zéro perte (déchets).

Il est de notoriété publique que la RDC regorge d’énormes potentialités et opportunités pour une large gamme de produits agricoles à forte valeur ajoutée. Il y a donc nécessité de produire et transformer localement pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et garantir la croissance de l’économie nationale.

Par ailleurs, avec un budget approprié et une expertise avérée, le modèle intégrateur agriculture-agro-industrie dès le milieu rural adapté à la politique agricole nationale, en phase avec le plan directeur d’industrialisation, mettra effectivement la RDC sur la voie de la relance agricole. Notre expérience de praticien nous en convainc et atteste de notre travail pour la « revanche du sol sur le sous-sol ».

Vers une vision plus adaptée de l’agriculture congolaise

Avec un regard de profane sans être du domaine agricole, l’agriculture paraît tellement simple : il suffit de semer pour récolter quelques temps plus tard ! C’est ainsi que j’ai mis du temps pour comprendre pourquoi la RDC ne parvenait toujours pas à prendre sa revanche du sol sur le sous-sol et pourquoi le slogan « agriculture priorité des priorités » n’était toujours pas une réalité congolaise palpable.

J’ai fini par me rendre compte de par moi-même que le domaine agricole exigeait beaucoup de discipline, de passion et de patience plus que dans le domaine minier. C’est ce qui justifie aujourd’hui un désintérêt manifeste pour l’agriculture en faveur des mines. Or, à terme, les ressources minières sont appelées à s’épuiser.

Cependant, les terres se régénèrent toujours quand elles sont utilisées à bon escient. Avec l’agriculture, l’on peut faire d’une pierre deux coups ; non seulement une autosuffisance alimentaire mais également, une exportation qui puisse générer des devises.

Les ressources minières requièrent, quant à elles, de gros moyens d’exploitation, mais sont également tributaires du cours mondial qui peut être à la hausse mais peut également connaitre une chute brutale qui peut déstabiliser les ressources financières d’un Etat. En plus, la réalité géopolitique démontre à suffisance que ces ressources minières peuvent être à la base des conflits armés. Cependant, même en pleine guerre, l’on constate que les populations s’adonnent à l’agriculture pour subvenir aux besoins immédiats.

Au-delà de beaux slogans qui ont bercé ma tendre enfance jusqu’à ce jour, je constate avec regret que la priorité des priorités en RDC, ce sont les mines. Et cela se traduit par le faible pourcentage du budget alloué à l’agriculture, qui ne permet justement pas d’en faire « la priorité des priorités », ni de permettre au sol de prendre sa revanche sur le sous-sol.

Et pourtant, suivant la déclaration dite de Maputo de 2003 selon laquelle les pays africains se sont engagés à attribuer avant 2008 au moins 10% de leur budget national à l’agriculture et au développement rural. L’on devrait réserver une place importante à l’agriculture, sinon en faire effectivement une priorité des priorités.  

Depuis que j’ai foulé les pieds dans le domaine agricole, je n’ai pas vu un grand engouement dans le chef de différents ministres de l’Agriculture pour réclamer au Parlement une augmentation du budget dans le secteur agricole. A la tête dudit ministère, j’ai plutôt eu à faire face à des politiciens désignés par leurs formations politiques respectives question de respecter les quotas politiques, plutôt qu’à de vrais experts passionnés par l’agriculture. C’est à mon sens ce qui justifie également un bilan plus que mitigé dans le domaine agricole depuis plusieurs décennies, alors que la RDC regorge de terres arables incommensurables pouvant en faire une grande nation agricole capable de nourrir une bonne partie du continent africain. Hélas !

L’agriculture a ses saisons, ses exigences, ses coûts que l’on doit scrupuleusement respecter. Dans le cadre de son second mandat, plaise au Chef de l’Etat de privilégier un profil d’expert à un profil politique pour tous les ministères afin d’éviter des conflits d’intérêts, sinon pour certains ministères qui requièrent absolument de l’expertise tel que celui de l’Agriculture – qui peine à atteindre ses objectifs.

Katchy Mulumba Serge,

Directeur général de Bio Agro Business

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