Kolwezi : le FFGRN au secours des femmes dans les mines

La présence des femmes dans les carrières minières est très remarquable. L’on y trouve des femmes enceintes, des professionnelles du sexe ainsi que des mères allaitantes. Cette situation fait que l’on a une forte concentration des femmes dans les sites miniers, surtout artisanaux. Or, la majorité d’entre elles ne connaissent pas les risques auxquelles elles sont exposées. C’est pour cette raison que l’organisation de la société civile axée sur la protection et la défense des droits des femmes, dénommée «Forum des Femmes pour la Gouvernance des Ressources Naturelles» (FFGRN) a mis en place le « Projet d’appui institutionnel pour le renforcement du pouvoir économique des femmes et jeunes filles travaillant dans les mines artisanales de Kolwezi» depuis l’année dernière, avec l’appui de l’OSISA.

        C’est dans ce cadre que le FFGRN accompagne et appuie les femmes à développer des activités économiques comme alternatives au travail dans les mines à travers un fonds rotatif, pour qu’elles ne fréquentent pas les sites miniers pendant la grossesse et l’allaitement. Il s’agit d’oeuvrer pour la mise en place des mécanismes d’accompagnement de ces femmes. C’est depuis le 30 juin que la cheffe du projet, Me Gabrielle Pero, séjourne à Kolwezi pour des
formations sur les risques de rester dans les sites miniers, la gestion des finances, les mécanismes de rentabilité commerciale à fonds réduits, etc. Hier lundi 03 juillet 2023, la chargée des projets a, ensemble avec les bénéficiaires, réalisé  une émission sur la sensibilisation des femmes et des autorités sur les effets nocifs des activités dans les mines artisanales sur la santé des femmes enceintes
        En effet, cette activité a pour objectif de promouvoir des initiatives économiques d’auto-prise en charge et des activités génératrices des revenus pour des femmes qui travaillent dans et autour des sites d’exploitation artisanale comme alternative à l’activité minière et ainsi réduire la vulnérabilité à la santé des femmes enceintes et allaitantes et des professionnels du sexe.
        Au travers  cette activité, le FFGRN ne fait que répondre aux orientations données par le législateur congolais au travers le Code Minier,  promulgué en 2018, qui a consacré l’interdiction des femmes enceintes dans les sites miniers artisanaux. Les femmes enceintes y travaillent toujours et aucun mécanisme officiel n’est mis en place pour réduire les effets négatifs de l’extraction sur la grossesse et les enfants allaités. Cela s’explique du fait que ces femmes n’ont pas d’autres sources de revenus alternatifs pouvant les aider à ne pas fréquenter les mines pendant la grossesse et l’allaitement.En outre, d’autres femmes et filles s’adonnent à des activités connexes à l’exploitation artisanale des minerais comme des professionnelles du sexe pour répondre aux besoins financiers de leurs familles.

Dorcas N.M.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *