Session budgétaire au Parlement : Bahati et Mboso face à la sécurité, aux élections, aux grands travaux, au social…

Les deux chambres du Parlement ouvrent, ce jeudi 15 septembre 2022, leur session ordinaire, réputée exclusivement « budgétaire », mais sur laquelle se greffent traditionnellement des textes de lois et des arriérés législatifs requérant le bénéfice de l’urgence. Modeste Bahati Lukwebo, pour le Sénat, et Mboso Nkodia Mpwanga, pour l’Assemblée Nationale, devraient mobiliser leurs troupes autour des priorités de l’année 2023, notamment le dossier sécuritaire, les élections, les grands travaux, le social.
L’un et l’autre ont l’ingrate tâche de procéder au toilettage d’une enveloppe budgétaire annoncée par le gouvernement à hauteur de l’équivalent en francs congolais de 14,6 milliards de dollars américains, avec le concours des sénateurs pour l’un, et des députés nationaux, pour l’autre. L’exercice, qui n’a jamais été aisé, va exiger, de leur part, d’abord la recherche de fameuses « recettes additionnelles », dans l’espoir d’une rallonge des prévisions en provenance de l’exécutif national, et ensuite un bon dosage des crédits à affecter aux différentes rubriques de dépenses.
Selon les échos en provenance des couloirs du Palais du peuple, il semble que le Premier ministre Sama Lukonde est prêt à déposer le projet de budget 2023 dès le premier jour de l’ouverture de la session, c’est-à-dire ce jeudi 15 septembre. Si tel est le cas, on ne pourrait que se réjouir de la marge de manœuvre laissée au Parlement pour décortiquer ledit document et l’enrichir dans le sens des attentes de la nation tout entière.

La sécurité d’abord

Point n’est besoin de rappeler que sans sécurité, il n’y a point de développement. Les parlementaires, qui sont occupés à renouveler « l’état de siège » tous les 15 jours, pour les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, ne sont pas les derniers à le savoir. Le retour d’une paix durable dans la partie Est du pays exigeant des moyens conséquents, la logique voudrait que l’enveloppe à réserver à l’armée et aux services de sécurité soit à la mesure des besoins de la défense
nationale. 2023 devrait consacrer, ainsi que souhaité par la majeure partie de la population congolaise, l’auto-prise en charge, par le pouvoir central, des questions sécuritaires du pays.

2023 : année électorale

Proclamée « année électorale », 2023 devrait effectivement être celle de l’organisation des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, sénatoriales, urbaines, municipales et locales. C’est un défi à relever à la fois par plusieurs institutions de la République : le Président de la République, le Sénat,
l’Assemblée Nationale, le Gouvernement, la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante), conformément aux prescrits de la Constitution.
La mise à la disposition de la centrale électorale des fonds compatibles avec les opérations préélectorales et électorales, dans des délais exigés par les échéances électorales, serait l’une des manifestations de la volonté du pouvoir en place de ne pas embarquer le peuple congolais dans un nouveau feuilleton de « glissement de mandats », comme c’était le cas sous l’ancien régime, avec des dégâts politiques et sociaux dont les stigmates empoisonnent encore la classe
politique nationale, avec la montée d’une armée des Saint Thomas.

Les temps des grands travaux

La matérialisation de la vision du Chef de l’Etat relative au « Programme de Développement des 145 Territoires de la République » continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive du côté des élus (sénateurs, députés nationaux et provinciaux) de différentes contrées de la République. La mode est à la dénonciation de l’oubli de tel territoire au profit de tel autre. Chaque territoire de la République veut avoir pratiquement tout pour son développement : branchements de la « Nationale », routes de desserte agricole, aéroports et ports modernes, barrages, usines de production d’eau potable, hôpitaux, universités, écoles, fermes agro-pastorales, etc.
2023 devrait apporter aux compatriotes de tous les territoires, des réponses conséquentes quant à la prise en compte de leurs terroirs au niveau du budget national, afin que personne ne prétexte l’exclusion du vaste programme de développement déjà en chantier.

Le social ou le « peuple d’abord ! «

Dès son investiture, le Chef de l’Etat avait partagé son souci de voir s’améliorer les conditions de vie du commun des Congolais à travers un slogan coulé en idée-force : « le peuple d’abord ». Cela sous-entend qu’en 2023, des projets d’intérêt communautaire tels que des logements sociaux, la couverture santé universelle, la gratuité de l’enseignement de base, des mini-barrages et des unités de traitement d’eau potable… devraient offrir plus de visibilité sur le terrain. Il devrait en être de même pour les conditions de travail et de rémunérations des agents publics de l’Etat, qui ont du mal à sortir de la clochardisation dans laquelle ils sont enfermés depuis plusieurs décennies.
Bref, des millions de Congolaises et Congolais forment l’espoir de mieux vivre en 2023 qu’en 2022, sur pied d’un budget largement revu à la hausse.
Kimp

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