Il s’est ouvert hier 24 août 2022 à l’Hôtel du Fleuve de Kinshasa, la deuxième édition des universités du jeune avocat organisée par le RUBAC (Réseau des Unions et Associations des jeunes avocats de l’Afrique Centrale). Avec pour thème: « Le jeune avocat face au marché des nouveaux droits », ces assises, qui prendront fin ce jeudi 24 août, ont pour objectif de favoriser des échanges autour de grands
défis auxquels sont confrontés les jeunes avocats de l’Afrique Centrale dans l’exercice de leur métier.
Ainsi donc, ce cadre d’échange est une occasion pour les participants, venus des 4 coins de la RDC et de plusieurs pays à travers le continent africain, de poser le jalon pour la mise en œuvre du projet en rapport avec la libre circulation des avocats au niveau de la sous-région afin de leur permettre de prester dans un
environnement sans frontière. Et ce, non seulement pour conquérir les marchés mais surtout pour leur permettre d‘avoir un lobbying réel dans la prise de décisions qui impactent l’activité de l’avocat. Celui-ci sera ainsi épargné des barrières douanières et territoriales.
En effet, il s’agit d’un défi majeur que compte relevé le président du RUBAC, Me Audry Séverin Bikindou, ensemble avec les avocats de la RDC et ceux de l’Afrique Centrale, à travers des plaidoyers et des lobbyings. C’est ainsi qu’il a, dans son allocution, appelé tous les participants à adhérer aux recommandations qui seront formulées, à cet effet, puis envoyées aux barreaux respectifs.
« Autant des pays ont ratifié des textes du genre à favoriser la libre circulation des personnes et des biens. J’en veux pour preuve citer le Traité instituant la communauté Economique des Etas de l’Afrique Centrale, mais surtout l’accord portant création de la Zone de Libre-Echange Continentale. Comment peut-on concevoir la liberté des marchés, la mobilité du business… sans avocat intégré ? Nos confrères de l’UEMOA l’ont bien compris et aujourd’hui, ils vivent une belle expérience de cette intégration sous-régionale », a-t-il fait savoir le président du RUBAC.
Au regard de ce grand défi quant à la prestation des avocats dans l’espace de l’Afrique centrale sans barrières, Jean-Claude Mbaki, Bâtonnier au barreau de Kinshasa-Gombe, a garanti le soutien des Bâtonniers dans ce combat surtout qu’il aura aussi un aspect politique.
De son côté, Edouard Mukendi, Président de l’Union des Avocats de l’Afrique Centrale, estime qu’il est plus qu’urgent pour les Bâtonniers de travailler sur les projets d’intégration régionale, l’unification des règles professionnelles, la formation continue et aussi l’amélioration des conditions de vie des avocats. Il a souligné que la profession d’avocat ne s’exerce plus de la même façon qu’elle l’était il y a 60 ans et qu’il y a importance de poser de nouvelles bases pour s’adapter aux réalités du terrain. « Le Droit intervient actuellement dans tous les secteurs et il est important de se former. Nous devons créer un cadre d’exercice convenable qui répond aux contingences du moment… Dans l’espace UEMOA, la libre circulation et l’installation des avocats et bien d’autres avancées sont devenus une réalité grâce au règlement numéro 5 pris il y a quelques années. Nous devrions donc prendre un exemple sur ça et sensibiliser nos autorités
politiques au niveau de la sous-région à commencer par les barreaux dans ce processus vital pour la profession. », a-t-il martelé.
Il sied de noter que ces assises vont permettre, sur le plan national, la création d’une plateforme qui viendra en appui au RUBAC, afin de faire parvenir aux autorités compétentes des recommandations sur différents maux qui gangrènent la profession. Prennent part également à cette 2ème édition des universités du jeune avocat, les Associations des jeunes avocats de tous les pays membres de la CEEAC (Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale).
Perside Diawaku