Dossier Monusco : Muyaya et Diagne calment le jeu

La situation qui prévaut à l’Est du pays, avec en filigrane les manifestations anti-Monusco (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo), a pris des allures inquiétantes. En deux jours de protestations populaires contre la présence des casques bleus en RDC, le bilan provisoire est de 15 morts, dont 12 civils et 3
casques bleus, ainsi qu’une soixantaine de blessés. Ces derniers sont admis dans les grandes formations médicales de Goma et Butembo, deux villes de la province du Nord-Kivu où les manifestations ont été les plus violentes.
La situation a fait l’objet d’un briefing spécial, co-animé hier par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, et le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Khassim Diagne.

Dans son mot introductif avant de laisser le terrain au patron adjoint de la Monusco pour s’entretenir avec les journalistes sur la situation qui prévaut dans l’Est du pays, le ministre de la Communication et Médias a dressé un bilan provisoire des manifestations contre la Monusco. Les décès enregistrés dans la ville
de Goma, où les manifestations anti Monusco ont démarré le lundi 25
juillet et ceux d’hier mardi dans la ville de Butembo, province du Nord-Kivu, représentent un bilan provisoire de 15 morts et 61 blessés.
Le porte-parole du gouvernement a exprimé toute sa compassion aux familles éprouvées au nom du gouvernement, avant de condamner fermement la violence sous toutes ses formes, et promettre des sanctions à ceux qui seront reconnus coupables. Car, a-t-il fait remarquer, des voies pacifiques pour exprimer le mécontentement sont nombreuses. La violence n’a jamais apporté de réponse durable.
Prenant la parole, le représentant spécial adjoint au SG de l’ONU en RDC a commencé par exprimer sa compassion aux victimes des violences, parmi lesquelles on trouve 3 casques bleus du contingent marocain cantonné à Butembo, ville où les manifestations contre la Monusco ont été particulièrement violentes hier mardi 26 juillet.
Il a témoigné sa reconnaissance envers les autorités congolaises pour leur implication pour que le calme revienne dans le pays.

Un plan de retrait de la Monusco déjà en cours

C’était l’occasion pour me n°2 de la Monusco de rappeler qu’un plan de transition pour le retrait de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo existe déjà. Il a été signé en septembre de l’année passée devant le Premier ministre. Il prévoit un retrait échelonné tenant compte des zones où les problèmes de sécurité ne posent plus avec acuité.
Et on devait commencer le retrait par la province du Tanganyika. Ce qui a été fait, a-t-il affirmé. Il ne reste que trois provinces, en l’occurrence le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, et l’Ituri où la situation sécuritaire reste préoccupante.
Pour Khassim Diagne, la communication aurait peut-être fait défaut. Ce qui fait que la population n’a pas parfois des informations fiables sur les activités de la Monusco.
Car, la communication devrait inclure quatre éléments ci-après : la restitution de ce qu’on fait, anticiper la situation, la rapidité dans l’action, et enfin accentuer la sensibilisation. Qui a tiré sur les manifestants civils non armés, le lundi 25 juillet
à Goma ? Excluant toute implication des casques bleus dans les tueries de lundi 25 juillet 2022 dans la ville, alors que l’armée congolaise n’a été déployée qu’hier pour empêcher les actes de vandalisme, le représentant spécial adjoint du SG de l’ONU a seulement promis qu’une enquête sera diligentée pour identifier les armes qui ont tué. Car, toutes les armes des casques bleus sont identifiées et les munitions
connues.
Dom

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