Moïse Katumbi, le Zambien qui veut diriger la RDC

Un candidat concourant à l’élection présidentielle détient un
passeport diplomatique zambien, dont la validité court jusqu’en 2028,
alors que la loi sur la nationalité en République Démocratique du
Congo dit que “ la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle
ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité ” .
        Cette image d’étranger avec une nationalité congolaise, ne cesse de
coller à la peau du candidat Moïse KATUMBI CHAPWE. De nouveaux
éléments viennent de faire leur apparition dans la sphère publique
avec des images d’un passeport indiquant la nationalité zambienne de
ce dernier, qui est nommément identifié et visuellement reconnaissable
sur la photo du passeport zambien D0012933.

        Le Département américain de la Sécurité Intérieure, sur son site
officiel, renseigne, lorsqu’on le questionne sur l’utilisation de ce
passeport zambien D0012933 au pays de l’oncle Sam, que l’entrée la
plus récente sur le sol américain avec ce passeport remonte à la date
du 02 avril 2019, alors que Monsieur Moïse KATUMBI avait déjà recouvré
son passeport congolais au mois de février 2019. Ce qui fait de ce
document (passeport D0012933) un document assurément authentique parce
que déjà utilisé au Etats-Unis. Encore, sur la twittosphère et les
autres réseaux, de nouveaux éléments ne cessent de s’ajouter  à ceux
déjà existants.
        Avec les récentes informations et récits devenus viraux dans les
médias sur la nationalité zambienne de Monsieur Moïse KATUMBI CHAPWE,
les autorités congolaises et les responsables de la CENI devaient,
sans plus tarder se saisir de l’affaire pour éclairer l’opinion
publique, et éventuellement prendre des mesures, parce que cette
situation a incontestablement des implications d’un point de vue
juridique et électoral conformément aux articles 10, 62 et 72 de la
Constitution. C’est ainsi que Monsieur Jean-Pierre BEMBA lors de son
meeting à la TSHANGU, a invité Monsieur Moïse KATUMBI à s’expliquer
sur cette question de nationalité zambienne.
        D’un point de vue juridique, la perte de la nationalité congolaise
est constatée directement lorsqu’une personne détentrice de la
nationalité congolaise acquiert une nationalité étrangère . Pour ce
contrevenant, candidat à l’élection présidentielle, dont la validité
du passeport étranger court jusqu’à juin 2028, il est présumé ne plus
jamais détenir la nationalité congolaise depuis qu’il avait acquis la
nationalité étrangère et ainsi donc ne plus se prévaloir des droits
réservés exclusivement aux Congolais, entre autres droits, de se
présenter aux élections. Parce que parmi les conditions pour être
candidat à la présidentielle, il faut être Congolais d’origine.
        Comme Monsieur Moïse KATUMBI a perdu de facto sa nationalité
congolaise après avoir acquis en 2018 une nationalité étrangère, il
devrait pour la recouvrer, tout simplement renoncer à la nationalité
zambienne et faire une demande en bonne et due forme de recouvrement
de la nationalité congolaise en plus de celle qui a été supposée être
faite après une autre nationalité acquise auprès des services italiens
(sic).
        Lors de la validation des candidatures, un parmi les candidats avait
contesté auprès de la Cour constitutionnelle, la nationalité
congolaise de Monsieur Moïse KATUMBI CHAPWE. Cependant, la Cour avait
validé la candidature de celui-ci à l’élection présidentielle du 20
décembre, parce que disposant d’un certificat de nationalité
congolaise délivré en bonne et due forme par des autorités compétentes
et qui est le seul document valable, attestant la nationalité en droit
congolais, disait un de ses avocats. Mais ici, la Cour ne siégeait pas
sur la question de la nationalité, mais sur sur le contentieux
électoral.
Dans l’Etat de droit que prône le Président Félix Antoine TSHISEKEDI,
il y a des libertés garanties par la Constitution et des obligations
que tout citoyen doit pouvoir observer. Le statut de candidat aux
élections n’exempte aucun Congolais de ses obligations citoyennes, ni
ne lui confère la qualité de super citoyen pour que certains se
conforment aux prescrits et d’autres non. Ce qui risque d’en faire une
injustice dans un pays de droit.
        Martin Luther King a dit : “Une injustice, où qu’elle se produise,
est une menace pour la justice partout ailleurs, car nous sommes tous
pris dans un tissu de relations mutuelles”. La justice sur laquelle
doit être bâtie l’Etat de droit ne doit pas tolérer l’injustice, ni
faire une part belle à quiconque pour son beau visage ou sa richesse,
afin de maintenir le bien-être collectif et la paix sociale.
        Sanctionner Moise KATUMBI pour cette usurpation de nationalité n’est
que le cours normal de ce qui doit être fait pour que le pays reste
sur la voie de la justice.
        D’un point de vue électoral, l’opinion publique congolaise n’a, de
tout temps, jamais été favorable à voir l’immixtion des étrangers dans
leurs affaires politiques et ne pense donc pas laisser Moise KATUMBI,
avec toutes les accusations de nationalité douteuse, prendre les rênes
de la République Démocratique du Congo. (…) Pour Jean-Pierre Bemba,
Moïse KATUMBI doit «dire la vérité s’il est Zambien ou pas». Car il
est difficile de servir deux maîtres à la fois, tu finiras par trahir
l’un au profit de l’autre. En matière de conflit d’intérêt entre la
Zambie et la RDC et des alliés de la Zambie, tu finiras par trahir
l’autre. Une chanson de la Rumba congolaise dit “voisin, yo motema
mabe boye”, entendez, voisin zambien, tu es vraiment méchant.
        Dans les milieux occidentaux et ceux des dirigeants des institutions
religieuses ainsi que de la société civile favorables au candidat
KATUMBI, spécialement ceux de ses lobbyistes et ses pères spirituels,
les réactions sont entre le silence et la stratégie des
sapeurs-pompiers. Silence pour ceux qui apprennent avec étonnement ce
grossier mensonge qui leur était caché. Ceux qui veulent jouer aux
sapeurs-pompiers tentent de sauver les meubles par des montages tels
que : 1) Le site internet qui a livré les informations est faux ou
piraté, 2) la Zambie ne reconnaît pas l’originalité du passeport en
cause, 3) les autorités zambiennes lui avaient retiré le passeport, 4)
En renonçant à la nationalité italienne et en obtenant le certificat
de nationalité congolaise il a par conséquent renoncé aux autres
nationalités étrangères.
        Au bout de ce scénario, qui ressemble à un très bon feuilleton
hollywoodien, il revient à la justice congolaise de montrer que la
Constitution du pays n’est pas un chiffon, mais bien au contraire
qu’elle a la même force que celle d’autres pays. Elle reste opposable
à tous. Dans ce cas d’espèce, Monsieur KATUMBI a à la fois renoncé et
usurpé la nationalité congolaise, tout en posant également un acte de
trahison punissable par la loi, c’est-à-dire, il doit répondre de ses
actes, subir la rigueur de la loi et enfin être retourné en Zambie
pour jouir de sa nouvelle nationalité après avoir purgé la servitude
pénale.

Auteurs
Professeur Dr. Ngoie Joël Nshisso, Président du Forum des
Intellectuels Congolais de l’Etranger (FICE), Expert en Commerce
International, AGOA, Diplomatie et Relations Internationales.

M. Stephen Lande, Président de Manchester Trade LTD, expert de l’AGOA
et Ancient attaché commercial pour le Département d’Etat Américain
dans différents pays

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