Lutte contre la corruption : la CNPAV saisit la justice pour lesdossiers de la Gécamines, EGAL et Congo Construction Company

Cela fait deux ans depuis que le rapport ’’Congo Hold-up’’ avait été
publié le 08 décembre 2021. Plusieurs  dignitaires congolais étaient
cité dans ce fameux rapport. Et la Société civile congolaise  déplore
le fait qu’aucune poursuite judiciaire n’à été engagée  pour traquer
les auteurs des actes apauvrisant le pays.  C’est pour cette raison
que la plate-forme le «Congo n’est pas à Vendre saisit la justice pour
dénoncer des faits de corruption, de blanchiment d’argent et
détournement des fonds publics impliquant les entreprises EGAL, Congo
Construction Company et  la Gécamines, le vendredi 08 décembre 2023,
au Bureau du Procureur Général près la Cour de Cassation, où les trois
dossiers les ont été déposés.

        C’est au cours d’une conference de presse animée  par Me
Céline Tshizena, Me Paul Ngeleka, Me Donat Kamboka et Me Fabien
Mayani, le 08 décembre au  Memling, que l’information  sur cette
initiative  citoyenne était donnée  aux professionnels  des médias.
        En effet,  ces dossiers documentent des faits impliquant des acteurs
politiques du régime actuel et passé ainsi que leurs proches qui, à
travers les entreprises EGAL et Congo Construction Company, auraient
détourné plusieurs millions de dollars du trésor public. Ils
documentent également plus de 400 millions de dollars d’avances
fiscales payées par la Gécamines dans des comptes de la  Banque
Centrale qui ne sont pas arrivés au trésor public. Une partie de ces
fonds semble avoir été utilisée pour financer des entreprises liées à
la famille de l’ancien président de la République Démocratique du
Congo.
        La première dénonciation porte sur le cas EGAL,une entreprise
agro-alimentaire présentée comme ayant une ambition d’offrir aux
Congolais des produits alimentaires à des prix abordables.
        EGAL aurait reçu près de 43 millions de dollars des fonds publics
directement de la Banque Centrale du Congo, via la banque BGFI. Tous
ces millions auraient permis à des proches de l’ancien président, à
l’instar de  Francis Selemani, Marc Piedboeuf et Alain Wan, de
s’enrichir. Bien que la BGFI se soit finalement engagée à rembourser
cet argent après les conclusions d’un rapport d’enquête de l’IGF, les
auteurs de ce détournement des fonds publics à qui l’argent a profité
vaquent librement à leurs occupations.
         ’’La deuxième dénonciation concerne la société CongoConstruction
Company(CCC) et se fonde sur les enquêtes Congo Hold-up. Celles-ci
montrent qu’entre 2012 et 2018, la société CCC aurait reçu 65 millions
de dollars dans ses comptes hébergés auprès de la BGFI, en provenance
de diverses sociétés, parmi lesquelles la Sino-Congolaise des Mines
(Sicomines), à des moments caractérisés par une forte évolution du
programme minerais contre infrastructures, et la Société de gestion
routière du Congo (SGR). CCC aurait ainsi joué le rôle de caisse noire
et de facilitatrice dans les négociations entre les financiers des
entreprises chinoises chargées des travaux d’infrastructures en RDC et
l’État congolais.Ces fonds auraient par la suite été transférés à des
proches de l’entourage de Joseph Kabila ou retirés en liquide par
David Du Wei, ancien actionnaire majoritaire de la société CCC. Ces
fonds auraient également profité à Monsieur Guy Luando, actuel
ministre d’État chargé de l’Aménagement du Territoire, alors
actionnaire de CCC.’’ lit-on dansur le communiqué de presse.
         ’’Le dossier sur les avances fiscales de la Gécamines se base sur
les révélations des enquêtes de l’Inspection Générale des finances et
de Congo Hold-up selon lesquelles des centaines des millions de
dollars de la Gécamines versés à la Banque Centrale du Congo s’étaient
volatilisés et n’ont jamais atteint le trésor public. Les enquêtes de
Congo Hold-up avaient indiqué qu’une partie de ces fonds auraient
servi à financer des entreprises de la famille du Président Kabila et
des sociétés opaques ainsi qu’à payer des avocats proches de l’ancien
régime.
        Alors que la Cour des Comptes enquête actuellement sur une petite
partie de ces avances fiscales (moins de 10% du montant total), les
enquêtes de Congo Holdup ont révélé de nombreuses autres transactions
suspectes qui exigent qu’on élargisse l’enquête à l’ensemble des
avances fiscales non retracées au Trésor Public.
       Le CNPAVet ses membres souhaitent que ces dénonciations
aboutissent à l’ouverture immédiate d’une instruction pénale et, le
cas échéant, à la saisine des juridictions compétentes et à la
restitution des biens acquis par des activités illicites au détriment
de la population congolaise. ’’ ont  conclu les intervenants.
Dorcas NM

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