Katumbi détenteur d’un passeport diplomatique zambien : les Congolaisattendent des explications

Ils étaient au départ 26 candidats à avoir obtenu le visa de la Cour
constitutionnelle pour concourir à la magistrature suprême. Mais, ils
sont restés 24 parce que 3 d’entre eux ont désisté en faveur du
candidat n°3, en l’occurrence Moïse Katumbi, actuellement en campagne
électorale à travers le pays.
        Pendant ce temps, tout candidat tente d’offrir le meilleur des
programmes et projets de société afin d’accrocher le maximum
d’électeurs pour accéder au fauteuil présidentiel. Et c’est aussi le
moment pour les électeurs de connaître à fond chaque candidat.
C’est-à-dire son nom complet, ses origines, sa nature, son âge…bref,
son CV complet. En cas de zones d’ombre, chercher à élucider les
choses et rassurer ainsi les électeurs.
        C’est dans ce cadre, au regard de certaines révélations faites il y a
cinq ans et qui restent d’actualité parce des zones n’ayant jamais été
élucidées, que les Congolais voudraient être éclairés. Il s’agit de la
détention par le prétendant au fauteuil présidentiel, en l’occurrence
le candidat n°3, d’un passeport diplomatique de la République de
Zambie.
        Les révélations viennent d’un parti d’opposition zambien, nommé NDC.
Dans une correspondance adressée au gouvernement de son pays en
octobre 2018, le Secrétaire général du NDC, Mwenya Musenge, exigeait
la lumière sur la détention par Moïse Katumbi d’un passeport
diplomatique de la République de Zambie. Car il voulait comprendre
comment l’homme politique congolais Moise Katumbi, de surcroît
candidat à la présidentielle en RDC, avait obtenu un passeport
diplomatique zambien. Raison pour laquelle il exhortait le
gouvernement de son pays à clarifier de toute urgence cette question
de détention de passeport diplomatique par un étranger, dossier
susceptible de compromettre la paix et la sécurité nationales
zambiennes. La question reste toujours d’actualité parce que ledit
passeport, délivré à Moïse Katumbi, a une validité de 10 ans. Émis en
2018, le passeport expirera en juin 2028.
        Face à la situation, on ne peut plus troublante, le NDC recommandait
dans sa correspondance, sous un ton menaçant, au gouvernement de faire
toute la lumière sur l’émission suivie de la délivrance de ce document
en faveur d’un «étranger», et de procéder à l’arrestation de ceux qui
avaient délivré ledit passeport.
        « En tant que parti, nous n’avons rien de personnel contre Moise
Katumbi en tant qu’individu. En tant que NDC, nous avons commenté
cette question car elle soulève de nombreuses questions qui
nécessitent des réponses urgentes», déclarait Mwenya Musenge en
soutenant que la Zambie ne devrait pas, et ne sera jamais utilisée
comme un refuge pour des étrangers.
        «Si M. Katumbi est effectivement titulaire d’un passeport zambien,
nous nous demandons combien d’autres étrangers, comme les Chinois,
possèdent un passeport zambien», martelait le leader de NDC, avant
d’exiger un nettoyage au bureau des passeports afin d’extirper tous
les faussaires de la nationalité zambienne.
Comme conséquence du trafic de la nationalité zambienne, le secrétaire
général du NDC exigeait également, dans la même correspondance, que
tous les agents qui seraient reconnus coupables de cette forfaiture, à
savoir la délivrance d’un passeport diplomatiqu à Moïse Katumbi,
soient arrêtés et poursuivis en justice.
        Les menaces du NDC ne se limitaient pas seulement à l’endroit des
fonctionnaires impliqués dans l’émission et la délivrance du passeport
diplomatique à Moïse Katumbi, mais étaient également dirigées contre
le ministre de l’Intérieur de l’époque, Steven Kampyongo, que le parti
accusait de participation à la délivrance de ce document. «Nous
exigeons qu’il soit limogé par l’autorité investie du pouvoir de
nomination. Le NDC exige que l’authenticité de cette affaire soit
immédiatement clarifiée par le ministère de l’Intérieur », écrivait
dans cette correspondance Mwenya Musenge.
        En outre, le passeport diplomatique n’était pas le seul document dont
ce parti d’opposition zambien fustigeait la délivrance illégale. Mais,
il y avait aussi la carte d’enregistrement nationale verte que le
président d’Ensemble pour la République, aujourd’hui candidat à la
présidentielle rd congailse du 20 décembre en cours, détenait en plus
du passeport diplomatique.
        «Nous demandons en outre des éclaircissements de la part du ministère
de l’Intérieur sur la manière dont M. Katumbi a obtenu une carte
d’enregistrement nationale verte du CNRC».
        Le bénéficiaire de ce double document exclusivement réservé aux
citoyens zambiens, alors qu’il était reconnu comme Congolais, pour
avoir été gouverneur de la province du Katanga, le NDC sommet le
gouvernement zambien de s’adresser au gouvernement Congolais en vue de
clarifier la question de la double nationalité en RDC. Or, on rappelle
en passant à ce sujet qu’en République Démocratique du Congo, la
Constitution n’a pas encore autorisé la détention de la double
nationalité, surtout à la magistrature suprême.
        Par ailleurs, le NDC renseignent que c’est en 1990, sous le règne du
président Frédérick Chiluba, que Katumbi s’était fait connaître en
Zambie. Des sources indiquent qu’il était un parent de l’ancien
président Chiluba, notamment l’une des altesses royales de la province
du Luapula.
        Après l’arrestation du Dr Fredrick Chiluba pour corruption, Moses
Katumbi, nom sous lequel il était identifié en Zambie, avait quitté la
Zambie sans cérémonie, pour réapparaître au Congo sous le nom de Moise
Katumbi et devenir gouverneur de la province du Katanga en 2007!

Vivement la lumière sur cette ténébreuse affaire

        Dans exactement 16 jours, le peuple Congolais ira aux urnes pour
choisir ses représentants, notamment le président de la République,
les députés nationaux, les députés provinciaux, ainsi que les
conseillers municipaux.
        Les candidats président de la République, qui avaient démarré leur
campagne électorale le dimanche 19 novembre, sont obligés de l’arrêter
le lundi 18 décembre, à 48 heures des élections.
        Cependant, de la manière dont ils font le tour du pays pour
convaincre chacun les électeurs à adhérer à leurs projets de société
et les voter, ces derniers (électeurs) sont aussi en droit de
connaître à fond tout celui ou toute celle qui veut accéder à la
magistrature suprême de leur pays. Il revient donc au présidentiable
n°3 d’apporter l’éclairage sur cette ténébreuse affaire.

L.P.

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