Transition énergétique en  RDC :des experts miniers autour d’une table grâce à SARW

Pour contribuer à la transparence et à la redevabilité dans le secteur minier, Southern Africa Resource Watch (SARW) organise, depuis 2017, l’Alternative Mining Indaba (AMI) de la République Démocratique du Congo (DRC). Pour cette année, les travaux relatifs à la 7eme
édition de l’AMI 2023 se tiennent depuis hier mardi 26 septembre 2023 à l’hôtel Rotana. Cette messe des experts du secteur minier est placée sous le thème :
« La promotion de la Bonne Gouvernance et la mobilisation des recettes du secteur minier dans le contexte de la transition énergétique en République Démocratique du Congo ». La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant de la ministre des Mines , Matamba Jibikila Raphaël, coordinateur de la cellule technique de coordination et de planification minier. Dans son adresse au nom d’ Antoinette Nsamba, il a dressé un tableau des réalisations faites par l’actuelle
patronne des mines dans le cadre de la lutte contre la corruption ainsi que la promotion et la valorisation des minerais congolais.

        La tribune d’honneur était composée du directeur exécutif de l’observatoire des Ressources Naturelles de l’Afrique Australe (SARW), du représentant de monseigneur Muyengo, évêque d’Uvira et président de la CERN ainsi que de la déléguée de la GIZ. Toutes ces personnalités
se sont focalisées sur l’importance et la nécessité pour la RDC de mettre sur pied des mécanismes efficients pouvant permettre au pays de profiter au maximum de cette transition énergétique devant booster son développement.

La tribune d’honneur de l’ouverture : la déléguée de la GIZ Herminie, Claude Kabemba (directeur exécutif de SARW), les représentants du ministre des ministres mines Matamba Jibikila et celui du monseigneur Sébastien Muyengo, évêque d’Uvira et président de la CERN

        En effet, cette 7ème édition, qui durera 48 heures,  a pour objectif de promouvoir un secteur minier congolais transparent, participatif et qui contribue efficacement au développement socio-économique de la RDC et de sa population. Quant aux  objectifs spécifiques, elle vise à
fournir une plateforme de discussions directes, libres et constructives aux principales parties prenantes : Gouvernement, entreprises, Communautés locales, organisations de la Société civile, sur les questions majeures qui affectent la gouvernance des ressources minérales ; à examiner les politiques du Gouvernement et des entreprises minières sur le thème principal sélectionné, et Obtenir des améliorations des politiques publiques afin de leur prise en compte par le Gouvernement.

Développement de la RDC: deux tableaux se présentent pour une transition efficace et efficiente

      Prenant la parole à son tour, Claude Kabemba, directeur exécutif de l’ Observatoire des Ressources Naturelles de l’Afrique Australe (SARW), a martelé que malgré le contexte favorable grâce à la transition énergétique, la RDC présente quelques risques qui pourraient l’empêcher de tirer de profit de la demande internationale des minerais stratégiques nécessaires à cette transition énergétique. L’un de ces défis est la corruption dont les conséquences immédiates
sont la fuite des capitaux, le transfert et l’amenuisement des revenus miniers. La corruption est l’obstacle majeur au développement économique et à la lutte contre la pauvreté.
        «… Le monde est en train de passer d’une économie à carbone à une économie à zéro carbone. Donc, nous devons transiter  vers ces énergies vertes. Et pour transiter efficacement vers ces économies vertes, nous avons besoin de ses minerais que nous appelons des minerais stratégiques, les minerais critiques. Il se fait que la République Démocratique du Congo possède beaucoup de ces minerais-là, à savoir le cuivre, le cobalt, le manganèse, le zinc et le lithium.
        Et nous sommes ici pour poser la question : est-ce que le Peuple Congolais et le gouvernement sont prêts à saisir cette opportunité offerte par cette transition pour optimiser les bénéfices de l’exploitation minière?», s’est interrogé le n°1 de SARW.
         Il a renchéri que  «Pour le cas de la RDC, il y a deux voies, celle  que nous suivons aujourd’hui, là où nous vendons nos minerais à l’état brut et qui ne ramène pas assez de recettes. Mais on se dit comment est-ce que nous pouvons augmenter nos recettes à travers la
commercialisation de nos minerais. C’est une réflexion que nous menons.
        La deuxième voie est qu’il y a déjà un plan d’industrialisation ici en République –Démocratique du Congo et il y a une stratégie d’ajout de la valeur de nos minerais localement.
         Le gouvernement a un plan de faire des précurseurs ici au Congo mais qui peut même aller à fabriquer les batteries pour les voitures électriques. C’est cette deuxième voie qui est très importante pour la RDC, parce qu’elle nous donne une base d’industrialisation mais c’est
aussi une opportunité pour la création de beaucoup d’emplois. C’est une opportunité aussi pour augmenter beaucoup plus les recettes pour la République. C’est cette opportunité d’augmenter les recettes qui peut nous aider à faire face à la pauvreté, au chômage, aux inégalités.
       Tout ça, c’est très bon. Mais est-ce que nous avons les mécanismes, les infrastructures en place pour gérer tout ça !  Est-ce notre système politique de gestion est capable de nous aider à
s’émouvoir dans cette direction-là?  La question des gouvernances devient centrale. C’est pour cela que nous allons discuter.
        Ce n’est pas dit que parce qu’on dit que nous allons fabriquer des batteries que soudainement, il n’y a plus de corruption. Soudainement, on a créé de l’emploi. Nous devons mettre en place des structures, des institutions et des mécanismes de contrôle, soit en ce qui concerne la collecte des recettes , soit en qui concerne la fabrication des précurseurs ou  des batteries. C’est sur ses questions que nous discutons’’.

La photo de famille avec une poignée des participants venus de différents horizons

Dorcas N.M

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