APRES LA COMMISSION MIXTE CONTROLE-QUALITE : les Syndicalistes de laDGI s’en remettent à l’arbitrage de Félix Tshisekedi

Lors  du 105è conseil des ministres, le gouvernement  avait opté pour « l’encadrement de la taxation d’office des entreprises n’ayant pas fait leurs déclarations fiscales par le Ministre des Finances assisté par l’Inspection Générale des Finances ».  A la suite de cette recommandation, le ministre a mis en place une Commission contrôle-qualité composée des Experts de la Direction Générale des Impôts (DGI), de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA),
de l’Inspection Générale des Finances (IGF), du Conseil Permanent de la Comptabilité au Congo (CPCC) ainsi que des membres de son Cabinet. Sa mission était de  contrôler rigoureusement les déclarations fiscales de 2022.
        Selon les syndicalistes, ladite commission est illégale. A les en croire, le contrôle fiscal est une exclusivité de l’administration fiscale, selon l’article 25 de la loi du 13 mars 2003 sur les
procédures fiscales. Parce que les compétences sont d’attribution, ne peut vérifier la véracité d’une déclaration d’impôts d’un contribuable que le Vérificateur assermenté. Au regard de la loi, c’est le seul maître du dossier fiscal. C’est un OPJ à compétence restreinte. Et il est le seul à engager sa responsabilité pénale ou administrative en cas de redressement complaisant.
        Toutefois, la DGI peut requérir l’expertise externe lorsqu’un redressement ou une vérification fiscale nécessite des connaissances particulières. Cette expertise doit se limiter uniquement aux
conseils.
        Cette manière de procéder présente le risque de voir l’impôt supplémentaire qui pourrait résulter d’un éventuel redressement de la Commission contrôle-qualité faire l’objet des contestations par les contribuables car exécuté en violation de la loi. L’autre désavantage de cette procédure illégale, c’est l’impossibilité pour la DGI et l’IGF(Inspection Générale des Finances) de procéder à la contre-vérification en cas de dénonciations avérées.
        Il faut le dire, ce contrôle-qualité n’est pas une nouveauté. La DGI avait déjà mis en place une Commission contrôle-qualité pour des dossiers fiscaux importants. Mais celle-ci n’était constituée que des vérificateurs polyvalents des impôts. Cette expérience n’était vraiment pas concluante car elle avait occasionné notamment des retards dans la clôture des dossiers.
        A cinq mois des élections générales, la question de l’opportunité de cette Commission se pose avec acuité. Pourquoi prendre le risque de provoquer une grève à la DGI et ses conséquences désastreuses sur la mobilisation des recettes car, selon les syndicalistes, le ministre des Finances a fait part de son intention d’annuler « le droit de l’intervenant », cette prime qui récompense le travail du vérificateur en cas de redressement. Prime qui a été instituée pour combattre la corruption et récompenser en toute transparence le travail de la régie et du vérificateur. La supprimer est une porte ouverte aux abus d’antan, quand le vérificateur se payait lui-même après arrangement avec le contribuable.

Yves Kadima

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