La survie des populations congolaises est très diversifiée. Les femmes comme les hommes exercent souvent le petit commerce à la porte de leurs parcelles comme dans les marchés et même ambulant. Face à cette réalité, le gouvernement a identifié, dans ses objectifs généraux, le secteur des Petites et Moyennes Entreprises (PME) stratégique, car il contribue substantiellement à la croissance économique inclusive, au développement régional, à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté. Il joue un rôle essentiel dans le développement durable, l’égalité des sexes et la viabilité environnementale. Ainsi des organisations de la société civile congolaises ont bénéficié d’un financement de l’Onu-Femme pour sensibiliser les commerçants de différents marchés de Kinshasa, Kongo -Central, Haut Katanga et le Nord-Kivu. Ce sont les membres du Cadre de Concertation de la Femme
Congolaise (CAFCO) et de l’Association des Femmes Entrepreneurs du Congo (AFEECO) qui ont mené les activités de terrain sur le renforcement de capacités des vendeurs.
C’était au cours d’une conférence de presse axée sur les acquis du projet de réforme et dissémination des textes de loi en faveur des femmes, dans le cadre du « Projet d’Appui au Développement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises », (PADMPME). La conférence était
animée par Mimie Mopunga et Bethy Mulanga du CAFCO ainsi que Sandrine Mipungu de l’ACF, Patience de l’AFEECO et Isabelle du RENAFER, hier mardi 25 juillet 2023 au Collège Boboto.
En effet, l’objectif de ce projet est de soutenir la croissance des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) et d’accroître les possibilités d’emplois et d’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes dans certaines provinces. Car, ce secteur est une source importante pour la création des emplois dans tous les segments de l’économie nationale et locale, dans les zones rurales et urbaines, afin de contribuer à la réduction de la fracture économique et sociale, en favorisant un développement équitable sur une large base et en offrant plus de possibilités économiques aux femmes et aux jeunes.
Les particularités du travail de la société civile
Dans leurs interventions, les conférencières ont souligné que le projet s’étale sur deux ans. Les vendeurs des marchés congolais ont appris les techniques de plaidoyer, les exigences de l’Etat sur le commerce formel, comment rendre son environnement propre car cela profite à sa bonne santé, etc.
Il sied de noter que ce projet s’appuie sur différentes composantes, à savoir le soutien aux opportunités d’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes avec trois sous-composantes, dont le soutien aux femmes entrepreneuses ; la subvention aux jeunes entreprises et l’assistance technique pour les jeunes entrepreneurs et l’amélioration de l’environnement des affaires. Dans ce même chapitre, on compte le développement des PME, avec deux sous- composantes axées sur l’amélioration de la croissance et de la performance des PME et le
développement des Centres auxiliaires des PME. Pour finir, la dernière composante est le renforcement des capacités et gestion du projet avec deux sous-composantes dont le renforcement de la capacité des institutions publiques et privées soutenant les entrepreneurs et les MPME.
Pour gagner le pari de cette mobilisation en faveur des femmes et jeunes filles face aux stéréotypes sociaux, le CAFCO a impliqué les autorités traditionnelles (chefs coutumiers) afin de promouvoir leurs activités commerciales.
Les intervenantes ont fait savoir à l’assistance que les vendeurs s’attendaient à l’argent pour le renforcement de leur commerce. Mais les OSC leur ont apporté les techniques et mécanismes de plaidoyers qui feront d’eux des hommes fort pour défendre leurs intérêts devant les autorités du pays.
Elles ont cependant déploré le fait que le ‘’ guichet unique’’ qui est censé attribuer aux vendeurs des documents legaux devant leur permettre d’être en ordre avec les lois du pays est en difficulté de servir ces derniers. Or, lors de la sensibilisation et la vulgarisation des textes légaux pendant les descentes sur terrain, elles ont motivé et stimulé les vendeurs à se mettre en ordre avec l’Etat, en obtenant le RCCM ( Registre de Commerce et de Crédit Mobilier) et l’identification Nationale. Et, enfin la patente au niveau provincial, etc..
De leur côté, les bénéficiaires ont remercié le partenaire et ont sollicité la continuité de son appui car ils ont encore beaucoup à apprendre.
Dorcas N.M