La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a définitivement fermé, le dimanche 23 juillet, les portes de ses BTRC (Bureaux de Traitement et e Réception des Candidatures) pour les élections législatives du 20 décembre 2023. Beaucoup d’acteurs politiques de l’opposition se sont signalés, tout au long du processus d’enregistrement de candidatures, par des positions radicales, allant du refus de postuler à l’annonce des actions de rues destinées à
bloquer la centrale électorale.
Comme tout finit par se savoir dans ce pays, il a été donné d’apprendre que nombre d’opposants anti-Ceni ont fait déposer, par les soins des mandataires de leurs partis ou regroupements politiques, leurs dossiers en bonne et due forme, tout en continuant de crier sur
tous les toits que le fichier électoral est « pollué ». Plusieurs politiciens sans « bases », « autorités morales » des partis alimentaires, ont vite fait de négocier des « quotas » sur des listes des partis et regroupements politiques capables de réunir le fameux seuil de représentativité, fixé à au moins 300 candidats pour la députation nationale. Qui trompe qui ? Telle est la question qui trouble les bonnes consciences.
Dans la foulée, de virtuels candidats à la magistrature suprême, qui soutiennent mordicus être en mesure de battre le Chef de l’Etat en fonction et candidat à sa propre succession, se sont curieusement positionnés comme candidats à la députation nationale. « Plan B » de
glissement vers l’Assemblée Nationale dans la perspective d’un échec à la présidentielle ? On est tenté d’y croire. Mais qui trompe qui ?
C’est aussi le lieu de signaler que plusieurs «autorités morales», présentement absentes dans les fichiers que la Ceni est en train de compiler pour la députation nationale, ont la latitude de s’y greffer dans un délai d’environ une semaine, sous la pieuse formule de la correction des «erreurs» ou «oublis» sur les listes de leurs partis ou regroupements politiques, dans le plus grand secret. Et comme la Ceni ne va rendre publiques les listes que le 9 août, les «cachotiers» peuvent continuer à revendiquer le boycott du processus électoral, alors qu’ils y sont engagés corps et âme. Qui trompe qui ?
L’autre constat malheureux fait dans le chef des « messies » de la démocratie congolaise, de ces hommes et femmes qui prétendent se battre pour la défense des intérêts du petit peuple, est qu’ils ont majoritairement alignés, comme « suppléants », leurs propres épouses ou maris, leurs enfants biologiques, leurs frères ou sœurs, leurs oncles ou tantes, leurs cousins ou cousines, leurs belles-sœurs ou beaux-frères, leurs beaux-fils ou belles-filles, leurs petits-fils ou
petites-filles… au détriment des cadres et militants de leurs partis ou regroupements politiques.
La vilaine pratique des mandats « familiaux » est revenue en force et s’est même généralisée, au point que les partis et regroupements politiques de la majorité au pouvoir comme de l’opposition se définissent désormais comme des « maisons de placement » des membres de familles et de clans des « autorités morales ». Qui trompe qui ? Il faut bien se le demander car l’électorat, qui n’est pas dupe, sait bel et bien à quoi vont servir ses voix dans les urnes : l’enrichissement sans cause d’anciens et futurs bourgeois politiques.
Les émoluments que rapportent les mandats politiques sont tellement juteux que plus aucun opérateur ou aucune opératrice politique ne veut prendre le risque d’aligner, comme suppléant, un cadre étranger au cercle familial, car incertain de rapporter à la famille de l’
«autorité morale » les dividendes financiers liés à son mandat politique. Qui trompe qui ?
Kimp