Une belle-mère et le fils de son ex-mari s’entraccusent

La  quinquagénaire Meta Nathalie et Carlain Babela  se disputent la
parcelle sise rue  Sukambundu,  Masina. La dame allègue que le fils de
son ex-mari veut lui ravir son bien. Babela de son côté rétorque que
l’objet du litige  est un bien successoral. Enrôlées sous RP 20650 /
20725 au Tribunal de Paix de Ndjili et jointes, la seconde affaire a
connu un début d’instruction le mercredi 5 juillet 2023.

        Prié d’exposer les faits sur le RP 20725 pour lequel Babela est
plaignant, Me Mayingisa a expliqué aux juges que son client est fils
de feu Babela Tshilenge, décédé en février 2023, jadis époux de Meta
Kabeya et ancien travailleur à la Regideso. Ce dernier avait acquis
ladite parcelle  en 1996.
        Le défunt y avait construit une maison  et vivait là avec la
prévenue. Tombé malade plus tard et frappé vers 2012  par un AVC, a
rappelé ce juriste, la dame et sa mère, Mulanga Lumbala, décédée et
mise hors cause, s’étaient fait établir en 2002 deux actes de vente
sur cette parcelle aux  prix  de 5000 et 2500 dollars. Mulanga s’était
fait établir ensuite une fiche parcellaire et un certificat
d’enregistrement, où la prévenue avait inséré les noms de ses frères
et sœurs.
        Et ce juriste de soutenir que la prévenue avait quitté le toit
conjugal en 2011, abandonnant son mari à son triste sort. Entre temps,
elle s’était fait établir  avec la complicité du chef du quartier, une
décharge attribuée au père de son client, dans laquelle ce dernier
avait accepté de quitter les lieux. Autres incongruités : le statut de
témoin avait été collé à l’ancien agent de la Regideso dans ce dossier
des actes de vente. Le certificat renseigne qu’il y a deux annexes
dans cette parcelle mais cela est une contre-vérité.
         Poursuivie pour faux intellectuel, elle est également  coupable  de
l’infraction d’usage de faux, car elle avait usé de ces pièces au
Parquet en 2022, au bureau de l’Habitat de la commune de Masina cette
année….
        Un des actes de Meta porte le sceau notarial  de Mont Amba et non de
Tshangu, a ajouté le principal avocat du plaignant.

Réponse du berger à la bergère

        Langage vif et prompte à la réplique, la prévenue a soutenu que le
bien querellé était jadis la propriété de sa défunte mère.
        Revenant du travail et désireux de se faire un peu d’argent, a révélé
Meta, Babela avait été prié de les rejoindre au lieu de la transaction
 et signer  comme troisième témoin dans les actes de vente. Peu enclin
à débourser une forte somme d’argent au bureau du quartier, le vendeur
avait « minoré » le prix de sa parcelle et leur avait suggéré
d’établir un second acte de vente.
        Quant au problème de la décharge, elle a martelé que Babela l’avait
rédigée pour rester sur rue Sukambundu avec sa meilleure amie,  comme
nouvelle femme, pendant  trois mois, en attendant de recevoir son
décompte final.
        Pourquoi avoir attendu longtemps pour réclamer votre parcelle ?

        Quelles sont  les personnes reprises dans le certificat d’enregistrement ?

        Répondant à ces préoccupations, l’incriminée a soutenu que Babela
était là quand on avait établi ces actes de vente. Et d’ajouter qu’il
était son ami d’enfance et la première femme de Babela l’avait quitté
très tôt, emportant par la même occasion tout ce qu’il y avait chez
eux. La cohabitation effective avec le défunt avait commencé  en 1996.
        Ce dernier n’avait quasiment rien à l’époque et elle avait fait le
tour de plusieurs avenues de Masina avant de s’installer sur rue
Sukambundu.
        Sa  mère, qui se souciait de son cas s’était décidée à lui acheter
cette parcelle de Masina. Se tournant vers le conseil de Carlain
Babela, elle a tonné en disant que l’erreur matérielle contenue dans
ses pièces ne fait pas de ce jeune homme le propriétaire de la
parcelle querellée.
        Les yeux embués des larmes, elle s’est dit indignée de voir le petit
qu’elle avait accueilli à l’âge de 9 ans l’assigner en justice. Par
ailleurs, elle et le défunt étaient venus s’installer sur rue
Sukambundu en 2005.
        Quant aux incorrections reprises dans le certificat, le conseil de
Meta a affirmé  que ceux qui voyagent pour l’étranger rabattent des
fois leurs âges.
        Autres griefs articulés contre Meta : menaces de mort, imputations
dommageables. La dame  a nié avoir proféré des menaces à l’endroit du
plaignant. Et cela en dépit des éléments sonores enregistrés le jour
de la commission des faits.
Le prochain round de l’instruction interviendra vers la fin du mois.

JPN

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