Élections : les doutes de Muzito face aux assurances de la Ceni

Comme promis, le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni), Denis Kadima, poursuit ses consultations avec les personnalités politiques congolaises. Après le groupe de Fayulu, Matata, Katumbi et Sesanga, une audience a été accordée, hier lundi 3 juillet 2023, au Fleuve Congo Hôtel, à Adolphe Muzito, président du parti politique «Nouvel Élan».  Cette demande poursuivie par le président de la Ceni avec la classe politique ne vise que la recherche d’une forte inclusion dans le processus électoral en cours.
            Se confiant à la presse après l’audience, Adolphe Muzito a exprimé ses inquiétudes face aux assurances données par la Ceni en ce qui concerne l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, l’inclusion ainsi que le décaissement des fonds.

        Selon lui, l’actuel Ceni ne reflète pas l’ensemble des forces politiques nationales. Dans le temps, dans le cadre de Lamuka, Ecide et Nouvel Élan,ils avaient proposé que la Ceni soit composée ,au niveau du bureau, de la société civile et qu’au niveau de la plénière, ce soit les parties prenantes qui ne sont que les partis politiques. Malheureusement, cette voix n’a pas été entendue. Il considère que la Ceni est politisée dans son bureau, avec la présence des partis politiques.
         Comme le processus est déjà en cours, Adolphe Muzito a plaidé pour l’intégration de son parti politique et celui de Martin Fayulu, c’est à dire Nouvel Élan et Ecide, au sein du staff de la Ceni. Il a estimé que ces deux partis politiques ont été exclus dans la composition de la Ceni.
          Face à cette préoccupation, Adolphe Muzito a confirmé que le président de la Ceni a reconnu qu’elle ne relève pas de sa compétence.
       En second lieu, il s’agit du fichier électoral, qui n’est pas complet, pour la simple raison qu’il n’a pas pris en compte les trois territoires qui sont Kwamouth, Masisi ainsi que celui de Rutsuru. Et, Denis Kadima a donné toutes les assurances que ces électeurs sont pris en compte et seront enrôlés une fois que la situation sécuritaire se normalisera.
        A la question de savoir si d’ici la fin du processus, la Ceni sera en mesure  de disponibiliser les 500. 000.000 de $ pour parachever son travail, Denis Kadima a confirmé, à en croire les propos du président de Nouvel Élan, être en connexion avec le gouvernement et dans les tout prochains jours, il pourrait y avoir un décaissement de 100.000.000 $ et que par conséquent, ils peuvent avancer avec le processus jusqu’à ce que le reste de la somme soit complétée.
        Cette façon de procéder, pour Muzito, n’est pas crédible. Si véritablement l’on veut aller aux élections, il faut faire pression. Si l’on veut respecter le délai constitutionnel ,il faudrait que le
gouvernement décaisse l’argent à temps. Et, selon les bonnes perspectives entendues de la part du Fonds Monétaire international (FMI), le gouvernement obtiendra des décaissements de 500.000.000 $ à titre d’appui budgétaire. Et, cet argent, pour Muzito, peut être affecté à la Ceni pour parachever son travail. Si cet argent est affecté à d’autres tâches, même en partie, comme les questions sécuritaires, nous serons probablement dans l’hypothèse de glissement», a-t-il dit.
           Par ailleurs il faut signaler que contrairement aux cycles passés, avec l’actuel processus électoral, il y aura des élections à tous les niveaux. Cette assurance est donnée non seulement par la Ceni mais aussi par le Président de la République, Félix Tshisekedi. Ce qui laisse croire que certains coins du pays, vu les contraintes qui peuvent les empêcher de se choisir un ou des dirigeants à un certain niveau du cycle, peuvent se  rattraper. L’on ne peut pas limiter les élections à la présidentielle si l’on sait très bien qu’un bon développement commence par la base.       

Yves Kadima

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