Devant le parlement européen, le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis KADIMA KAZADI, qui a échangé avec ses membres autour des élections générales prévues en décembre prochain, a fait savoir que la CENI d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui. En tant que telle, elle est en attente des observateurs de l’Union Européenne pour le constater par eux-mêmes.
Le Parlement européen suit de près l’évolution de la situation en RDC notamment dans le domaine de la sécurité, des droits de l’homme, du développement et de l’aide humanitaire. Occasion pour Denis de faire un état des lieux du processus électoral en cours avec un aperçu sur les étapes traversées et celles à venir.
Malgré le retard qu’a connu la mise en place du nouveau bureau de la CENI intervenu avec 28 mois de retard, le Président de la Ceni a confirmé que la centrale électorale tient à organiser les élections de bonne qualité et dans le délai constitutionnel avant fin 2023.
Le retard pour sa mise en place n’a pas empêché le déploiement des outils de bonne gouvernance, à commencer par un plan stratégique qui montrait clairement la nouvelle vision de la CENI en s’appuyant sur le concept anglais, Rebranding.
Selon lui, l’actuelle équipe dirigeante de la Ceni reste consciente qu’au fil de trois cycles électoraux, la CENI n’a pas développé une très bonne image d’elle-même. La mauvaise réputation de l’institution les a précédés et, ils ont leur plan stratégique décidé d’améliorer la qualité des services à rendre et d’avoir une large ouverture avec les parties prenantes en renforçant les relations avec elles.
«Nous avons mis en place une cellule de passation de marchés et d’audit interne. Sur le plan des opérations, le plus grand défi, c’est de tenir le délai. C’est ainsi que nous avons élaboré une Feuille de route qui laisse apparaître les différentes étapes à franchir. Celle-ci a montré les risques auxquels le processus faisait face: politico-sécuritaire, au plan financier sur la ponctualité dans le décaissement des fonds. Et il fallait aussi penser au cadre juridique, revoir la loi électorale, les difficultés logistiques à prendre en compte, les risques sanitaires (époque Covid-19). Le 26 novembre 2022, nous avons publié notre calendrier électoral et nous nous sommes attelés à travailler d’arrache-pied en fonction de cela. Mettant en place des cadres de concertation avec les partenaires pour présenter le travail que nous faisons, mais aussi les écouter et, le cas échéant, aller dans le sens souhaité, quand cela s’avère possible, voire légal. Nous nous sommes employés à accréditer les observateurs pour le long terme par souci de nous montrer transparents. Ce qui auparavant n’existait pas. Aujourd’hui, en RDC, nous avons des observateurs qui ont commencé le travail avant même l’enrôlement des électeurs. Bien avant l’enrôlement, nous avons débuté par la cartographie des centres d’inscription et nous avons tout fait pour qu’aucune province ne perde le nombre des centres, le pays étant vaste. Et cela nous a permis d’organiser l’enrôlement. Le cadre juridique a été revu avec la collaboration de la CENI par le Parlement et aujourd’hui, nous avons une nouvelle loi électorale. Le préalable pour organiser l’enrôlement puis les élections, c’est la carte d’électeur et tout un tas de services qu’il fallait rendre sur une période fort limitée », a fait observer Denis KADIMA KAZADI qui s’est appesanti sur l’approche suivie par son équipe pour corriger autant que possible et rectifier le tir.
Pour sa part, Pierrette HERZBERGER FOFANA qui a réaffirmé le soutien de l’Union Européenne a souligné que le partenariat avec la RDC n’a cessé de se renforcer ces dernières années. Pour elle, les élections à venir représentent un moment fondamental pour consolider la démocratie et permettront aux Congolais d’exercer leur droit démocratique et de choisir leurs dirigeants.
Yves Kadima