Le ministre intérimaire de l’Economie Nationale, Nicolas Kazadi, a réceptionné mardi dernier le rapport d’audit effectué sur la structure des prix des produits pétroliers dont l’objectif était d’élaguer certaines zones d’ombre, notamment dans le calcul des manques à gagner sur les achats des produits pétroliers. L’idée, à travers cette étude, était d’arriver à avoir une situation stabilisée sur cette question qui a tant fait couler l’encre et la salive. Et ce, pour le bien de tout le monde, dont les entreprises pétrolières. Le cabinet d’audit « Mazars », qui a produit ce travail, a proposé un certain nombre des recommandations à l’endroit du gouvernement de la RDC en vue d’assainir le secteur pétrolier et se conformer aux assignations du FMI.
Il s’agit entre autres de la mise en place d’une Autorité de Régulation de l’Aval Pétrolier en RDC investie d’un mandat de régulateur du secteur et permettant le renforcement des capacités du Comité de Suivi des Prix des Produits Pétroliers, du Réexamen des composantes des structures des prix sur une périodicité quinquennale, de l’actualisation du calcul du différentiel de transport, de l’analyse de l’impact des taux de change. Le cabinet « Mazars » a, par ailleurs, recommandé la modification de la prise en compte du volume structure, la révision du calcul du Prix Moyen Frontière Commercial au jour « J », définir un niveau de stock de sécurité, de revoir l’impact du stock stratégique dans la structure des prix et tenir compte des pistes d’amélioration de la composition de la structure des prix des produits pétroliers sur la base du benchmark des économies similaires.
Dans la série des recommandations, ce cabinet d’étude a insisté sur la nécessité d’assainir le secteur, notamment dans l’octroi des agréments sur les activités d’importation, commercialisation, transport et stockage. Il préconise, en outre, l’élaboration d’une base de données recueillant les données d’ordre financier, comptables et opérationnel des opérateurs pour un meilleur suivi de la filière et la Revue des textes règlementaires régulant l’activité pétrolière aval. La révision des composantes du différentiel transport « premium » du calcul du Prix Moyen Frontière Commercial (PMFC) s’avère aussi importante, selon lui, de même que la Relance de la raffinerie des produits pétroliers, notamment les activités de raffinage de la SOCIR.
«C’est un travail qui a été sollicité par le FMI, et par le gouvernement congolais. Il vient d’être réalisé et maintenant, il appartient au gouvernement congolais d’exploiter les conclusions auxquelles nous sommes arrivés parce que nous avons fait des recommandations. C’est pour assainir le secteur pour que le fonctionnement soit correct au mieux des intérêts de tous les partenaires », a indiqué l’associé gérant du cabinet Mazars Théophile Ndangi.
Le président de la structure de l’audit, Mabi Mulumba, estime qu’après cet audit, les choses pourront bouger. Il a insisté aussi sur la nécessité de la transparence dans le fonctionnement du domaine pétrolier. A ce propos, il faut noter que le manque à gagner dépend plus de l’évolution du cours mondial mais aussi de la transparence des opérateurs au niveau national. Ainsi donc, tout doit être fait pour que les pétroliers jouent le jeu de la transparence dans la déclaration du manque à gagner.
«Le secteur pétrolier est important pour toute la population en quelque sorte, et il est important qu’il y ait une transparence dans le fonctionnement de ce secteur. Cet audit s’intègre dans une conditionationnalité avec nos partenaires extérieurs, dont le Fonds Monétaire International. La plupart de temps, le FMI prône la libéralité des prix alors qu’on ne peut pas libéraliser les prix dans tous les secteurs. C’est ainsi qu’en ce qui concerne le secteur pétrolier, il y a des prix administrés qui, en réalité, amènent à ce que les sociétés qui sont engagées dans le domaine n’arrivent pas à réaliser les bénéfices attendus de leurs activités. C’est la raison pour laquelle le manque à gagner est pris en charge par l’Etat. En prenant ce manque à gagner dans le cadre du budget de l’Etat, il est nécessaire qu’il y ait une transparence dans le fonctionnement du secteur et dans le calcul de ce manque à gagner parce qu’en fin de compte, c’est la population qui est concernée en premier lieu», a-t-il souligné.
Il faut noter que le système de manque à gagner qui doit être compensé par le gouvernement a permis de sauvegarder la paix sociale et de résoudre le problème lié à la flambée des prix des produits pétroliers à l’international, dont la RDC n’a pas été épargnée, certes, mais qu’elle a pu bien gérer. On retient que l’objectif global de l’audit effectué par le cabinet d’étude Mazars est simplement d’assainir la structure des prix des produits pétroliers en réinterrogeant les charges de logistique et d’exploitation des sociétés pétrolières et en optimisant la fiscalité et la parafiscalité pétrolière. Il est aussi question de renforcer la transparence de la gestion de l’aval pétrolier et de maitriser le coût budgétaire de la subvention des produits pétroliers qui pèse considérablement sur le trésor public.
Perside Diawaku