Choléra dans le site des déplacés de guerre à Nyiragongo : encore des morts !

Des cas de morts sont de nouveau signalés dans le territoire de Nyiragongo, précisément dans le site de déplacés ayant fui la guerre entre le M23 et les FARDC. Ces décès sont dus à l’épidémie de Choléra qui frappe depuis quelques mois cette contrée, située dans le Nord-Kivu. Les dernières informations livrées par les autorités locales font état de 6 morts, en dehors de 4 décès enregistrés
précédemment. Par ailleurs, plus de 700 cas de personnes contaminées ont été recensés et sont sous traitement.
Selon Médecins Sans Frontières, l’augmentation des cas de choléra ces derniers jours est d’ailleurs un indicateur de plus de la détérioration des conditions de vies des déplacés et du manque criant d’assistance humanitaire. « Vu le manque de nourriture, d’abris, de latrines et de douches, tous les ingrédients sont réunis pour une catastrophe sanitaire », s’inquiète Simplice Ngar-One, coordinateur de projet pour MSF.
Les centres de santé installés pour la circonstance sont débordés, a annoncé Alain Bishikabo de l’équipe d’intervention de Médecins Sans Frontières. « On avait un taux d’occupation des lits qui était supérieur à 100% donc on a installé plus de lits. On a réaménagé encore la distance entre les lits pour en avoir 124 maintenant. Mais nous sommes toujours débordés, car nous avons 160 malades », a-t-il
annoncé.
Depuis le début de cette épidémie dans le Nord-Kivu, on dénombre près
de 700 cas dont la plupart sont des femmes et des enfants. Le nombre des morts passe de 4 à 10 avec les 6 décès survenus entre le vendredi et le samedi. Ces décès interviennent quelques jours après que le gouverneur du Nord-Kivu, le Lieutenant-Général Constant Ndima, ait déclaré l’épidémie de choléra dans le territoire de Nyiragongo. Il avait invité ses administrés au respect strict des mesures
hygiéniques édictées par les spécialistes en santé. Notamment le lavage systématique des mains, le traitement des eaux usées, la construction de latrines dans les zones de regroupement humain isolé des points d’eau potable et l’hygiène alimentaire.
Depuis fin octobre, des dizaines de milliers de personnes fuyant les combats contre le M23, ont rejoint celles déjà présentes depuis des mois dans les sites de déplacés du territoire de Nyiragongo, à quelques kilomètres seulement au nord de Goma. La situation humanitaire sur place ne fait que se dégrader et plusieurs milliers de personnes déplacées (selon OCHA) viennent désormais s’ajouter aux
communautés hôtes, dans des conditions désastreuses, et à la merci des intempéries et des épidémies.
Il sied de noter que le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou de l’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Le choléra reste à l’échelle mondiale, une menace pour la santé publique dont on peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement. La mise à disposition d’eau salubre et des services d’assainissement, est primordiale pour lutter contre la
transmission du choléra et d’autres maladies à transmission hydrique, selon l’OMS.

Perside Diawaku

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