Après la pluie diluvienne d’hier : Kinshasa coupée de Matadi

Des millions de Kinoises et Kinois se sont réveillés sous le choc, hier mardi 13 décembre 2022, en apprenant plusieurs mauvaises nouvelles à la fois, à savoir la coupure de la route de Matadi non loin du complexe hôtelier « En Vrac », au quartier Matadi Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, ainsi que la mort d’au moins 100 personnes, l’écroulement de plusieurs dizaines de maisons
d’habitations aux quatre coins de la ville, l’arrêt de 3 des 5 usines de production d’eau potable, l’impraticabilité de plusieurs artères principales, etc.

Le coup le plus dur pour le moment, en dehors des morts, concerne la
rupture brutale du trafic routier entre Kinshasa et la ville portuaire de Matadi, principale source d’approvisionnement de la capitale en denrées et biens de première nécessité et d’évacuation, vers l’extérieur, des produits les plus divers destinés à l’exportation. Ce que craignent le plus aussi bien les autorités nationales et provinciales que les consommateurs, c’est la pénurie des produits alimentaires de consommation courante, notamment des vivres vrais (poulets, viande, poissons chinchards, croupions de dinde), du riz, du sucre, du lait, de la farine de froment, des huiles végétales, des épices (oignons, piment, ails, céleris), des poissons salés, à quelques jours des fêtes de fin d’année.
Le drame de la ville de Kinshasa est d’être « prisonnière » d’une seule voie routière d’entrée et de sortie des marchandises en provenance ou partance pour la ville portuaire de Matadi. La rupture du trafic routier entre les deux villes est, pour le moment, sans solution. En attendant la réhabilitation du point de rupture du site « En Vrac », les opérateurs économiques chargés du ravitaillement de Kinshasa vont se livrer au coûteux et ennuyeux exercice de transbordement des conteneurs porteurs des cargaisons des marchandises de part et d’autre de l’érosion ayant coupé en deux la Nationale numéro 1.
Point n’est besoin de souligner son impact négatif aussi bien sur la chaine d’approvisionnement de la capitale que sur la trésorerie des firmes spécialisées dans l’import-export, avec des séjours plus long d’entreposage dans les installations de la SCTP (Société Commerciale des Transports et des Ports) à Matadi. La ligne Kinshasa –Pointe Noire aurait pu être d’un grand secours si les conteneurs des marchandises n’étaient déjà à quai dans les ports de Matadi et de Boma.

Dans l’immédiat, la solution de rechange serait le recours aux locomotives et wagons de la même société, n’eut été le coût supplémentaire des convois à amener à Kinshasa. Bref, l’érosion de Matadi Kibala assène à la ville de Kinshasa un coup de massue qui va, quoique l’on fasse, avoir des répercussions négatives sur les mouvements des personnes et des biens entre elle et Matadi.
Kimp

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