Trois membres du gouvernement étaient hier jeudi face à la presse, dans le cadre d’un briefing spécial sur le thème: «Évolution de la situation humanitaire dans le Nord Kivu et campagne de solidarité en faveur des victimes des atrocités du M23/Rwanda». Il s’agit du ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Modeste Mutinga Mutuishayi, du ministre des Droits humains
Albert Fabrice Puela, et du ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui faisait la modération.
D’entrée de jeu, le porte-parole du gouvernement a révélé que les terroristes du M23 ont violé le cessez-le-feu décrété lors de la quadripartite de Luanda, en attaquant les positions des forces armées de la République démocratique du Congo. Le M23/Rwanda est en même temps en train de renforcer les fronts. Pour s’en convaincre, il a recommandé qu’on balance le communiqué de l’état-major général des Fardc lu par son porte-parole, le général Sylvain Ekenge.
Dans ce communiqué, le porte-parole de l’armée déplore la violation du cessez-le-feu décrété à Luanda, ainsi que des massacres que les terroristes du M23 sont en train de perpétrer dans les zones qu’ils occupent.
Pas plus loin que le mardi 29 novembre, 56 personnes ont été massacrées à Kishishe, dans le territoire de Rutshuru. De même, des pillages et diverses exactions sont en train d’être commis sur la pauvre population civile.
Prenant la parole, le ministre des Droits Humains a dit son regret pour la violation des résolutions prises lors de la quadripartite de Luanda, notamment la violation du cessez-le-feu, avant de dénoncer fermement toutes les violations massives des droits de l’homme pour lesquelles le M23/Rwanda porte une lourde responsabilité. Idem en ce qui concerne l’enrôlement forcé des enfants dans les groupes armés.
Des pillages des biens d’autrui sont aussi au rendez-vous dans les zones occupées par les terroristes. Le ministre promet que toutes ces violations ne resteront pas impunies. Leurs auteurs en répondront devant la justice.
A son tour, le ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, a déploré les conséquences désastreuses des atrocités dans la partie orientale du pays. On dénombre, à ce jour, plus de 5 millions de déplacés internes à cause de l’activisme des groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Face au drame, il a annoncé que le 5 décembre prochain, il sera organisé la collecte générale des biens et dons en faveur des victimes des atrocités du M23/Rwanda et associés dans les violences sur la population civile. Un appel est lancé à toutes les personnes de bonne volonté et organisations philanthropiques pour venir en aide à ces compatriotes qui manquent de tout. La cérémonie de cette campagne de solidarité nationale en faveur des victimes des atrocités aura lieu le lundi 5 décembre 2022, et sera lancée en direct à la télévision au cours d’un briefing spécial qui sera organisé à cette occasion.
Répondant à la question d’actualité en rapport avec la sortie médiatique du président rwandais Paul Kagame, qui a lancé des attaques contre notre Chef de l’État, Patrick Muyaya a d’abord souligné que la question sera probablement débattue au conseil des ministres, afin de réserver une réaction appropriée à l’auteur. Toutefois, il a fait remarquer que le président rwandais est très mal placé pour parler des élections. A ce propos, il s’est interrogé, s’il existe la liberté
d’expression et la liberté de manifestation au Rwanda ? Et de quelle manière Paul Kagame est-il arrivé au pouvoir ? Aussi longtemps que ces préalables ne sont pas remplis au Rwanda, Paul Kagame ne peut pas parler de démocratie ou s’exprimer là-dessus, a-t-il conclu.
Dom