Reprise de la guerre entre le M23 et les FARDC : l’OIM annonce le déplacement de 234 488 personnes

La reprise des combats dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), entre les FARDC et les rebelles du M23 a entraîné des déplacements de population et des besoins humanitaires subséquents. Pour mieux comprendre l’ampleur des tendances de déplacement et les besoins des populations en errance, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a mis en œuvre son volet d’évaluation de cette crise axée notomment sur la crise du M23.

Les résultats de ces évaluations indiquent un déplacement de 234 488 personnes dans le territoire de Rutshuru, représentant 40 027 ménages, depuis le début de la crise jusqu’au 12 novembre 2022. Ces personnes ont trouvé refuge à la fois dans des communautés d’accueil et des centres collectifs dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Lubero, pour certains et pour d’autres en Ouganda.
L’OIM note dans son rapport que de nombreux ménages sont restés dans les quelques 139 villages contrôlés par le M23 malgré la menace sécuritaire, les perturbations de leurs moyens de subsistance et de l’accès aux services de base. Elle indique, en outre, que la situation sécuritaire dans le territoire reste volatile et affecte l’accès aux populations prises dans le conflit entre les insurgés et les forces
gouvernementales.
Par ailleurs, révèle-t-elle, des attaques contre les communautés ont lieu presque quotidiennement depuis la fin du mois d’octobre 2022, avec un niveau de violence qui déplace les populations des communautés affectées en augmentant leur vulnérabilité.
Ces attaques fréquentes sur le territoire ont accru la précarité de la situation humanitaire de milliers de personnes déplacées internes (PDIs). «Les partenaires humanitaires, gouvernementaux et les membres des communautés d’accueil fournissent une assistance dans les zones d’accueil, mais elle est loin d’être suffisante pour répondre aux besoins du grand nombre de PDIs qui se sont installées dans des sites, des établissements informels, des communautés d’accueil, des maisons louées, des lieux de culte, des bâtiments publics et des postes
frontières », martèle l’OIM.
En conséquence, l’accès des déplacés à la nourriture, à la santé, aux abris, à l’eau et à l’assainissement a été sévèrement réduit. D’où la nécessité, selon, l’OIM, d’une assistance urgente en matière de nutrition,d’abris, d’eau, d’hygiène et d’assainissement et de santé, y compris un soutien psychosocial.
Elle note, par ailleurs, que sur le nombre estimé de personnes déplacées, 1 464 ménages correspondant à 5856 individus, sont retournés entre le 2 et le 5 novembre 2022. les principales motivations au retour dans les zones contrôlées par le M23 sont notamment l’aggravation des conditions de vie dans les localités
d’accueil et des raisons économiques. D’autre part, la situation humanitaire est particulièrement précaire dans les zones contrôlées par le groupe rebelle M23, car de nombreuses personnes affectées dans ces zones n’ont pas encore reçu d’aide en raison du manque de ressources et surtout du manque d’accès physique.

Démographie et vulnérabilité

Selon l’organisation Internationale de Migration, les femmes et les hommes constituent respectivement 62% et 38% de la population déplacée. Les femmes constituent le groupe majeur de personnes déplacées au cours de la période considérée; suivi par les hommes. Les personnes âgées représentent 17% tandis que les enfants de moins de 5 ans, sont moindre parmi la population identifiée en représentant 11%.

Les équipes de l’OIM ont aussi identifié d’autres vulnérabilités parmi la population déplacée.En effet, les femmes allaitantes et les femmes enceintes représentent respectivement 9%et 5%, suivies par les personnes âgées non accompagnées (2%) et les personnes handicapées physiques (0,4%). En outre, les mineurs non accompagnés et séparés représenteraient respectivement 0,3% et 0,1%.
P.D.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *