Le monde entier célèbre le 10 octobre de chaque année, la journée mondiale de la Santé mentale. A cette occasion, le ministre de la Santé, Dr Jean-Jacques Mbungani, a établi un bilan global de cette maladie en République Démocratique du Congo. Un bilan dont plusieurs observateurs qualifient de sombre au regard du tableau dressé par l’autorité de tutelle.
En effet, le ministre de la Santé, a, dans sa communication, indiqué que la situation de la santé mentale en RDC demeure préoccupante car au moins 22 millions de Congolais sont touchés. Alors que la prise en charge devait être totale au regard de la sensibilité de la maladie, le Dr Jean-Jacques Mbungani a révélé que la couverture en service de santé mentale dans le pays reste encore très faible, estimée à peine à 5%.
Dans un pays où la population fait face à divers problèmes de stress dus à la situation socio-économique du pays, la stigmatisation, la discrimination, les violences basées sur le genre ainsi que les conflits armés, le commun de mortel pense que le gouvernement devrait accorder une grande priorité aux services de santé mentale. Ces politiques doivent tenir compte de l’éventail des problèmes de santé mentale rencontrés, offrir des interventions dont l’efficacité est attestée et qui soient économiquement abordables, garantir les droits des malades et respecter les règles d’équité.
Mais le ministre de la Santé Publique rassure la population quant aux efforts du gouvernement pour améliorer la prise en charge de la maladie à tous les niveaux du système de santé de la RDC. Il en a profité pour lancer un appel à tous les acteurs clés du secteur à investir dans la santé mentale, en soutenant tous les efforts visant à améliorer la prise en charge de la maladie et aussi à adopter une
politique de santé mentale fondée sur les réalités sociales et culturelles du pays.
Pour lui, le thème retenu pour la journée mondiale de la Santé mentale, à savoir : faire de la santé mentale pour tous une affaire de tous pour une priorité mondiale », nous rappelle qu’il n’existe pas de santé sans une santé mentale saine. Ainsi, cette célébration doit être une occasion pour tout le monde de manifester sa solidarité à l’égard des compatriotes qui souffrent des troubles mentaux et névrologiques, souvent liés à la consommation des substances psychoactives.
«Nous devons prendre soin de notre santé mentale au même titre que
notre santé physique, afin de pouvoir inverser les tendances et combattre les préjugés qui entourent cette maladie problématique. Nous devons veiller à ce que cette population cible ait accès aux soins de santé de qualité. C’est d’ailleurs un des piliers du programme de la couverture de la santé universelle», a-t-il soutenu.
Il a, par ailleurs, félicité et remercié tous ceux qui contribuent à la promotion de la santé mentale en RDC, particulièrement les partenaires internationaux. Il leur a demandé de multiplier des efforts dans la promotion de la santé mentale… Selon lui, l’exposition aux situations stressantes entraine une aggravation des problèmes psychosociaux et de santé. D’où la nécessité pour tous les acteurs du secteur d’accorder une grande attention à cette maladie.
Sur le plan mondial, le ministre de la santé a renseigné que la situation de la santé mentale a été aggravée ces dernières années à cause de la pandémie Covid-19, qui a mis à rude épreuve le bien être psychologique et social de la population. A ce jour, au moins 1 milliard de personnes souffrent de santé mentale dans le monde alors que dans les pays faibles et intermédiaires, 75 à 90% de personnes
atteintes des troubles mentaux et psychosociaux n’ont pas accès aux soins dont elles ont besoin. D’où l’importance de multiplier des actions pour une bonne prise en charge de la maladie.
Perside Diawaku