RDC : encore une hausse des prix des carburants

Les prix des carburants à la pompe ont une fois de plus bougé. Selon un communiqué du ministère de l’Economie Nationale signé par son Secrétaire Général, Célestin Twite, ce nouveau réajustement des prix est dû à l’évolution récente des paramètres de la structure des prix et vise aussi le maintien de l’équilibre d’approvisionnement du pays en produits pétroliers.
A en croire les arrêtés ministériels du ministre a.i de l’Economie
Nationale, Nicolas Kazadi, ces nouvelles tarifications des carburants terrestres et d’aviation concernent toutes les zones d’approvisionnement du pays. Pour la zone Ouest, le litre d’essence coûte 2 695 francs congolais, alors que celui de gasoil revient à 2685 FC et et du pétrole à 2300fc.
Selon le même communiqué, pour les zones Nord et Est, le litre d’essence revient à 3.400 francs alors que celui de gasoil coûte 3350 francs et du pétrole 2.750 fc. Pour la zone d’approvisionnement Sud, le litre d’essence se vend à 3 345 francs congolais, le gasoil à 3.335 FC et le pétrole à 2.850 fc.

En ce qui concerne le carburant d’aviation (JetA), dans la zone Ouest, un litre de carburant pour les vols nationaux est fixé à 2.075, 43FC et 2.822, 28 FC le litre pour les vols internationaux. Pour la zone d’approvisionnement Est, le litre du carburant se vend désormais à 3.016, 10FC pour les vols nationaux et 3.218,41 FC pour les volsn internationaux. Et pour la zone Sud, le litre revient à 2 877, 18 FC
pour les vols nationaux et 2 964, 25FC pour les vols internationaux.

Le Gouvernement subventionne le carburant à peu près à 96%
Il faut noter que c’est la quatrième fois, depuis le début de l’année 2022, que les prix du carburant ont été revus à la hausse, sans compter les files d’attentes dans les stations-services observées durant les différentes périodes de rupture de stock des produits pétroliers. Une situation qui se justifie notamment par l’évolution des paramètres de la structure des prix ainsi que la modification des
paramètres économiques due au conflit russo-ukrainien.
Mais le gouvernement congolais se veut rassurant quant à ses efforts pour juguler cette crise et protéger le pouvoir d’achat de la population. Au cours d’un entretien avec les médias locaux en juin dernier, le Secrétaire général à l’Economie National, Célestin Twite, avait renseigné que le gouvernement subventionnait les produits pétroliers à plus ou moins 2 561 francs congolais sur le prix du litre à la pompe, afin de préserver le pouvoir d’achat des populations congolaises déjà très faible.
Selon lui, l’intervention du gouvernement permet à ce que la population congolaise accède sans trop de peine aux produits pétroliers. « La subvention du gouvernement congolais, évaluée à 96% dans le prix du litre à la pompe, s’inscrit dans le but de préserver le pouvoir d’achat de la population et l’augmentation des prix d’autres produits afin de ne pas impacter négativement d’autres
secteurs tels que les mines, le transport…», avait déclaré Célestin Twite.
Le manque à gagner subi par les pétroliers est donc pris en charge par l’Etat congolais en terme de subvention. « Le gouvernement de la République Démocratique du Congo, qui reste attentif aux difficultés évoquées par les sociétés publiques du secteur pétrolier, est déterminé à les accompagner pour atteindre des solutions durables, sans compromettre le pouvoir d’achat de la population congolaise », avait-t-il rassuré.
Au sujet du manque à gagner que les pétroliers ne cessent d’évoquer dans leur trésorerie, plusieurs pistes sont sur la table du gouvernement pour résoudre cette situation, tout en maintenant l’équilibre du système d’approvisionnement du pays en produits pétroliers et réduire le coût de la subvention pétrolière qui pèse
énormément sur le trésor public.

On se rappelle que lors de la 66e réunion du conseil des ministres, Nicolas Kazadi, ministre des Finances, assumant l’intérim du ministre de l’Economie Nationale, avait évoqué plusieurs stratégies en vue d’apporter une solution durable à cette problématique.
A l’en croire, le gouvernement, à travers le ministère de l’Economie Nationale, envisage de mettre en place, avec le Groupe GEMCORP, une facilité de financement pour garantir les approvisionnements en carburants et réduire le coût de la subvention pétrolière. « Cette facilité, dont le montant s’élève à 500 millions d’USD réparti en tranches, pourrait être offerte au gouvernement à des conditions quasi concessionnelles. Elle permettra aux importateurs locaux d’accéder
directement aux carburants, en supprimant ainsi les coûts additionnels liés aux intermédiaires. Ceci à un prix compatible avec le niveau officiel retenu dans la structure de prix, de sorte à résoudre à la fois le problème de solvabilité des importateurs locaux ainsi que le risque de pénurie sur le marché », avait rapporté le compte rendu de la 66e réunion tenue vendredi 28 août 2022.
Cette facilité, d’après Nicolas Kazadi, permettra la diminution du coût budgétaire de la subvention. Elle comporte aussi l’avantage de renforcer la transparence des flux des volumes de carburants à subventionner.
Sollicitant le quitus du gouvernement, le ministre de l’Economie Nationale a.i avait préconisé la mise en place d’une Commission ad hoc pour poursuivre les discussions avec GEMCORP, finaliser la proposition technique et définir les mécanismes opérationnels de la facilité de financement. Ceci avec l’implication des autres parties prenantes au processus de régulation du secteur, notamment le ministère des hydrocarbures et celui des finances.
Le ministère de l’Economie Nationale prévoit aussi de renforcer la synergie avec les autres initiatives en cours, notamment celle de la Société Nationale des Hydrocarbures du Congo (SONAHYDROC)-United Bank for Africa (UBA).
Perside Diawaku

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