Pourquoi pousser à la dissolution de Mwant Jet face aux réclamations des agents?

Ce mardi 9 août, une dizaine d’agents de la compagnie Mwant Jet ont manifesté devant leurs bureaux pour réclamer quatre mois d’arriérés de salaires.
Le temps choisi pour descendre dans la rue semble le fruit d’un calcul méticuleux de l’instigateur de cette manifestation. “En tout cas, pour un observateur averti, organiser cette manifestation le mardi 9 août, la veille de l’audience en appel prévue ce mercredi 10 août, n’est pas un hasard. En même temps, la manifestation intervient entre le samedi 6 août, date de la notification à Mwant Jet des défenses à exécuter, et le 8 août, jour où Gueda Wicht Amani a été
notifiée à son tour. Cela n’est pas le fruit du hasard”, affirme Maître Jean Serge Jabur Makierba, l’un des avocats qui défend Michael Yav Tshikung, associé dans la compagnie d’aviation.
Pour l’avocat, son client se bat pour que la compagnie puisse reprendre ses activités afin de pouvoir payer les employés. Pendant ce temps, Gueda Wicht Amani a opté pour la dissolution et la liquidation. “En fait, la manifestation des agents conforte davantage ce qu’a toujours dit mon client que la société était mal gérée. Si les agents réclament 4 mois d’arriérés, cela voudrait dire que la situation
existe depuis que Gueda était aux affaires. Parce que l’administrateur provisoire a pris fonction fin mai et il a commencé à travailler en juin. En fait, la gestion de la société était calamiteuse. Et la manifestation des agents est un cri d’alarme pour la reprise des activités comme le veut mon client. Une fois que l’exploitation va
reprendre, les salaires des agents pourront à nouveau être payés. Pourtant, Gueda Amani ne veut pas que l’actuel dirigeant responsable soit informé de l’état des avions, outils d’exploitation, ainsi que de toute autre information à même de faciliter la reprise des activités de Mwant Jet”, insiste l’avocat.
Ce mercredi 10 août au Tribunal de Commerce de Kinshasa/Gombe, l’affaire Mwant Jet sera traitée en appel contre l’exécution de la dissolution et la liquidation obtenue au premier degré par Gueda Amani.
Selon les avocats de Michaël Yav, ils vont expliquer au juge d’appel que la liquidation ou la dissolution d’une société doit se faire devant le juge du tribunal où se trouve le siège social de l’entreprise. Pour Mwant Jet, le siège social étant à l’aéroport de N’djili, le tribunal compétent pour traiter de cette affaire est le Tribunal de Commerce de Kinshasa/Matete et non pas celui de la Gombe.
Cet argument a été présenté au premier degré. Maître Jean Serge Jabur Makierba espère qu’au second degré, le juge d’appel pourra corriger les erreurs du premier juge. Bien plus, “depuis février, Gueda a toujours assigné Michaël au Tribunal de Commerce de Kinshasa/ Matete. C’est dans cette juridiction qu’elle a obtenu en juin dernier l’installation d’un juge ad hoc pour convoquer l’assemblée générale.
Il est incompréhensible qu’elle, qui est gérante, puisse maintenant se réveiller et se souvenir que la juridiction compétente devient le Tribunal de Commerce de Kinshasa/ Gombe”, s’étonne Maître Jean Serge Jabur Makierba.
L’audience de ce mercredi 10 août est donc déterminante pour l’avenir de Mwant Jet et pour l’avenir des agents qui ont manifesté ce mardi.
JM (C.P.)

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