Pour avoir tenté de justifier l’injustifiable dans les bavures des casques bleus, auteurs des tirs à balles réelles sur des populations civiles dans la partie Est du pays, le porte-parole de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo), est déclaré « persona non grata ».
Cette décision a été communiquée à sa hiérarchie, par le chef de la diplomatie congolaise, en date du 28 juillet 2022.
Selon la correspondance signée Christophe Lutundula, vice-premier ministre et ministre des Affaires Etrangères, ce fonctionnaire onusien s’est rendu coupable de propos de nature à aggraver les tensions entre les populations civiles congolaises et le contingent militaire onusien basé à Butembo, Beni, Goma, Bukavu, Uvira, etc. Son départ du territoire congolais est exigé dans un bref délai.
L’opinion congolaise salue cette décision, dans la mesure où elle témoigne de la volonté du gouvernement de rencontrer les aspirations de son peuple, las d’attendre des troupes onusiennes, depuis 22 ans, des résultats concrets en rapport avec leur mission de protection des populations civiles et d’éradication de l’insécurité dans la partie Est du pays. Elle va également dans le sens du vœu populaire et officiel de voir les Nations Unies écourter le processus de retrait
des casques bleus du territoire congolais.
L’échéance de 2024 parait désormais trop lointaine aux Congolaises et Congolais, compte tenu des derniers événements malheureux survenus à Butembo, Beni, Goma, Bukavu et Uvira, mais aussi du mutisme de la communauté internationale face à l’occupation de la localité de Bunagana par le mouvement terroriste M23, avec l’appui militaire clairement constaté du Rwanda.
Au regard des faiblesses largement étalées sur la ligne de front par les soldats de la Monusco face aux différentes forces négatives qui écument l’Est de la République, le sentiment général du peuple congolais est que l’heure a sonné pour ne plus compter sur une force étrangère, onusienne soit-elle, pour la défense du territoire national. Les idées convergent dorénavant vers l’auto-prise en charge
des problèmes sécuritaires du pays par son armée nationale, en pleine phase de montée en puissance, et ses services de renseignements, tant civils que militaires.
Nombre d’observateurs pensent que la RDC a une carte à jouer pour
garantir sa souveraineté et l’intégrité de ses frontières, c’est celle de la gestion de ses questions sécuritaires par ses propres fils et filles.
Kimp
Lettre de Lutundula à la Monusco
Le Ministère des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo présente ses compliments à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et a l’honneur de porter à sa connaissance ce qui suit
:
Au regard de l’exacerbation regrettable actuelle des tensions entre la population civile et la Monusco, particulièrement au Nord-Kivu, tensions dues notamment aux déclarations indélicates et inopportunes du porte-parole de la Mousco, Monsieur Mathias Gillman, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo considère que la présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité, si indispensable entre les institutions congolaises et la Monusco en vue, non seulement du meilleur accomplissement du mandat confié à cette
dernière par le Conseil de sécurité des Nations Unies mais aussi de faire aboutir le plan de transition aux fins de son retrait définitif de la République Démocratique du Congo, d’ici à l’horizon 2024, comme convenu.
Aussi, le gouvernement appréciera-t-il beaucoup que des dispositions soient prises pour que Monsieur Mathias Gillman quitte le territoire congolais dans le plus bref délai. Il saura gré à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) de bien vouloir accorder à la présente toute l’attention qu’elle requiert ainsi que le bénéfice de l’urgence.
Le Ministère des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo saisit cette occasion pour renouveler à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo, les assurances de sa considération très distinguée.
Kinshasa, le 28 juillet 2022