Journée mondiale de lutte contre les hépatites : la prise en charge toujours défaillante en Afrique

Le monde entier, à l’instar de la République Démocratique du Congo, a célébré hier 28 juillet 2022, la Journée mondiale de lutte contre les hépatites. Une journée qui vise à attirer l’attention de la communauté internationale sur la menace que représente cette maladie pour la Santé publique dans le monde et inciter, de ce fait, les Etats à combattre cette maladie.
Profitant de cette journée dont le thème retenu est : « Mettre le traitement de l’hépatite à votre portée », le ministre de la Santé, Jean Jacques Mbungani, a rappelé que la RDC fait face également aux hépatites virales, notamment B et C. Il a renseigné qu’en RDC, les données disponibles sur les hépatites au sein de la population indiquent que les hépatites B et C sont présentes dans l’ensemble du
pays et constituent une priorité de santé publique.

En dépit de cette triste réalité et surtout des contraintes liées dans la prise en charge de la maladie en RDC, le ministre de la Santé a fait savoir que le gouvernement congolais a réalisé de multiples actions, et des efforts notables ont été consentis dans le domaine de la sensibilisation et de la prise en charge des hépatites avec l’appui des partenaires techniques et financiers dans la lutte contre cette pathologie. A ce propos, il a indiqué que le ministère de la Santé publique s’est doté depuis cette année 2022 d’une politique, d’un plan stratégique et des directives techniques claires de lutte contre les hépatites.
Pour arriver à éradiquer cette pathologie en République Démocratique du Congo, le docteur Jean jacques Mbungani a insisté sur l’implication de tous afin d’atteindre l’objectif fixé pour 2030 dans la lutte contre la maladie. « On ne saura parvenir à l’élimination des hépatites d’ici 2030 sans interventions de la santé publique forte et coordonnées, avec une participation communautaire optimale en
matière de prévention et de traitement dans le cadre de la couverture sanitaire universelle », a-t-il averti.
Il sied de noter que selon l’Organisation Mondiale de la Santé, plus de 90 millions de personnes vivent avec une hépatite en Afrique, soit 26 % des personnes souffrant de cette maladie à l’échelle mondiale. Malheureusement, du fait de l’absence de symptômes, la maladie est généralement détectée lorsqu’il est trop tard pour envisager un traitement, et elle entraîne des décès pourtant évitables. A travers le thème retenu pour célébrer cette journée, l’OMS souligne la
nécessité de rapprocher les services de prise en charge de l’hépatite des établissements de soins de santé primaires et, partant, des communautés qui en ont besoin, afin d’améliorer l’accès aux traitements et aux soins.

Message de Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

L’OMS dans la Région africaine a saisi l’occasion de cette journée pour lancer le tableau de bord 2021 de l’hépatite, dont les tests sanguins révèlent une forte prévalence de l’hépatite B chez plus de 8 % de la population totale de 19 pays. En ce qui concerne l’hépatite C, la prévalence est supérieure à 1 % dans 18 pays.
Selon la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, la transmission de l’hépatite B de la mère à l’enfant demeure élevée dans la région, avec une prévalence de 2,5 % chez les enfants âgés de moins de cinq ans. Seuls 14 États Membres de la région africaine ont réussi à réduire ce taux à 1 %, un objectif que les autres régions de l’OMS ont déjà atteint. Et puis, seulement 2 % des personnes vivant avec l’hépatite B en Afrique connaissent leur statut et que moins de 1 %
reçoivent un traitement. Dans le cas de l’hépatite C, seulement 5 % des patients connaissent leur statut, avec un taux de traitement alarmant de 0 %.
Parmi les principaux obstacles, Matshidiso Moeti a cité le fait que les services de prise en charge de l’hépatite sont confinés dans les villes et les grands centres urbains et que ces services sont principalement assurés par des spécialistes ; une situation à laquelle s’ajoutent le coût élevé des tests de diagnostic et des médicaments, et l’inadéquation des plateformes de laboratoire. « Cette Journée
mondiale contre l’hépatite m’offre l’occasion d’exhorter les gouvernements africains à décentraliser la prise en charge jusqu’au niveau des soins de santé primaires, pour faire en sorte que tout le monde en bénéficie quel que soit le lieu de résidence, et à inscrire le financement au rang des priorités, afin d’en finir avec cette menace sanitaire évitable. », a-t-elle exhorté.
Perside Diawaku

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