Jean-Marc Kabund, député national, ancien président intérimaire de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), doublement vice-président honoraire de l’Assemblée Nationale, a lancé hier son parti politique, dénommé « Alliance pour le Changement » (AC), quelques mois seulement après sa radiation de sa famille politique d’origine. Si on lui reconnait, dans l’environnement démocratique du pays, le droit de s’émanciper politiquement et de créer sa propre formation politique, plus d’un observateur est surpris par l’option qu’il vient de lever pour se faire une place au soleil, à savoir la diabolisation systématique du Chef de l’Etat et des cadres de son ancien parti.
Les observateurs craignent qu’au lieu de s’attirer la sympathie de la classe politique et de la masse, il s’achemine tout droit vers son propre suicide politique, comme ce fut le cas d’autres dissidents avant lui, sous les différents mandats d’Etienne Tshiseked à la tête de l’UDPS comme sous celui de son fils, Félix Antoine Tshisekedi. Certains avaient même, dans le dessein d’effacer politiquement l’un ou l’autre de la scène politique national, choisi la voie du dédoublement de l’UDPS, au niveau du ministère de l’Intérieur comme de celui des cours et tribunaux.
A un moment donné, on a compté plusieurs UDPS sur « papier » et dans des « mallettes », entre autre UDPS/Kibassa, UDPS /Mubake, UDPS/Tshibala, etc. Ces différents « héritiers politiques » se réclamant de Tshisekedi-père prétendaient être les authentiques dépositaires de son combat pour le changement de gouvernance à la tête de l’Etat, du rétablissement d’un Etat de droit dans l’ex-Zaïre et
dans l’actuelle RDC, des modèles de la justice distributive, des défenseurs de vraies valeurs républicaines, des artisans du progrès social, etc.
Certains autres dissidents, tel feu Bruno Mavungu – paix à son âme – avaient trouvé le moyen de changer simplement une voyelle dans le sigle UDPS, en nommant son parti UDAPS. Après un éphèmère mandat comme Secrétaire général du parti, il s’était cru en droit d’entraîner, dans son aventure politique, des milliers de cadres et combattants de l’UDPS originelle. Chacun connait la suite.
De mémoire de Zaïrois et de Congolais, n’est pas encore né, cet ancien cadre de l’UDPS capable d’effacer ce parti de la carte politique du pays. Tous ceux qui ont tenté de s’attaquer à cette machine politique vieille de plus de 40 ans, se sont lamentablement cassé les dents, signant au passage leur mort politique. Le scénario traditionnel est connu : on quitte la « maison-mère » avec fracas… on
diabolise le chef du parti …on fait beaucoup de bruit autour de son soi-disant projet de société…on s’affiche sur les plateaux de télévisions, les antennes des radios et les colonnes des journaux pendant quelque temps… puis on devient aphone et on disparait du microcosme politique, comme si on n’a jamais existé.
Jean-Marc Kabund, le nouveau candidat au suicide politique, va-t-il constituer l’exception qui va confirmer la règle ? Rien n’est moins sûr. Comme ses prédécesseurs dans la dissidence, il pêche par un terrible déficit d’élégance politique, en crachant dans la main du fils de son feu mentor, Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire. Croit-il que le père de la démocratie congolaise allait cautionner ses errements politiques ?
Cadres et militants de l’UDPS, qui n’ont pas la mémoire courte, ne sont pas près de suivre un acteur politique qui n’a aucun respect pour ses anciens partenaires politiques, qui fait montre d’une ingratitude qui n’est pas sans rappeler celle de Judas Iscariote en personne. Dans quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, le temps, ce juge impartial, nous fixera sur l’avenir politique d’un concitoyen qui se prend pour l’inventeur de la roue. Kimp