Au terme de leur Tripartite d’hier : Lourenço, Tshisekedi et Kagame adoptent la « Feuille de route de Luanda »

Les présidents congolais Félix-Antoine Tshisekedi, rwandais Paul Kagame et angolais Joâo Lourenço, ont adopté, hier mercredi 07 juillet 2022, au terme de leur « Tripartite », ce qu’ils se sont convenus d’appeler la « Feuille de route de Luanda ». Selon les trois personnalités, qui ont animé un point de presse commun à l’issue de leurs échanges, l’objectif visé est d’obtenir une désescalade entre Kinshasa et Kigali, deux capitales déjà sur pied de guerre, même si aucune déclaration officielle n’a été faite dans ce sens.

Hormis la recherche de la baisse de tension, la « Feuille de route de Luanda » préconise la relance de la Commission mixte RDC-Rwanda, en veilleuse depuis plusieurs années, ainsi que la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays. S’agissant de la Commission mixte RDC-Rwanda, elle devrait tenir sa première réunion le 12 juillet 2022 à Luanda.
« La feuille de route de Luanda » en appelle aussi à la cessation immédiate des hostilités et au retrait immédiat et sans conditions du mouvement terroriste M23 des positions qu’il occupe sur le territoire congolais.
Selon le même document, les réfugiés présents sur le sol congolais devraient rentrer dans le meilleur délai, dans leurs pays d’origine.
Par ailleurs, il est stipulé dans la « Feuille de route de Luanda » que toute exploitation des ressources naturelles devrait se faire dans le respect strict de la souveraineté des Etats. On signale qu’aucun communiqué final n’a sanctionné la Tripartite de Luanda, pilotée par le président Joâo Lourenço, dans sa casquette de
médiateur désigné par l’Union Africaine.

Chapelet de bonnes intentions

Il y a lieu de souligner, d’emblée, que la « Feuille de route de Luanda » n’a suscité aucun enthousiasme au sein de l’opinion publique congolaise. Elle est perçue, par la majorité des Congolaises et Congolais, comme un « chapelet » de bonnes intentions, à traduire par des résultats concrets sur le terrain. Il y a un profond doute au sujet de l’engagement de Paul Kagame à respecter, cette fois, la
énième initiative diplomatique visant à éradiquer l’insécurité qu’entretient son pays dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.
Beaucoup attendent voire non pas le M23 mais plutôt l’armée rwandaise, auteur de la dernière agression de notre pays dans sa partie Est, se retirer effectivement, en mode d’urgence, des localités et villages qu’elle occupe au Nord-Kivu.
C’est également avec scepticisme que de nombreux compatriotes accueillent l’interdiction d’exploitation des ressources naturelles des Etats sans l’accord de ceux-ci. Car, en réalité, la RDC est l’unique pays concerné par le pillage de ses minerais (or, diamant, coltan) dans sa partie orientale, par ses voisins, qui
instrumentalisent les forces négatives telles que le M23, les ADF et les FDLR.

En somme, la vigilance est recommandée aux autorités congolaises dans
l’exécution de la « Feuille de route de Luanda » par les hommes au pouvoir à Kigali, qui n’ont jamais eu de respect pour les accords qu’ils signent avec leurs homologues de la RDC.
Kimp

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