Processus électoral: CENI, diabolisation avant, pendant et après les élections

Dans plusieurs pays à travers le monde, particulièrement en Afrique,
l’organisation des élections au sommet de l’Etat, reste une occasion
rêvée pour plusieurs politiciens de créer une tension dans le pays.
C’est le cas de la République Démocratique du Congo, notre pays.
Chaque Congolais aura remarqué une multiplication des tensions
politiques et sociales à la veille du démarrage des préparatifs du
quadriple élections devant avoir lieu le 20 décembre 2023. La première
étape de ce long processus reste incontestablement la mise sur pieds
de la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante
(CENI). La seule annonce de cette intention – visiblement conforme à
la Constitution de la RDC – a déclenché une guerre en sourdine parmi
ceux qui tenaient à tout prix à avoir une influence marquante sur la
CENI. Parmi ceux-ci on a noté l’activisme politique débordant de
certaines formations de la Société civile dont les églises.

        Les législateurs ont prévu que la personne devant diriger la CENI
doit être impérativement désignée par les églises dans leur globalité.
Cela pour garantir sa neutralité. Pour remplir cette mission, un
critérium a été établi pour la désignation des confessions religieuses
devant se réunir pour élire le président de la CENI. Au finish, huit
confessions religieuses (ou églises) ont été choisies pour désigner le
président de cette structure. Parmi elles, figurent les Eglises
catholique, protestante, salutistes, de Réveil, kimbanguiste, etc. Et
ces églises devaient amener chacune, UN CANDIDAT qui devait participer
à la compétition. Cette structure – nommée CIME (ou commission
interconfessionnelle de médiation électoral) ne devait prendre que
quelque mois pour s’acquitter de sa tâche ; malheureusement, elle a
mis environs 28 mois de retard pour parvenir à la désignation d’un
président de la CENI, tellement il y avait des rivalités entre les
confessions religieuses.
        Une situation compréhensible lorsqu’on sait que les politiciens
congolais sont habitués à s’attribuer des postes de responsabilité
lors des négociations ou dialogue qu’ils organisent après des crises
superficielles qu’ils créent de toutes pièces. L’attitude du
gouvernement actuel, refusant ce passage par des négociations pour
s’octroyer des postes de responsabilités et maintenant les élections a
surpris le monde politique congolais dont les ténors se sont mis à
mener une lutte acharnée contre toute organisation pouvant aboutir à
des élections. L’objectif visé étant l’échec du processus électoral et
l’organisation d’un forum de négociation pour le partage du gâteau
national.
        Cette lutte a conduit les officines des partis politiques et des
certaines églises partisanes des négociations à troubler les quiétudes
des Congolais en général et des Kinois en particulier. C’est ainsi
qu’on a connu une recrudescence des enlèvements et assassinats à
travers la capitale, appuyés par des déclarations des leaders
d’opinions qui incitaient visiblement à la tenue d’un dialogue pour
favoriser la visite en RDC du Souverain Pontife. Cette visite devant
s’effectuer en 2022 a été décommandée pour une année plus tard,
particulièrement à cause de la psychose de l’insécurité qui règnerait
dans le pays. Une action d’éclat des services de sécurité ont mis un
grand frein à cette psychose en attêtant les délinquants auteurs de
ces enlèvements.
        Dans l’entretemps, les Jeux de la Francophonie ont également souffert
de la diabolisation pour empêcher leur tenue à Kinshasa. Mais la
détermination des autorités congolaises et des Congolais eux-mêmes ont
conduit à la réussite de ces compétitions sportives. Pour les
politiciens et leaders sociaux véreux, cela faisait trop de réussites
pour le régime et les politiciens, poussés par des lobbys étrangers,
ont alors mis en marche tous les moyens pour empêcher la tenue des
élections dans le délai légal, soit le 20 décembre 2023. Plusieurs
églises et non les moindres ont été mises en contribution pour
combattre la tenue des élections et prêcher le retour à la table de
négociation politique et sociale. On a pu suivre ainsi des
prédications des prêtres, des pasteurs, des leaders de la Société
civile etc. qui enseignaient l’impossibilité d’organiser les élections
dans le délai constitutionnel. Certains prélats à Kinshasa ont même
prophétisé l’éclatement d’émeute et du pays dans le cas où le régime
Tshisekedi persisterait à organiser les élections tout en dédaignant
le dialogue.
        Devant l’évidence de l’organisation des élection, des leaders
politiques bien connu qui diabolisait aussi le processus électoral ont
dû le rejoindre au dernier moment en allant déposer leurs candidatures
après avoir passé tout leur temps à préconiser le boycot ce processus
électoral. Sachant que sans préparatifs électoral, le fiasco était en
rendez-vous, ils ont prévu aussi des tricheries et sinon, d’exiger
après publication l’annulation pure et simple.
        Actuellement, l’organisation effective des élections a mis plusieurs
leaders politiques et sociaux en faux par rapport à la lutte qu’ils
ont mené depuis le début. Une seule alternative s’ouvre à eux :
reconnaître leur déconfiture et s’amender ou alors poursuivre leur
lutte suicidaire dont certaines accointances rejoignent l’agression
dont souffre le pays actuellement.

RSK

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