Présidentielle 2023 : bientôt l’heure de vérité pour les vrais démocrates

On s’achemine lentement mais sûrement vers la fin de la publication
des résultats de l’élection présidentielle.  Si on comprend aisément
l’agitation qui secoue le camp de l’opposition, on ne peut pas
s’expliquer les diatribes, la levée des boucliers et les déclarations
de guerre des uns et des autres, alors que l’on est encore à l’étape
de la publication des premières tendances. Même si elles dessinent des
perspectives heureuses un des candidats que la plupart des électeurs
ont choisi, ce n’est pas le moment de mettre le feu à la baraque,
désarticuler l’unité de la nation et mettre en péril la paix et la
sécurité chèrement acquises dans ce pays déchiré longtemps par des
conflits armés.

        Dès lors que l’on a souscrit à l’Etat de droit, en adhérant librement
au processus électoral en cours, la fin de la publication des
résultats de l’élection présidentielle ne doit pas devenir une
opportunité pour les fauteurs de troubles. On avait entendu lors de la
campagne électorale, certains opposants, sinon la majorité, prôner
l’instauration de l’Etat de droit, comme s’il n’existait pas, et
promettre leur engagement pour le rétablissement de l’Etat sur
l’ensemble du territoire national.
        Tous ces opposants, vrais comme ceux de façade, se réclamaient
appartenir au camp de l’opposition républicaine, celle respectueuse
des lois et règlements de la République, et soucieuse de sauvegarder
la cohésion nationale, la paix et la sécurité dans toutes les
frontières nationales. Qu’aujourd’hui, certains de ces opposants
s’affichent comme des pyromanes brandissant des discours de haine,
promettant le déluge et la fin du monde, on est en droit de se
demander s’ils sont réellement démocrates convaincus et convaincants.
Ou on est démocrate et on se soumet totalement aux lois et règlements
de la République, ou on ne l’est pas.
        Les preuves abondent que ces pseudo-opposants républicains jurent de
tout raser si leurs rêves et phantasmes ne se transformaient pas en
réalité. Lors des opérations de vote, l’on a saisi des suspects qui
soudoyaient des électeurs pour voter en faveur de tel ou tel candidat
de leur obédience. Des maisons d’habitation transformées en bureaux
clandestins pour des opérations louches de bourrage des urnes héritées
de l’époque de Corneille Naanga, des machines non paramétrés et non
validés par la CENI qui ont connu des blogs. Il y avait tout. Même des
mini-campagnes sur la voie publique, le jour du vote, où les fauteurs
de troubles patentés s’illustraient pour séduire l’électorat avec des
billets de banque et des promesses fallacieuses.
        Devant ce tableau sombre, l’on peut se demander si dans notre pays,
la race des vrais opposants républicains est une espèce politique en
voie d’extinction.
        Avant la campagne, la plupart d’opposants affirmaient la main sur le
cœur que les élections n’auraient pas lieu. Car pour eux, l’Etat
congolais ne disposait pas des moyens de sa politique, surtout que le
gros du budget était consacré à la guerre d’agression du M23 soutenu
par la RDF. En outre, engagé dans la réalisation de son programme de
développement PDL de 145 territoires, l’exécutif congolais affichait
financièrement des signes d’essoufflement.
        Beaucoup de ces opposants espéraient que le processus électoral
n’étant pas suffisamment financé, la seule alternative qui restait
pour notre démocratie, était d’organiser des concertations nationales
inclusives pour instaurer une transition de deux, trois ans ou plus,
en mettant en place des structures où tout le monde allait se
retrouver pour sucer aux mamelles de la République. Ce mirage s’est
brusquement effacé quand des images filmées à partir de la Corée du
Sud, montraient le président de la CENI et toute sa délégation en
train d’assister à l’embarquement des kits électoraux.
        En outre, le déploiement de ces matériels s’est fait au rythme de
caméléon, désorientant ces opposants. Lors de la campagne électorale,
l’une des dernières épreuves pour l’opposition, certains leaders n’ont
pas pu couvrir tout le territoire national, se limitant aux grandes
villes. Ils n’ont pas pu ratisser large pour prétendre avoir rencontré
et convaincu tous leurs électeurs de l’arrière-pays.
        A quelques jours de la fin de la publication des résultats, on peut
affirmer que pour les vrais opposants républicains, l’heure de vérité
va bientôt sonner. L’heure où ces derniers accepteront de manière
démocratique, la vérité des scrutins. Soulignons que ces opposants
connaissent toutes les voies de recours en cas de contentieux
électoral. Ils doivent se préparer à saisir le juge électoral s’il
échet, en exhibant des preuves de leurs contestations. Le risque pour
nombre d’entre eux de ne pas obtenir gain de cause, est qu’ils
n’avaient pas des témoins accrédités par la CENI et qui devaient
récolter les résultats dans chaque bureau de vote.
J.R.T.

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