Les députés nationaux qui se reconnaissent encore membres du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratique) et du FCC (Front Commun pour le Congo) ont décidé de ne pas participer aux plénières réservées à l’examen et à l’adoption de la Loi sur la répartition des sièges dans les circonscriptions électorales, en prévision des élections. Ils accusent le pouvoir en place d’avoir planifié la minoration des sièges dans provinces, territoires, secteurs et communes qui ne lui seraient pas favorables et leur gonflement démesuré dans les parties de la République acquises à sa cause. Bref, le fichier électoral ficelé par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) ne serait pas transparent.
Des compatriotes qui n’ont pas la mémoire courte s’étonnent de l’agitation observée au sein de la famille politique de l’ancien Chef de l’Etat. Les amoureux de l’histoire immédiate constatent que pas plus tard qu’en janvier 2023, et plus précisément le jeudi 5, lors d’une sortie publique, Emmanuel Shadari Ramazani, ci-devant Secrétaire Permanent du PPRD, avait lancé péremptoirement le mot d’ordre de boycott des opérations d’enrôlement. Entre autres raisons évoquées à cette occasion: le caractère monocolore du staff de la Ceni, la défectuosité des kits d’enrôlement, l’insécurité dans certaines contrées de l’Ituni, du Nord-Kivu et du Mai-Ndombe, etc.
Il est curieux d’apprendre, aujourd’hui, que c’est la Cenis qui serait à la base du faible taux d’enrôlement observé dans certaines circonscriptions électorales, alors que les électeurs potentiels de certains secteurs, communes, territoires, villes et provinces de la République ont tout simplement obéi au mot d’ordre de boycott d’Emmanuel Shadari, du reste fortement relayé par plusieurs cadres du PPRD et du FCC, alors tout contents d’obtenir, comme résultat, un faible taux d’enrôlement des électeurs.
Beaux menteurs, de nombreux cadres du PPRD et du FCC, habitués à vivre des émoluments et autres avantages divers liés aux mandats politiques, se sont organisés entre-temps pour se faire enrôler loin des regards indiscrets. C’est un comble de se plaindre de la minoration des sièges dans certaines circonscriptions électorales, par rapport aux statistiques de 2018, alors qu’on a soi-même démobilisé l’électorat. N’eut été l’usage de la «Carte d’électeur» comme carte d’identité, l’enrôlement des électeurs allait être un fiasco dans
plusieurs contrées de la République.
Par conséquent, au lieu d’organiser une fuite en avant à 7 mois des élections présidentielle, législatives nationales et les provinciales, les Kabilistes devraient avoir l’honnêteté d’assumer les retombées négatives de leur mot d’ordre de boycott des opérations d’enrôlement.
Au lieu de chercher des faux fuyants, ils devraient dire clairement aux Congolais, qui connaissent fort bien leur bilan largement négatif de gestion des affaires publiques pendant 18 ans (2001 -2019), qu’ils ont peur d’être, une fois de plus, sanctionnés dans les urnes, comme c’était le cas en décembre 2018. La peur des urnes, c’est le vrai mobile de leur fuite en avant face à la loi sur la répartition des sièges. Mais, quoiqu’ils fassent, il n’y aura rien d’autre à faire, au niveau de la plénière de l’Assemblée Nationale, que d’appliquer la loi de la majorité au moment du vote, après l’examen du texte en plénière.
LP