Selon une correspondance en libre circulation sur la toile, l’Opposition représentée par Moïse Katumbi (Ensemble pour la République), Augustin Matata Ponyo ( Leadership et Gouvernance pour le Développement), Martin Fayulu (Ecide) et Delly Sesanga (Envol), annonce un meeting que ses laeders ’ils comptent tenir le samedi 17 juin à la Place Sainte Thérèse, dans la commune de N’Djili. Au menu: les questions brûlantes de l’heure.
En attendant la suite du gouverneur de la ville de Kinshasa, qu’ils ont saisi à cet effet par le biais de leurs différents hommes de service, de nombreux Kinoises et Kinois s’attendraient à vivre une nouvelle pièce de théâtre, à l’image de celles leur offertes par ce quatuor le samedi 20 mai, en refusant de respecter l’itinéraire initialement convenu avec l’autorité urbaine, et le jeudi 25 mai en décidant d’aller faire un sit-in devant le siège de la Ceni (Commission Electorale Nationale Indépendante), alors que ce périmètre fait partie de la commune de Gombe, déclarée «zone neutre» de longue date et interdites aux manifestations politiques publiques
(marches, sit-in, meetings, etc).
Une partie de la réponse concernant les «pièges» de notre Opposition au pouvoir a été trouvée à travers l’incapacité de ses leaders à mobiliser les masses. Pour masquer leur déconnexion avec leurs prétendues « bases » de Kinshasa, ils ont choisi non pas une
démonstration de force à travers des milliers de militants, mais plutôt la « chasse » aux policiers avec le concours d’une poignée de «Kuluna» munis d’armes blanches.
Cérise sur le gâteau, Moïse Katumbi avait improvisé un théâtre en solo le lundi 22 mai, à la frontière entre Kinshasa et le Kongo Central, alors que le gouverneur de cette province, que le
coordonnateur adjoint provincial d’Ensemble pour la République avait saisi pour une tournée sans calendrier précis et sans précision claire des lieux de meeting, attendait justement d’être fixé, de manière non équivoque sur l’organisation des activités de cet acteur politique. Cela rappelle, à beaucoup, le même théâtre joué par l’intéresse à la frontière entre la RDC et la Zambie, à Kasumbalesa, en 2018, sous prétexte de rentrer d’exil, alors que l’homme ne s’était
même pas signalé dans le périmètre, laissant des journalistes prendre de gros risques sécuritaires.
De son coté, un autre acteur du quatuor, Matata Ponyo pour ne pas le citer, s’est finalement souvenu de l’existence du Grand Bandundu à 7 mois de l’élection présidentielle. Pourtant, l’homme avait passé quatre années à la Primature (2012-2016), sans songer au développement
de cette partie de la République, qui entendait devenir un des principaux «greniers» de la République grâce à la ferme agro-industrielle «mort-née» de Bukanga Lonzo, dont le dossier se
trouve en justice, avec au banc des accusés, «l’homme à la cravate rouge». Comment peut-son se dire « frère » des ressortissants Grand Bandundu après avoir été incapable de leur offrir la première ferme agro-industrielle du pays ? Même le barrage de Kakobola est resté une pièce de musée sous les quatre années de mandat de Matata Ponyo.
Quel discours à N’Djili ?
La question qui hante les observateurs est celle de savoir quel discours Moïse Katumbi, Matata Ponyo, Martin Fayulu et Delly Sesanga, qui n’ont même pas une case, une école, une boutique, un jardin potager, un garage, un moulin, un puits de forage, un atelier de couture… à N’Djili, Masina, Kimbanseke, N’Sele et Maluku, alors que certains d’entre eux brassent des millions de dollars américains, vont tenir aux résidents de la Tshangu? Si c’est pour parler de
l’insécurité à l’Est, de la vie chère, du fichier électoral, des droits de l’homme, quelqu’un comme Matata Ponyo, ancien Premier ministre, devrait en profiter pour présenter le bilan de ses quatre
années de séjour à l’Hôtel du gouvernement dans ces différentes matières.
Martin Fayulu est bien placé pour rappeler aux résidents de Tshangu la série des traitements inhumains et dégradants qu’il avait subis en 2016 à travers Kinshasa, sous la Primature de Matata, quand il battait campagne contre le 3me mandat de Joseph Kabila, sous le thème «Touche pas à mon 220».
A propos des velléités de glissement de Kabila, Moïse Katumbi, qui vient de se découvrir une même vision politique que Matata, devrait rafraichir la mémoire de tous sur ce que lui avait couté son opposition publique au « Troisième penalty » de Kabila, l’allié naturel d’alors du fondateur de l’Université de Kindu.
Que dire de Delly Sesanga sinon qu’il n’a, comme ses pairs, aucun repère à Tshangu, pour avoir passé le plus clair de son temps dans une famille bourgeoise, loin de là, avant s’engouffrer, au gré de ses mandats politiques, dans la bourgeoisie politique. On aurait toléré sa présence dans son Kasaï natal encore qu’il n’y a jamais résidé, ses séjours sporadiques dans son terroir se limitant aux pré-campagnes et aux campagnes électorales.
Ce serait noble de la part du quatuor d’avoir des soucis pour l’avenir de la République mais savent-ils ce que veut réellement le «peuple» du district de Tshangu, privé de stade communal sous Matata, englué dans des délestages interminables d’eau et d’électricité, contraints à un calvaire quotidien pour le transport en commun, laissé à la merci des « Kuluna », familiers des taudis par manque d’une politique d’habitat, privés de routes secondaires asphaltées, etc.
Au regard du fossé social existant entre Katumbi, Matata, Fayulu et Sesanga par rapport à leurs «bases» de N’Djili, ils ne pourraient que verser dans la démagogie le 17 juin, car totalement déconnectés des problèmes des résidents de la Tshangu. La recette des provocations contre la police serait la bonne pour masquer un fiasco en chantier.
LP