Comme c’était le cas après les résolutions des processus de Luanda, Nairobi I, II et III et Bujumbura, le Rwanda et son bras armé, le M23, n’ont respecté aucune de celles d’Addis-Abeba, pourtant fraichement adoptées le vendredi 17 février 2023, à l’issue du mini-sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement sur la paix et la sécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Pas plus tard que dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 février, les terroristes du M23, sous la dictée des maîtres de Kigali, ont violé délibérément le cessez-le-feu décrété par l’Union Africaine, en attaquant les FARDC (Forces Armées de la République du Congo).
Ce n’est du reste pas l’unique fait de guerre relatif au refus systématique du régime de Kigali et sa rébellion de se plier aux résolutions des sommets et conclaves des organisations tant continentales que régionales africaines visant le silence des armes dans la partie Est de la RDC, le désarmement et la démobilisation du M23 ainsi que son cantonnement en territoire congolais, sous le label du DDR-C (Désarmement, Démobilisation et Réintégration Communautaire), le retour des déplacés internes dans leurs milieux d’origine, la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali, etc.
La violation du cessez-le-feu doit interpeller Kinshasa
La nième violation du cessez-le-feu par le Rwanda et son « poulain », le M23, devrait interpeller les autorités congolaises quant à la mauvaise foi clairement établie du régime de Kigali, plus que jamais attaché à son agenda caché fondé sur l’élargissement des terres conquises, de manière à prendre tout le monde de vitesse et à mettre Kinshasa à genoux lors de futurs sommets ou conclaves sur la paix et la sécurité à l’Est du pays.
D’où, à défaut de placer Kinshasa dans la situation inconfortable d’un régime militairement vaincu et partant diplomatiquement fragile, le Rwanda et son M23 feignent de souscrire aux résolutions appelant au cessez-le-feu et au retrait des territoires occupés, sans y accorder la moindre attention.
Dans le but de ne plus se laisser abuser par un voisin belliqueux et foncièrement opposé au règlement pacifique de la crise sécuritaire dans le Nord-Kivu, la RDC devrait se préparer davantage au renforcement de son système défense, à travers la redynamisation de sa puissance de feu, de manière à donner, s’il le faut, des réponses militaires aux provocations basées sur les armes. D’aucuns pensent que le Rwanda ne pourrait réellement faire attention aux résolutions de Luanda, de Nairobi et Addis-Abeba que s’il se rend compte que le « colosse d’argile » qu’il croyait écraser par les armes est redevenu, la puissance militaire qui, sous Mobutu, faisait trembler non seulement l’Afrique Centrale et le Grands Lacs, mais aussi d’autres parties du continent, au Nord comme au Sud.
Pour fléchir le régime de Kigali et le contraindre à lâcher ses « rébellions », il ne faut rien d’autre qu’un Congo fort militairement, politiquement, diplomatiquement et économiquement à ses côtés.
LP