Selon le Président William Ruto : la guerre de l’Est de la RDC fait perdre au Kenya et à la Tanzanie 10 milliards USD par an

Le Président William Ruto répond à Paul Kagame en lui disant qu’il n’est pas question en ce qui concerne le Kenya de stigmatiser le Rwanda mais la guerre qui touche les 12 provinces de l’Est de la République démocratique du Congo gêne les intérêts stratégiques du Kenya qui sont évalués à plus ou moins 10 milliards de dollars américains par an !
En effet, les intérêts du Kenya à travers les ports de Mombassa, par où transitent toutes les importations et les exportations des 12 provinces de l’Est de la République démocratique du Congo rapportent plus de 10 milliards de dollars américains par an !

Dans une interview accordée à Al Jazeera le samedi 24 septembre 2022, le Président du Kenya, William Ruto, a affirmé que son gouvernement déploierait des troupes des Forces de défense du Kenya (KDF) dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo (RDC) pour apaiser le conflit dans la région.
William Ruto a estimé qu’il était nécessaire de stabiliser la région puisque tous les pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) dépendent mutuellement les uns des autres, réfutant les affirmations selon lesquelles il soumettait les soldats kenyans à une nouvelle guerre après les séquelles de l’AMISOM en Somalie.
« Le conflit en Somalie est un conflit kenyan, dans l’ensemble. Les défis à l’est de la RDC sont des défis kenyans.
L’est de la RDC est desservi par le port de Mombasa, 50% de toutes les importations passent par notre pays, nous avons une relation commerciale, nous sommes voisins…
«Ce ne sont pas des responsabilités que nous pouvons fuir… la paix en RDC, la paix en Somalie, égalent la paix au Kenya», a fait remarquer le chef de l’Etat du Kenya.
Le chef de l’État kenyan a déclaré que tout comme l’Organisation des Nations Unies (ONU) a déployé ses forces pour aider à la médiation de la paix et combattre les rebelles du M23, le Kenya faisant partie de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) contribuera également à aider la République Démocratique du Congo.
Il a noté que chaque pays de l’EAC, dont la RDC fait actuellement partie, avait décidé à l’unanimité d’ajouter aux 12 000 soldats requis qui aideraient l’ONU à mettre fin au conflit.
« C’est notre quartier, nous n’avons pas le choix. Nous souhaitons que cela puisse être fait par quelqu’un d’autre, mais si nous ne nous impliquons pas, cela empirera », a déclaré Ruto.
Concernant le soutien du Rwanda aux rebelles M23, William Ruto estime qu’il n’est pas question de blâmer qui que ce soit, mais plutôt une question de savoir comment parvenir à un cessez-le-feu.
Il a déclaré qu’il avait eu des entretiens avec les chefs d’État de la RDC et du Rwanda et qu’ils étaient convenus de trouver un terrain d’entente pour la paix.
« Le président Paul Kagame a été franc sur le fait qu’ils n’ont rien
à voir avec le M23. Il y en a d’autres qui pensent autrement.
Les présidents Félix Tshisekedi et Kagame se sont engagés à faire en sorte que nous résolvions le problème en tant que région et c’est pourquoi tous nos pays fournissent des troupes pour stabiliser cette région », a-t-il déclaré.
En République Démocratique du Congo, il existe beaucoup d’ignorance publique sur les réalités économiques de ce pays au niveau des individus qui vivent dans les 14 provinces du centre et de la partie Ouest et qui croient que le Congo, c’est uniquement Kinshasa !

1 milliard USD : chiffre d’affaires des banques kenyanes en RDC en 12 mois
Après la Pro-crédit bank RDC et la BCDC acquises par Equity, une banque à capitaux kenyans, il y a quelques années, une autre banque kenyane, la KCB (Kenya Commercial Bank) a acquis 85% des actions de la TMB, avec ambition d’avaler les 15% des actions restantes plus tard.
En seulement une (1) année, les banques kenyanne ont réalisées plus de Un (1) milliard des dollars américains en République Démocratique du Congo !
Beaucoup des congolais naïfs ignorent que douze (12) provinces de l’Est de la République démocratique du Congo dépendent directement du port de Mombassa (Kenya) et de Dar es Salam (Tanzanie) pour leurs échanges et transactions commerciales avec le monde entier.
Les Douze (12) provinces de la République Démocratique du Congo qui dépendent des ports de Mombassa (Kenya) et Dar es Salam (Tanzanie) sont: Haut-Uele, Bas-Uele, Ituri, Tshopo, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Haut-Lomami, Lomami, Tanganyika, Lualaba et Haut Katanga.
Par ailleurs, plus des dix milliards de dollars américains annuels sont en volume et en valeur ce qu’indiquent les balances des paiements du Kenya et de la Tanzanie comme étant des revenus que génèrent directement chaque année des contrats des importations et des exportations des biens (marchandises) en provenance des 12 provinces de l’Est de la République Démocratique du Congo via les ports de Nairobi (Kenya) et Dar es Salam (Tanzanie).
A titre d’exemple, toutes les sociétés minières qui sont domiciliées dans le Grand Katanga exportent et importent chaque année pour plusieurs milliards de dollars américains des marchandises via les ports de Mombassa et de Dar es Salam.
Par ailleurs, c’est à partir du port Kenya de Mombasa et Dar es Salam de la Tanzanie, que 12 provinces de la République Démocratique du Congo importent et exportent des biens dans le monde entier !
Le Kenya est un hub logistique et une véritable porte d’entrée en Afrique de l’Est. Ses infrastructures portuaires sont d’une importance majeure pour les échanges commerciaux transitant pour la République Démocratique du Congo grâce à la position géographique du Kenya et son large accès à l’océan indien.

Mombasa est le premier port d’Afrique de l’Est, et le cinquième port à conteneurs en Afrique
Vingt cinq (25 %) des marchandises transitant par Mombasa sont acheminées vers plusieurs provinces de l’Est de la République démocratique du Congo, représentant en valeur plusieurs milliards de dollars américains !
La compétitivité du port de Mombasa est renforcée par la ligne ferroviaire SGR qui relie Mombasa au dépôt intérieur de conteneurs à Nairobi.
L’acquisition d’équipements modernes, l’amélioration des processus de
documentation et de dédouanement, ainsi que l’automatisation des processus de manutention de conteneurs ont permis une réelle amélioration du temps d’attente pendant lequel les conteneurs sont stockés au terminal au moment du déchargement des navires (3,4 jours en 2018 contre 3,8 jours en 2017).
A travers le «LAPSSET» Corridor Program, projet d’infrastructure le plus important et le plus ambitieux d’Afrique de l’Est, le gouvernement kenyan a pour objectif de développer un couloir de transport entre le port de Lamu – 32 postes d’amarrage prévus – et la frontière avec l’Ethiopie (Moyale) et le Soudan du Sud (Lokichogio).
Enfin, les autorités kényanes ont annoncé le développement et la modernisation du port de Shimoni, à la frontière maritime entre le Kenya et la Tanzanie, poste d’amarrage polyvalent qui intégrera la pêche et la manutention d’autres marchandises. Ce projet sera réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP).
Quant à la Tanzanie sa position stratégique donne accès à six provinces enclavées de la République démocratique du Congo.
Le port de Dar es Salaam est un atout économique majeur pour la Tanzanie et la région.
35% du débit total du port de Dar es Salam est destiné aux pays enclavés, notamment Malawi, Zambie, République Démocratique du Congo, Rwanda, Burundi et Ouganda.
Les projections suggèrent que les volumes portuaires pourraient plus
que doubler, passant de 14 millions de tonnes actuellement à 38 millions de tonnes d’ici 2030.
La Banque Mondiale s’est engagée dans le financement du projet : « Dar es Salaam Maritime Gateway Project », pour un montant total de 421.00 millions USD.
L’objectif du projet de la Banque Mondiale est d’améliorer l’efficacité du port de Dar es-Salaam et de renforcer sa compétitivité dans l’intérêt des acteurs publics et privés, en réduisant les coûts commerciaux et intermédiaires pour les entreprises.

Maître Beylard David PhD
Attorneys at Law

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