En vue de couper court aux rumeurs les plus folles en circulation sur la toile, selon lesquelles le Gouvernement aurait accepté le principe de négociation avec les terroristes du M23, qui couvrent l’agression rwandaise, un briefing spécial portant sur l’évolution des travaux de la commission mixte RDC-Rwanda, qui siège dans la capitale angolaise, premier vice-ministre et ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, et tout naturellement le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, était organisé, le vendredi 22 juillet par les deux membres du gouvernement.
Après avoir brossé le cadre et rappelé le contexte du face-à-face du jour, le porte-parole, qui modère toujours cet exercice de redevabilité entre les membres du gouvernement et le peuple congolais via la presse, a passé la parole au chef de la diplomatie congolaise afin d’éclairer la lanterne les Congolais sur ce qui se passe dans
cette commission.
Après le premier round des Chefs d’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi, rwandais, Paul Kagame et angolais Joao Lourenço du pays hôte, la tâche revenait aux gouvernements de poursuivre les discussions en vue de parvenir à l’établissement de la feuille de route attendue par tous, a dit en luminaire Christophe Lutundula, avant de dévoiler les principaux points qui constitueront ladite feuille de route, à savoir cassation des hostilités et retrait du M23, la problématique des FDLR, le retour des réfugiés, et la coopération.
Concernant la cessation des hostilités et le retrait du M23, les parties ont convenu de s’en tenir à la décision du processus de Nairobi, celle de la création de la force régionale pour la sécurisation de la région en proie à une insécurité permanente.
Ici, le vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères a tenu à préciser que cette force régionale est offensive, et non d’interposition. En cas d’échec du front diplomatique, c’est-à-dire si les groupes armés refusent de déposer les armes et de s’impliquer dans le processus DDRCS, ils seront délogés de force de là où ils se
trouvent actuellement.
Par ailleurs, a rappelé le VPM Lutundula, les Congolais doivent savoir que la force régionale ne concerne pas seulement les groupes armés congolais. Elle se réfère à la résolution du 21 avril à Nairobi où il a été demandé à chaque Président de la République des pays membres de tendre la main aux responsables de leurs groupes armés pour un processus de paix. Si tous les groupes s’étaient impliqués dans le
processus de Nairobi, la force régionale n’aurait aucun sens.
Pour accélérer le processus, les parties ont recommandé au médiateur, le président Lourenço, de procéder à la nomination dans un bref délai d’un officier devant piloter le mécanisme de vérification, comme souhaité par tous. L’officier aura une équipe, notamment des officiers de liaison se trouvant et en RDC et au Rwanda, pour faciliter son travail.
A propos de la taille de la force régionale et son financement, il a renvoyé la question liée à la taille aux spécialistes. Quant au financement, il a dit que le principe de départ arrêté à Nairobi était que chaque pays devait financer ses troupes, avant que la réunion d’Arusha s’exprime sur la question.
Pour ce qui est des réfugiés, les parties ont convenu de faire intervenir le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés pour des formalités d’usage. Toutefois, Christophe Lundula a fait remarquer que déjà parmi ceux qu’on présentait comme réfugiés, il y en a qui ont pris les armes. Or, le statut du réfugié tel que défini par le HCR est clair.
A la même occasion, Christophe Lutundula et Patrick Muyaya ont assuré que le Chef de l’Etat et le Gouvernement tiennent toujours compte des réactions de l’opinion dans tout ce qu’on prend comme décision. Avant de réaffirmer qu’il n’y aura pas de mécanisme de type «brassage» ou «mixage».
Au plan diplomatique, le gouvernement se réjouit des avancées enregistrées sur ce front, notamment la deuxième déclaration institutionnelle des Etats-unis attestant et condamnant le soutien rwandais à la déstabilisation de la République Démocratique du Congo. Après l’ambassadeur, c’est le tour du président de la commission
sénatoriale des affaires étrangères de condamner l’agression rwandaise.
Dom