Jean-Marc Kabund rattrapé par le dossier du terrain « Waya Waya »

C’est le jour même de l’annonce officielle de la naissance de son parti politique, « Alliance pour le Changement », que Jean-Marc Kabund, ancien Secrétaire général et président intérimaire de l’UDPS, a reçu un ultimatum du bourgmestre de la commune de Limette, l’invitant à suspendre, sans délai les travaux de construction d’un
stade de football à l’espace jadis occupé par le terrain communément appelé « Waya waya». Selon l’autorité municipale, ce député national est coupable de violation de l’article 20 du Décret-loi du 20 juin 1957 sur l’Urbanisme au Congo.

Par ailleurs, l’intéressé est invité à se présenter, dès réception de la lettre précitée, au Service de l’Urbanisme de la commune, pour y être entendu. « Faute de vous exécuter, une réquisition des forces de l’ordre est déjà signée enjoignant la Police Nationale Congolaise de vous appliquer la rigueur de la loi », lit-on.
L’on croit savoir que Jean-Marc Klabund s’était lancé dans l’aménagement d’un stade sur le terrain «Waya Waya » sans avoir saisi les services compétents en matière d’urbanisme et habitant, ni obtenu l’avis favorable.
Rappelons que selon l’article 20 du Décret-loi du 20 juin 1957, que nous citons ; « Sur le territoire des localités, ou régions, dès qu’il est soumis au régime du présent décret, nul ne peut, sans une permission préalable, écrite et expresse du Commissaire de district dans les villes, du Gouverneur de province ou de son délégué partout
ailleurs :
1°) achever des constructions en cours en ce moment, construire, reconstruire, démolir, faire des changements aux constructions existantes, à l’exception des travaux de conservation et d’entretien
;
2°) modifier sensiblement le relief du sol ;
3°) déboiser, abattre des arbres vils à haute tige faisant partie d’un ensemble forestier, routier, horticole ou décoratif, sauf le cas de nécessité urgente ou d’explication normale et sans préjudice à l’application des prescriptions du décret du 11 avril1949 relatif à l’exploitation des forêts domaniales ;
4°) lotir totalement ou partiellement une propriété en vue de la construction ;
5°) aussi longtemps que la permission du lotissement n’a pas été délivrée, annoncer publiquement un tel lotissement, offrir en vente, aliéner ou acquérir une ou des parcelles d’un tel lotissement.
Les prescriptions du présent article sont applicables aux pouvoirs publics ».
Pour ceux qui seraient tentés d’accuser le bourgmestre de Limette d’avoir exhumé un texte ignoré de Kabund, un principe de droit bien connu renseigne que « nul n’est censé ignorer la loi ». Un autre principe de droit toujours précise que «Qui construit chez autrui… Construit pour autrui…»Pour le cas d’espèce, des riverains du
terrain « Waya Waya » racontent que ce député national, fort de ses immunités parlementaires, de sa qualité de président de l’UDPS et de ses relations privilégiées avec le Chef de l’Etat, avait effectué un passage en force pour l’occupation du terrain en question et le mettre en valeur, coupant au passage des câbles qui alimentaient leur
secteur. On laisse entendre aussi qu’au début des travaux, des jeunes du quartier Mbamu, qui avaient tenté de s’interposer contre son initiative, avaient été chassés plus d’une fois de ce site à coups de matraques de son escorte policière. Convaincu d’être intouchable, en sa qualité de « dignitaire » du régime, il n’avait certainement pas
pris soin de se référer aux textes qui régissent le secteur de l’urbanisme et habitat. Aujourd’hui, il est rattrapé par sa folie des grandeurs.
LP

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