Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, est arrivé à Luanda hier mardi 05 juillet 2022 en début de soirée. C’est pour prendre part, à une réunion tripartite sur la paix en RDC avec ses homologues rwandais Paul Kagame et angolais Joâo Lourenço, médiateur de l’Union Africaine dans le conflit congolo-rwandais. Le dossier de l’agression rwandaise dans la partie Est de la RDC sera
au centre de leurs échanges. La mission confiée par l’UA au Chef de l’Etat angolais est de faire baisser la tension entre les deux voisins.
Pendant que Kinshasa accuse Kigali de soutenir militairement le mouvement terroriste M23, le gouvernement rwandais, de son côté, dément et prétend que le problème se situerait au niveau de l’appui des rebelles FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda), aux FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), pour mener des offensives contre les rebelles congolais, avec des effets collatéraux de l’autre côté de la frontière.
La question à se poser est de savoir si cette énième rencontre entre Félix Antoine Tshisekedi et Paul Kagame va apporter une paix durable à la partie Est de la RDC, où le régime de Kigali n’a jamais joué franc jeu au sujet des veilléités de son armée à annexer la province du Nord-Kivu, de manière à continuer à piller ses ressources naturelles.
On rappelle que sur les différents fronts militaires, les FARDC ont repris du poil de la bête et sont engagées dans des contre-offensives qui mettent à mal aussi bien les rebelles du M23 que les militaires rwandais qui combattent dans leurs rangs. La montée en puissance de l’armée congolaise, dans cette « nouvelle guerre » imposée par Kigali à Kinshasa, est certainement la nouvelle donne ayant poussé Kagame à changer de langage, en se mettant lui aussi à déclarer à la ronde que la crise sécuritaire de l’Est de la RDC devrait être réglée par le dialogue et non les armes.
Exclu de la « force régionale » à déployer sous peu dans la partie orientale de la RDC, pour traquer les forces négatives aussi bien locales qu’étrangères, le Rwanda a sans doute compris que d’ici peu, la roue de l’histoire risque de ne plus tourner en sa faveur.
LP