Comme prévue, la 2ème réunion des ministres de la Justice de la Conférence internationale des pays des Grands Lacs a belle et bien eue lieu à Kinshasa, hier jeudi 16 juin 2022. Elle s’est essentiellement focalisée sur le renforcement de la coopération judiciaire dans la région. Elle a été conclue par la «Déclaration de Kinshasa».
Placée sous le haut patronage du Président de la République, la cérémonie officielle d’ouverture de ces travaux était présidée par le Premier ministre, Jean Michel Sama Lukonde, qui a déclaré que cette rencontre se tient dans un contexte particulier, non seulement pour la RDC, mais également pour la Région des Grands Lacs (CIRGL), notamment marqué par la persistance des défis relatifs à la paix et à la sécurité dans la plupart des Etats qui composent cette organisation.
Poursuivant son intervention, Le Premier ministre, a rappelé que l’objectif de la CIRGL était de lancer un processus dans le cadre duquel les dirigeants des pays des Grands Lacs chercheraient ensemble à dégager un accord commun sur un ensemble de principes communs basés notamment sur les relations de bon voisinage, la recherche de la stabilité des Etats membres, la paix et le développement dans la Région. Pour lui, la création de la CIRGL constitue la réponse à la nécessité d’un effort concerté en vue de promouvoir la paix, gage de
tout développement.
Prenant la parole, la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, a indiqué qu’il est évident qu’en mettant en place le Réseau de coopération judiciaire, car, l’objectif principal de la CIRGL est de permettre aux Etats membres de superviser et d’harmoniser l’application par les acteurs nationaux des principes sous-régionaux sur la coopération judiciaire, aux fins de lutter efficacement contre la criminalité transnationale, et par-delà lutter contre l’impunité dans la Région des Grands Lacs.
Cet objectif légitime s’inscrit dans la droite ligne des engagements 6 et 7 de l’Accord-Cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la Région. Outre cela, la patronne de la justice a fait savoir que son pays poursuit un objectif principal, en droite ligne de la vision du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, dans sa quête de l’instauration de l’Etat de droit en RDC et son engagement
à le promouvoir dans la Sous-région. Cela est d’autant important que la RDC se doit de mettre fin à l’impunité des crimes graves commis sur son sol, depuis plus de deux décennies. Cette rencontre était l’occasion d’identifier et d’approuver les actions prioritaires à entreprendre dans ce sens.
Elle a par ailleurs reconnu que « malgré les multiples efforts consentis par les pays membres de la CIRGL, les défis subsistent. Le traitement des dossiers judiciaires relatifs à la criminalité transfrontalière connait encore quelques difficultés. «…Nous devons nous féliciter des progrès réalisés à ce jour. Notre rencontre d’aujourd’hui nous offre l’occasion de nous pencher sur la liste des
engagements qui contribueront à renforcer la coopération judiciaire régionale en matière d’entraide judiciaire…Il y a de cela trois ans, nous avons adopté à Nairobi, une Déclaration sur la justice et la bonne gouvernance. En tant que matrice politique et opérationnelle de notre action commune, la Déclaration nous invite à mutualiser nos efforts et à trouver des mécanismes de coopération performants. De ce fait, la complémentarité et la coopération sont des éléments centraux
du dispositif de lutte contre l’impunité, afin de protéger les générations futures de la Régions des Grands Lacs contre les fléaux de la guerre et de la criminalité», a-t-elle rappelé.
De son côté, l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu dans les Grands Lacs a indiqué que la résurgence de la violence perpétrée par les groupes armés, accompagnée par des violations graves des droits de l’homme, est consternante. Les accusations mutuelles impliquant des pays frères risquent de compromettre les acquis des dernières années en matière de coopération régionale.
«Nous devons y mettre fin. Les populations civiles, dont les femmes et les enfants, n’ont que trop souffert et la Région ne peut s’autoriser une énième crise. D’où l’urgence d’accélérer et d’intensifier nos efforts en faveur du dialogue, de la réconciliation et de la lutte contre l’impunité. Pour ma part, je suis en train de
mener une tournée régionale dans le but d’encourager d’escalade et le dialogue entre toutes les parties prenantes », a fait savoir l’Envoyé spécial.
Pour finir, la déclaration de Kinshasa a été adoptée. Contenant plusieurs points, cette dernière est prise afin de pouvoir permettre au réseau de travailler dans des bonnes conditions et militer pour une vraie ‘’Paix’’ dans la région.
Dorcas Nsomue Mpia