Après l’Ambassade de la RDC à Bangui, voici l’ANR/Sud-Ubangi : des soldats rwandais signalés à Libenge

Des millions de Congolaises et Congolais étaient surpris d’apprendre, le week-end dernier, à la lumière de l’alerte donnée par le chef de la mission diplomatique congolaise à Bangui, Esdras Kambale Bahekwa, que le Rwanda serait dans les préparatifs d’une ou plusieurs attaques armées contre la RDC, non pas à partir du Nord-Kivu, comme de tradition depuis 1996, mais plutôt du corridor Nord (Bas-Uélé, Nord et Sud-Ubangi). La capitale centrafricaine serait le site d’accueil des
contingents militaires en provenance de Kigali, sous couvert d’un accord de défense passé dernièrement entre les gouvernements centrafricain et rwandais, à la demande expresse du président centrafricain, Faustin Archange Touadera, qui s’estime sous la menace de déstabilisation de la part des rebelles basés dans la partie Nord de son pays.

Alors qu’on n’a pas fini de débattre, dans les cercles politiques de Kinshasa, de l’alerte venue de l’ambassadeur Esdras Kambale Bahekwa, voici que le Directeur provincial intérimaire de l’ANR (Agence Nationale des Renseignements) Sud-Ubangi, Valentin Makila Kamundala, en poste à Gemena, au chef-lieu de la province, vient lui aussi d’apporter de l’eau au moulin du diplomate précité, en signalant un mouvement suspect des militaires rwandais dans une bourgade située le long de la rivière Oubangui, communément appelée « Ile des singes », dans le territoire de Libenge.
Selon ce limier de la sécurité, il s’agit d’une cinquantaine de soldats détachés d’un groupe de 150 éléments armés arrivés le vendredi 23 septembre à l’aéroport de Pok/Bangui pour être déployés dans la préfecture de Moungoumba, à la frontière entre la RDC, le Congo/Brazzaville et la République Centrafricaine. Trouvant cette présence militaire suspecte pour la sécurité de son pays, le numéro un de l’ANR/Sud-Ubangi, dans une note adressée au gouverneur de la province, recommande à l’autorité provinciale la mobilisation des équipes mixtes FARDC, ANR, PNC et DGM, en vue de mener des investigations approfondies non seulement dans l’« Ile des singes » mais aussi dans d’autres contrées du Sud-Ubangi, en vue de tirer cette situation au clair.

Le corridor Nord ceinturé par l’armée rwandaise?

Rappelons que selon une note diplomatique envoyée à Kinshasa le week-end passé par l’ambassadeur de la République Démocratique du Congo à Bangui, l’armée rwandaise aurait amorcé des manœuvres d’encerclement de notre pays dans son corridor Nord, c’est-à-dire du Bas-Uélé au Sud-Oubangi, en passant par le Nord-Ubangi.. Il avait signalé, à ce propos, le positionnement des militaires rwandais dans plusieurs villes centrafricaines frontalières de la RDC, notamment
Mbaiki et Mongoumba (en face de la ville de Libenge), Damara (au Nord de Zongo, dans la province du Sud-Ubangi), Bangassou (en face de Ndu, dans la province du Bas-Uélé), Ndoukou, Zangba, Mobaye, Satema, Kembe et Rafai (le long de la rivière Oubangui). Les observateurs pensent que l’alerte de l’ambassadeur Esdras Kambale comme celle du chef d’Antenne de l’ANR/Sud-Ubangi, Valentin Makila Kamundala, méritent une minutieuse attention de la part des autorités nationales. Ces informations sécuritaires, qui se recoupent, indiquent
que quelque chose de louche serait en préparation de l’autre côté de la frontière congolo-centrafricaine.
LP

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