Sénat et Assemblée Nationale : la guerre de l’Est et les élections au cœur de la rentrée parlementaire

La session ordinaire de mars-juin 2023 s’est ouverte hier mercredi 15 mars 2023 dans les deux chambres du Parlement. Cette rentrée parlementaire a été dominée, dans le discours du président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, comme dans celui de son homologue de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso Nkodia Mpwanga, par deux sujets de brûlante actualité, à savoir la guerre de l’Est et les élections.

        S’agissant de la situation sécuritaire préoccupante qui sévit dans la partie Est du pays, le président de la chambre haute du Parlement a exhorté l’ensemble du peuple congolais, toutes tendances confondues, à soutenir sans réserve le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, dans les efforts qu’il ne cesse de consentir en vue de mettre un terme à l’agression rwandaise, via le M23, contre le territoire national, d’y rétablir une paix durable.
        Modeste Bahati a, dans la foulée, interpellé pour la nième fois la communauté internationale, afin qu’elle s’avise enfin à sanctionner le Rwanda pour sa responsabilité dans les tueries et pillages perpétrés dans la partie Est du pays. Il a déploré, au passage, que le régime de Kigali reste jusque-là impuni, en dépit de l’accumulation des preuves de sa participation directe à la déstabilisation de la République Démocratique du Congo.
        Au sujet des élections, Modeste Bahati a invité le gouvernement à déposer en urgence au Parlement le projet de loi sur la répartition des sièges, afin de fixer les candidats et l’électorat sur la taille de chaque circonscription électorale. Satisfait des opérations d’enrôlement et d’identification des élections, aussi bien au pays que dans les Etats étrangers sélectionnés par la Ceni pour ce faire (Belgique, France, Etats-Unis, Canada, Afrique du Sud), le président du Sénat a appelé les chefs des partis et regroupements politiques à aligner des femmes sur les listes de leurs candidats, conformément aux prescrits de la loi électorale.
        Pour ce qui est de la situation socio-économique, le président du Sénat a exprimé sa vive préoccupation face à la surchauffe du taux du dollar sur le marché de change et recommandé au gouvernement de prendre des mesures de nature à stabiliser le cadre macroéconomique, afin de protéger le pouvoir d’achat de la population.
        Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, en a appelé lui aussi à l’émergence de l’union sacrée des forces vives de la Nation autour du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, dans sa lourde charge de la gestion de la guerre de l’Est, car le concours de tous les Congolais est capital pour la victoire finale sur les ennemis de la paix dans notre pays. Après en avoir appelé à la résistance et à la résilience du peuple congolais face au Rwanda et au M23, le président de la chambre basse du Parlement a promis de relancer la diplomatie parlementaire en vue de mobiliser la communauté internationale autour de la cause nationale.
        Répondant à ceux qui prônent le dialogue entre le pouvoir de Kinshasa et celui de Kigali, Christophe Mboso a été catégorique: pas de pourparlers sans retraits préalables des troupes rwandaises du territoire congolais.
        Le président de l’Assemblée nationale a également déploré l’insécurité qui bat son plein dans la partie Ouest du pays, et plus précisément dans le territoire de Kwamouth, où plusieurs morts sont de nouveau enregistrés à la suite des conflits armés entre autochtones Teke et Humbu. Tout en invitant le gouvernement à éteindre ce nouveau brasier, il a pointé un doigt accusateur sur des acteurs politiques qui instrumentalisent les «frères ennemis» en vue de perturber le processus électoral.
        Concernant le chapitre des élections, il a recommandé à l’exécutif nationale de mettre à la disposition de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) les fonds indispensables à la bonne conduite des opérations préélectorales et électorales. Aussi a-t-il encouragé la centrale électorale à ne ménager aucun effort pour atteindre l’objectif de l’organisation des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales le 20 décembre 2023. Il a exprimé le vœu de voir des observateurs nationaux et internationaux associés au suivi des scrutins, afin de garantir leur transparence.
S’exprimant au sujet des résultats des élections de 2018 – allusion faite à la polémique entre l’actuel staff de la Ceni et le président sortant de cette institution, Corneille Nangaa – Christophe Mboso a tranché net en soulignant que ce débat était largement révolu, pour la simple et bonne raison qu’il y avait déjà eu un gagnant et un perdant. Y revenir est, à son avis, une injure à la démocratie et au peuple congolais.             

Kimp

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