Masisi: vrai-faux retrait du M23

Selon des autochtones et des organisations de la Société civile du Nord-Kivu, des combattants du M23, mêlés aux soldats rwandais, sont en train de quitter, depuis 48 heures, plusieurs localités du territoire de Masisi qu’ils occupaient depuis plusieurs mois. Ces mouvements de troupes s’apparentent à des opérations de retrait, dont la dernière annonce a été faite dans un communiqué signé par la direction politique de ce mouvement terroriste, le samedi 11 mars 2023.

Kitshanga et Muhozi semblent être les deux principaux points de regroupement des éléments du M23. Ces rebelles et leurs alliés rwandais vont-ils décrocher d’autres zones du Nord-Kivu qu’ils continuent d’occuper jusqu’à ce jour ? La question reste posée, d’autant que ce mouvement terroriste et l’armée rwandaise sont passés maîtres dans la diversion, en promettant d’adhérer aux cessez-le-feu décrétés plus d’une fois par les mini-sommets de Luanda, Nairobi, Bujumbura et Addis-Abeba, pour les violer impunément avant leur entrée en vigueur.
        Les replis les plus significatifs sont observés du côté de Sake et ses environs, notamment au niveau des localités de Karubu, Muremure, Nkingo, Kagano, Kihuli, etc.

Une fuite en avant face aux troupes angolaises et burundaises?
        Nombre d’observateurs se demandent s’il ne s’agit pas là d’une fuite en avant des soldats rwandais et leurs supplétifs du M23 suite à l’imminence du déploiement, dans le Nord-Kivu, des troupes angolaises et rwandaises, dans le cadre de la Force Régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Même s’ils ne sont pas investis d’un mandat offensif, ainsi que l’a souligné lundi le vice-premier ministre congolais en charge des Affaires Etrangères, les soldats angolais et rwandais ne vont pas se positionner dans les zones de cantonnement des rebelles du M23 comme des combattants passifs.
Si la peur des troupes angolaises et burundaises est le commencement de la sagesse dans le camp des ennemis de la paix au Nord-Kivu, c’est tant mieux pour l’avenir de la feuille de route de Luanda, que pilote le président angolais Joao Lourenço, visiblement engagé dans le processus de la cessation de la crise sécuritaire à l’Est de la RDC.

LP

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