L’économie congolaise victime de la crise russo-ukrainienne : la RDC élabore un programme pour faire face aux chocs extérieurs

L’impact le plus visible de la crise russo-ukrainienne sur l’Afrique est la hausse des
prix du carburant et des denrées alimentaires, l’inflation et l’instabilité financière. La
République Démocratique du Congo, qui n’en est pas épargnée, veut atténuer les effets de
cette crise sur son économie dont les répercussions se font ressentir sur le vécu quotidien
des Congolais. Pour y arriver, le gouvernement, à travers le ministère de l’Economie,
compte mettre en place un programme permettant au pays de faire face à d’éventuels
chocs extérieurs étant donné que l’économie de la RDC est extravertie. C’est ce qui justifie
l’atelier qui s’est tenu mardi dernier sur l’étude d’impacts socio-économiques et le développement des stratégies ou politiques énergétiques et alimentaires résilientes aux
chocs en RDC.

Le Secrétaire Général à l’Economie Nationale, Célestin Twite, a indiqué que cette étude revêt un caractère majeur pour le gouvernement de la RDC et plus particulièrement pour le ministère de l’Economie Nationale à qui revient la mission de non seulement réguler le marché intérieur, notamment les prix des biens et services, mais aussi d’assurer et garantir la régularité des approvisionnements des biens et services. A travers cette étude, souligne-t-il, le ministère de l’Economie attend obtenir des résultats clés, à savoir : la production de deux stratégies de résilience. L’une alimentaire et l’autre énergétique. Cette insécurité alimentaire et énergétique est nettement due à des contraintes d’approvisionnement.

Le Secrétaire Général à l’Economie Nationale, Célestin Twite lors lancement des travaux

Il a, par ailleurs, précisé que ladite étude résulte d’un processus constitutionnel cohérent et minutieusement mené par le ministère de l’Economie Nationale, en collaboration avec d’autres ministères concernés notamment l’Agriculture, les Hydrocarbures, le Plan et le ministère des Ressources Hydrauliques et Electricité. Cette collaboration, souligne-t-il, a abouti au recrutement du cabinet « Congo Challenge » et à la validation technique de sa note méthodologique. C’est donc ce cabinet qui va mener cette étude. Les experts vont ainsi évaluer les impacts socio-économiques de la guerre russo-ukrainienne sur la RDC en vue de permettre au pays de formuler une réponse efficace aux chocs extérieurs sur l’économie et sur les conditions de vie des populations congolaises.
Célestin Twite a rappelé que le conflit russie-ukraine est en train de perdre son caractère conjoncturel pour devenir une donnée structurelle au vue de ses incidences sur l’économie mondiale et celle de la RDC, en particulier. L’économie congolaise reste tributaire des chocs extérieurs. Il était plus que temps de mener cette étude qui va dans la droite ligne de la vision du chef de l’Etat et celui du gouvernement.

Comment sortir la RDC de la crise russo-ukrainienne ?

C’est à cette question que va répondre Congo Challenge dans son étude. Selon le professeur TANGOMA Jean-Baptiste, consultant à ce cabinet d’études, il s’agira d’évaluer tout d’abord les aspects économiques de ce conflit sur l’économie congolaise.

« Cette étude essaye de voir comment est-ce que ce choc négatif de l’économie mondiale a affecté celle de notre pays. C’est à trois niveaux. Au niveau mondial, il y a eu des effets sur la richesse nationale, la production, les finances publiques, l’inflation des prix, le commerce extérieur, etc. Au niveau du secteur agricole, le gros choc a porté sur les produits alimentaires et nous avons proposé quelques pistes de solution pour que la RDC s’en sorte et aussi pour prévenir pareille situation au cas où ça arrive dans l’avenir. On aimerait que ce choc ne soit pas ressenti par notre économie prochainement. Le dernier niveau, c’est dans le secteur des hydrocarbures…
Depuis que la guerre a commencé, on a connu au moins 5 réajustements du prix du carburant à la pompe suite à la volatilité des cours mondiaux du pétrole brut. Nous allons proposer des solutions à ce problème à travers notre étude », a expliqué le professeur TANGOMA Jean-Baptiste.
Il sied de noter que cette étude est rendue possible grâce à l’appui technique et financier du PNUD et de l’ONUFEMME.

Perside Diawaku

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