Hécatombe à Kinshasa : le bilan provisoire a dépassé les 100 morts !

Comme il fallait s’y attendre, la pluie diluvienne qui s’est abattue la nuit dernière sur la capitale a causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels graves.

Le bilan provisoire avancé dans la journée d’hier par quelques bourgmestres dépasse la centaine de décès. Ces décès ont été constatés dans plusieurs communes de la capitale.

Les causes de ces morts sont multiples et dues pour l’essentiel aux inondations, à la chute des maisons qui se sont écroulées suite à la coulée des eaux, à l’éboulement des terrains, ainsi qu’à l’électrocution.
Selon la comptabilité macabre des victimes de la pluie diluvienne, la commune de Ngaliema vient en tête de peloton avec 38 morts, suivie de celle de Mont-Ngafula avec 30 personnes tuées.
Les 38 victimes de la commune de Ngaliema sont réparties de la manière suivante : 16 au quartier Pigeon, 9 au quartier Kongo, 9 à Djelo Binza, 3 au Camp Munganga et 1 au quartier Bumba.
Quant à celles de la commune de Mont-Ngafula, elles se répartissent comme suit : 11 personnes tuées au quartier Sans-fil, même nombre au quartier Matadi Kibala, 4 décès à Musango, 4 à Matadi Mayo, 2 à Kimwenza-gare et 7 décès dans d’autres coins de la commune.
Dans la commune de Selembao, on a dénombré 12 morts et 25 blessés dans divers quartiers, notamment Badiadingi, Kifoy, et Cité Verte. Tandis que dans la commune de Bandalungwa, il y a eu 4 décès vers la rivière Makelele à la hauteur de l’avenue 8 décembre.
Dans la commune de Limete, 3 personnes d’une même famille ont été
tuées. Par contre, à Gombe, on a déploré que des dégâts matériels.
En qui concerne la mort par électrocution, on signale que 5 personnes d’une même famille ont été tuées dans la commune de Kintambo.
Jusqu’ici, le district de Tshangu semble épargné par des décès dus à la pluie.

Les constructions anarchiques aggravent la situation

On ne peut parler des causes qui occasionnent des catastrophes dont on déplore aujourd’hui les conséquences sans faire allusion aux constructions anarchiques. Celles-ci sont pour beaucoup dans le malheur qui a endeuillé nombre de foyers à Kinshasa.
Les gens ont construit partout, même à des endroits interdits de par leur propriété physique. Dans ce chapitre lié au désordre dans l’érection des maisons dans la capitale congolaise, on trouve des constructions sur les caniveaux, égouts, en dessous du passage des lignes électriques haute tension, ou encore au-dessus des collecteurs d’eau ou câbles électriques.
Hormis tous ces facteurs dénoncés ci-haut à la base des catastrophes,
il y a aussi le comportement des Kinois qui sont loin d’être irréprochables dans le malheur qui leur arrive.
On a des sites jugés érosifs sur lesquels l’autorité a interdit de construire, mais qui sont curieusement habités à cause du laxisme et complaisance de la même autorité qui laisse faire en lieu et place de châtier. Or, quand on construit sur un site érosif, les conséquences n’échappent à personne. C’est l’éboulement des terrains qui emporte des habitations, et parfois avec des habitants dedans.
Le cas de l’entêtement des riverains de Makelele étonne plus d’une personne. Déplacés pour la première fois en 1971 pour Mokali, dans la commune de Kimbanseke, après la catastrophe du genre ayant causé des pertes en vies humaines et dégâts immenses, quelques malins avaient décidé de regagner leurs domiciles détruits soit pour les réaménager et y habiter, soit pour vendre.
En mai 1990, tombés de nouveau victimes après la pluie diluvienne qui s’était abattue sur la ville dans la nuit du 11 au 12 mai 1990, les récidivistes avaient encore bénéficié du soutien du gouvernement qui avait loti les sites de Mpasa I et II pour les loger. Hélas, quelques années après, nombre de ces inconscients avaient fini par regagner leurs anciennes résidences situées le long de la rivière Makelele!
Dans tout ça, l’Etat congolais a une bonne part de responsabilité pour son laxisme face à l’entêtement au lieu de sévir en vue de prévenir les conséquences qu’on est en train de déplorer ce jour.
Dom

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