La Belgique dénonce des demandes d’asile frauduleuses et invite les Congolais à migrer de façon légale

Au cours d’un point de presse tenu hier mercredi 16 novembre 2022 à
l’ambassade de Belgique à Kinshasa, la Secrétaire d’Etat belge à l’Asile et à la migration, Nicole de Moor, a indiqué que son pays fait face à une augmentation considérable des demandes d’asile venant de la RDC, dont la plupart ne répondent pas aux critères prévus par la Convention de Genève, ou sont frauduleuses. C’est la raison du rejet de plusieurs demandes de protection, précise-t-elle.

Entre janvier et septembre 2022, l’Office des Etrangers a déjà enregistré 700 nouvelles demandes alors que pour toute l’année 2021, il n’y avait eu que 303. Il est curieux de constater le nombre élevé des demandes d’asile frauduleuses alors que chaque année, précise-t-elle, l’ambassade belge à Kinshasa délivre de nombreux visas pour la Belgique et d’autres pays de l’Espace Schengen, dans le cadre des visites familiales, du tourisme, des voyages d’affaires, ou encore des études. «La possibilité pour les Congolais de se rendre en Belgique doit être promue, mais je répète que cela doit se faire dans le strict respect de la loi. La Belgique veut mener une politique migratoire adéquate, basée sur les règles et la dignité humaine… », a-t-elle insisté.
Nicole de Moor a, par ailleurs, souligné l’existence de filières ou agences clandestines, qui envoient des milliers de jeunes congolais, moyennant de grosses sommes d’argent, à Chypre, en leur promettant l’eldorado et une arrivée rapide dans l’espace Schengen, notamment en Belgique ou en France. La plupart de ces jeunes sont bloqués ou enfermés, dans l’attente de leur retour forcé au Congo. « La plupart de ces filières servent à exploiter des jeunes désireux de quitter
leurs pays pour des raisons économiques mais par des voies non légales. On leur fait miroiter la possibilité d’obtenir le statut de réfugié en Belgique. Il est de mon devoir de vous informer que la procédure d’asile n’existe en réalité que pour des personnes victimes de persécution graves et qui craignent pour leur vie ou leur liberté… », a-t-elle martelé.
La Secrétaire d’Etat belge a rappelé qu’il existe plusieurs façons pour migrer de façon régulière. D’où l’importance que les Congolais obtiennent de bonnes informations au niveau de l’ambassade afin d’éviter des surprises désagréables. A ce propos, elle a fait savoir que les conséquences de l’immigration clandestines sont désastreuses, dans la mesure où plusieurs personnes se font exploiter par des
trafiquants sans scrupules. A l’avenir, elles vivent dans des conditions extrêmement précaires, car l’on n’a pas accès à un travail décent et une protection sociale pour les soins de santé par exemple. Bref, ces personnes ne bénéficient d’aucune aide sociale et la loi interdit aux employeurs d’engager un travailleur sans titre de séjour ni permis de travail.
Raison pour laquelle, elle a invité les Congolais qui veulent migrer vers la Belgique par de voies non recommandées, d’obtenir avant tout les informations sur ce qui se passe réellement en Belgique lorsqu’on entre de manière clandestine. Pour éviter toutes les conséquences liées à l’immigration clandestine, elle a conseillé d’introduire la demande d’asile de façon régulière au niveau de l’ambassade.

Coopération bilatérale entre la RDC et la Belgique

Dans un autre chapitre, la Secrétaire d’Etat belge à l’Asile et à la migration a indiqué que la RDC et la Belgique entretiennent de bonnes relations en matière de gestion des migrations depuis plus de 15 ans. Elle a précisé que les deux pays travaillent main dans la main pour lutter contre l’immigration clandestine, dans le respect de la dignité et surtout de la réciprocité.

La coopération mutuelle entre les deux pays a donné lieu à l’organisation des campagnes d’information et de prévention, l’organisation des formations pour les agents de la Direction Générale de Migration(DGM), ou encore la construction des bâtiments pour la DGM en vue de renforcer ses capacités de contrôle des migrations depuis et vers son territoire. « Nous allons poursuivre et intensifier nos
engagements dans les années à venir car sans une coopération intense, nous donnons un champ libre aux trafiquants. », a-t-elle indiqué.

Il sied de noter que la Belgique gère le centre européen des visas ici à Kinshasa et accomplit les formalités nécessaires pour la délivrance des visas de courte durée pour la Belgique et 17 autres pays de l’espace Schengen.

Perside Diawaku

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *