Après la présentation de l’économie générale de la loi des finances pour l’exercice 2023, suivi du débat général, le Premier ministre est à nouveau attendu demain mardi 1er novembre à l’Assemblée nationale. Cette fois-ci, c’est pour apporter des réponses aux préoccupations exprimées par les députés, le vendredi 28 octobre, lors du débat général portant sur le projet de budget de l’Etat, exercice 2023.
Présentant le squelette de la loi des finances pour prochain exercice, Jean Michel Sama Lukonde a commencé par souligner que l’élaboration de celui-ci a eu lieu dans un contexte particulier marqué, au plan international, par la guerre russo-ukrainienne, avec des conséquences que personne n’ignore sur l’économie mondiale, en ce qui concerne notamment la fluctuation des prix des produits pétroliers et des denrées alimentaires de première nécessité.
Au plan national, le projet de budget a été élaboré dans un contexte
également difficile marqué par la persistance de l’insécurité dans la partie orientale du pays provoquée par la guerre d’agression du pays par le Rwanda et d’actes terroristes que ne cessent de perpétrer ses forces armées muées en M23. A cela, il faut ajouter la résurgence des conflits communautaires dans quelques contrées de la République, dont le territoire de Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe.
Avant de détailler la nouvelle loi des finances, soumise à la sanction de l’autorité budgétaire, le Premier ministre a succinctement fait le résumé de l’exécution du budget 2022 en cours au premier semestre.
Pour ce qui est du projet de budget sous examen en vue de son adoption par l’Assemblée nationale, il se chiffre à 27.968,8 milliards de FC (soit l’équivalent de 14,6 milliards USD) contre 20.408,3 milliards de FC en 2022, soit un accroissement de 37,1%.
Concernant les dépenses, le budget 2023 prévoit l’accroissement des crédits alloués aux investissements par rapport au budget de l’exercice 2022 en cours, soit 45,8%.
Le train de vie des institutions sera réduit de 30%
Plusieurs autres innovations sont également signalées dans le budget 2023, notamment la réduction de 30% du train de vie des institutions, dont 14,3% de leurs frais de fonctionnement ; l’accroissement des parts des crédits alloués aux secteurs porteurs de croissance (Agriculture 110,5%, Pêche et Elevage 205,7%) ainsi qu’aux secteurs sociaux dont la Santé 62,1%, la Culture 38%, l’Education dans sa globalité 39,1%.
Le budget 2023 prend aussi en compte les engagements internationaux
auxquels la RDC a souscrit concernant les parts de dotation des secteurs prioritaires : Santé 10% (Déclaration d’Abuja); Education 18,6% (Déclaration du sommet de Londres sur l’éducation) ; Agriculture 10% (Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la Sécurité alimentaire).
La loi des finances pour l’exercice 2023 préconise également l’accroissement des crédits alloués aux secteurs de la Défense et Sécurité (10,4%), avec à l’affiche la mise en œuvre de la loi de programmation militaire en vue de la montée en puissance de nos forces armées et la redynamisation de l’industrie militaire afin de leur permettre de faire face aux nombreux foyers de tensions que connaît le
pays, particulièrement dans le Nord-Est du territoire national.
De même, le prochain budget retient parmi ses priorités l’opérationnalisation du PDDCS (Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation), de même que la poursuite du financement du Programme de Développement Local des 145 Territoires, PDL-145 T.
Enfin, la loi de finances pour l’exercice 2023 inscrit dans ses priorités les opérations de recensement général et d’identification de la population congolaise, l’organisation des élections générales.
La subvention du carburant pour le maintien d’un prix social à la pompe, la poursuite de la mise en œuvre de la réforme fiscale et douanière, la promotion de la culture fiscale, la digitalisation des administrations financières et les missions de contrôle de gestion en vue de relever la pression fiscale vers le niveau de 17,6% en moyenne de l’Afrique subsaharienne…sont également prises en compte dans le
budget 2023.
La joie de Sama Lukonde pour un record historique
Il importe de souligner qu’au début de son intervention, le chef du gouvernement a dit sa satisfaction pour un record historique que son équipe venait de réaliser en termes de mobilisation des recettes.
Puis, il a remercié ses «Warriors» pour le travail abattu en vue de l’application stricte des instructions du Président de la République. Pour preuve, a-t-il démontré, on est passé en seulement 7 mois à 14 milliards de dollars américains pour le budget de l’Etat.
Ayant obtenu le délai sollicité pour préparer ses réponses, Jean Michel est attendu demain mardi 1er novembre à la chambre basse du Parlement pour éclairer la lanterne de la représentation nationale. Dom