Après son audition au Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe : Vidiye Tshimanga depuis hier à Makala

Vidiye Tshimanga, l’ex-Conseiller Spécial du Chef de l’Etat chargé des Questions Stratégiques, a été placé sous « MAP » (Mandat d’Arrêt Provisoire) et expédié à la Prison Centrale de Makala, hier mercredi 21 septembre 2022 en début de soirée, sous une forte escorte policière. Selon des sources judiciaires, cette décision est
intervenue après sa première audition, laquelle a pris plusieurs heures, soit de 11 heures à 18h30. On croit savoir que le magistrat instructeur a trouvé de sérieux indices de culpabilité dans le dossier de l’intéressé.
On laisse entendre qu’hormis des soupçons de corruption, il y aurait ceux de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme. Mine de rien, le dossier semble prendre un tournant inquiétant pour ce désormais ancien homme fort du pré-carré présidentiel. C’est la surprise dans l’opinion tant nationale que kinoise, où d’aucuns étaient tentés de croire qu’après sa démission et ses démentis sur sa prétendue participation à une affaire maffieuse, le dossier était clos ou en voie de l’être. Le transfert de Vidiye Tshimanga à la Prison Centrale de Makala pousse nombre d’observateurs à penser que le dossier judiciaire du précité est à prendre très au sérieux, car susceptible de faire des dégâts collatéraux dans les milieux d’acteurs politiques et d’opérateurs économiques congolais comme étrangers
ayant des connexions dans le secteur minier.
En tous les cas, l’affaire ne fait que commencer. La question à se poser est de savoir si la liste des suspects ne va pas s’allonger dans les jours ou semaines qui viennent, et si Vidiye Tshimanga ne sera pas rejoint, d’ici peu, par plusieurs compagnons d’infortune à Makala.
Contrairement aux rumeurs relayées en boucle par les réseaux sociaux pendant les journées de lundi 19 et mardi 20 septembre 2022, faisant état de sa « fuite » vers Bruxelles, en Belgique, Vidiye Tshimanga, Conseiller spécial démissionnaire du Chef de l’Etat, chargé des Questions Stratégiques, se trouve bel et bien à Kinshasa. La preuve en est qu’hier mercredi 21 septembre, il a répondu présent à l’invitation lui adressée, en date du lundi 19 septembre, par l’Avocat général Raymond Kalonda Djongambolo, au niveau du Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/ Gombe. Il a été entendu sur sa présumée
corruption, doublée de soupçon de trafic d’influence, dans un contrat minier entre la société Cobamin, que l’on prétend être sa propriété, et des pseudo investisseurs au détriment de la République Démocratique du Congo. L’instruction pré-juridictionnelle étant secrète, rien n’a filtré de son rendez-vous avec le magistrat commis à l’examen de son dossier.
Tout ce que l’on sait, à ce stade, est que le Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe a également saisi, le même lundi 19 septembre, l’APLC (Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption, à travers une réquisition d’information, en vue d’obtenir des renseignements sur le dossier dans lequel serait impliqué l’ex-Conseiller Spécial Vidiye Tshimanga. Rappelons que le magistrat instructeur, l’Avocat général Raymond Kalonda Djongambolo, aimerait
être éclairé sur les points suivants :
1°) Vérifier l’attribution ou non de 20 % de participations de Monsieur Vidiye Tshimanga dans la société Cobamin ;
2°) Identifier la personne qui serait utilisée par Monsieur Vidiye Tshimanga comme prête-nom ;
3°) Donner les faits réels éventuellement obtenus par votre office en rapport avec lesdites vidéos et le cas échéant les preuves des faits infractionnels retenus par vous ou à retenir par vous à charge de leur auteur présumé ;
4°) Mener des investigations en vue d’identifier les supposés investisseurs et interlocuteurs de Monsieur Vidiye Tshimanga dans les vidéos susdites ;
5°) Poser tout acte légal de nature à éclairer la justice ou susceptible de faire éclater la vérité ;
6°) Faire rapport urgemment. La balle, pourrait-on dire, se trouve encore dans le camp de l’APLC (Agence Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption), de laquelle le Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe attend des informations susceptibles de faire avancer le dossier ou, au contraire, d’entrainer son classement sa suite.
LP

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