Tshopo : réflexions sur la contribution des forêts du Bassin du Congo à la lutte contre le changement climatique

La République Démocratique du Congo abrite, depuis hier 5 septembre 2022, dans la province de la Tshopo, une conférence scientifique internationale sur les forêts du Bassin du fleuve Congo, dans le cadre des travaux préparatoires à la 27e Conférence des parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique.
Prennent part à ces assises qui se tiennent précisément à Yangambi, une localité du territoire d’Isangi, de nombreux scientifiques et des experts internationaux venus des 4 coins du monde. Ils sont en train de discuter de la contribution des forêts du Bassin du Congo et d’autres bassins tropicaux de la planète à la lutte contre le changement climatique. Un état des lieux se fait et de nouvelles perspectives sont explorées. Ces experts réfléchissent aussi sur la manière à promouvoir le développement socio-économique des résidents du Bassin du Congo qui, en tant que premiers gardiens de ces forêts et de sa biodiversité, doivent en être les premiers bénéficiaires. Ces réflexions s’étendront également aux autres bassins tropicaux de la planète, notamment les bassins de l’Amazonie et de l’Indonésie, lesquels rendent les mêmes services écosystémiques à l’humanité, et sont souvent confrontés à des problèmes similaires de protection et de préservation.
Ladite conférence, qui prendra fin le 7 septembre, proposera des options pratiques, politiques et scientifiques innovantes en vue de renforcer la conservation et la sauvegarde de ces écosystèmes. Il faut noter que les questions qui sont débattues au cours de ces assises relèvent d’une importance capitale car le Bassin du Congo, pourtant une région riche en ressources naturelles nécessaires à la transition écologique, n’a bénéficié à ce jour que de très peu d’attention
internationale, en dépit de sa position de premier plan dans la lutte contre le changement climatique.
Avec 268 millions d’ha de forêts tropicales humides, dont plus de 62% se retrouvent en République Démocratique du Congo (RDC), le Bassin du Congo est le deuxième plus grand massif forestier tropical humide de la planète, après celui de l’Amazonie. Cependant, en terme de séquestration des CO2 par unité de superficie (ha), les forêts du Bassin du Congo séquestrent plus que celles d’Amazonie ou d’ailleurs, soit environ 1,7 tonnes de CO2/ha, contre 1,2 tonnes de CO2/ha par rapport à celles des forêts du Bassin amazonien. Cet écart considérable, qui notamment, s’explique par des facteurs dendrométriques, phyto-morphologiques, et phyto-physiologiques fait du Bassin du Congo, le premier poumon écologique de la planète.
La RDC, pays qui abritera les travaux préparatoires de la 27e Conférence des parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, possède environ 155,5 millions d’hectares de forêts tropicales humides, avec 10 500 000 ha de tourbières, 10% de réserves d’eaux douces de la planète et 52% de l’Afrique, séquestrant ainsi près de 1,5 milliard de tonnes de CO2 atmosphérique
par an, soit l’équivalent de 4% des émissions annuelles mondiales.
Il s’est donc avéré nécessaire de rassembler les scientifiques spécialisés dans les questions des forêts, ressources en eau, de changement climatique, de finance climatique, et des disciplines connexes, pour réfléchir sur la contribution des forêts du Bassin du Congo et des autres bassins tropicaux à la lutte contre le changement
climatique, et surtout des moyens efficaces permettant d’assurer leur préservation.
Perside Diawaku

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