2023 : débat entre experts pour garantir des élections apaisées

Jour pour jour, 2023, l’année de tous les enjeux électoraux, approche à grands pas. A cet effet, des politiques et des experts électoraux se sont réunis pour réfléchir sur les mécanismes à mettre en place pour garantir de bonnes élections au pays de Patrice Emery Lumumba. Axée sur le thème «Comment garantir la transparence du processus électoral avec les innovations de la nouvelle loi électorale ?», une
conférence-débat a eu lieu, le mardi 23 août 2022 à l’hôtel Pullman, avec le soutien technique d’Internews, IRI ( International Republican Institute) et IFES ( International Foundation for Électoral Systèms). Elle avait comme intervenants et sous-thèmes, «l’ implication de la nouvelle loi électorale sur les opérations de la CENI» par Gérard Bisambu, membre de la plénière de la CENI; «la révision de la loi
électorale» et «les attentes du G13 pour la suite du processus électoral», respectivement abordés par les députés nationaux Daniel Mbau ( rapporteur de la commission PAJ) et Delly Sesanga (membre du G13); «la traçabilité des opérations de vote et du dépouillement pour les missions d’observation citoyenne» et « attentes de la société civile dans le cadre de cette nouvelle loi», décortiqués par Cyrille Ebotoko ( représentant de la CEJP) et Merveille Gozo (experte
électorale). Cependant, le mot d’ouverture était fait par le directeur pays d’Internews/RDC, Karim Bernard-Dende. Et la modération était assurée par Israël Lutala et Rachel Kitsita.

La Ceni dans l’organisation des élections en bonne et due forme

Après avoir écouté les avis des membres de la société civile sur les scrutins précédents ainsi que leurs préoccupations sur le cycle électoral en cours, Gérard Bisambu a fait savoir à l’assistance que la Commission Électorale Nationale Indépendante est déterminée à se battre corps et âme pour que les élections aient lieu dans un climat de paix.
«La vérité des urnes est l’apanage de tous ceux qui entrent en ligne dans le processus électoral, à savoir les acteurs politiques, la population, les juges, ainsi que les membres de la CENI… La vérité des urnes dépend de la validité sociale, anthropologique, politique…», a-t-il indiqué.

Daniel Mbau et Delly Sesanga: une guerre d’intérêts ?

Le député Daniel Mbau a, au cours du débat, soutenu la question du seuil ainsi que toutes les innovations apportées dans la nouvelle loi électorale. Cependant, Delly Sesanga estime qu’il soutient la question du seuil parce qu’aujourd’hui, il est avec la majorité. Il a relevé, compte tenu de l’expérience qu’il a des différents cycles électoraux, que la Ceni a toujours était du côté du pouvoir en place.
Il n’est pas d’accord avec une CENI monopartisanne. Car, la Centrale Électorale fonctionne en suivant les ordres des autorités du pays, donc, le pouvoir en place..

Répliquant aux propos de Delly Sesanga, Gérard Bisambu a rappelé à cet élu de Luiza, qui a déjà exercé trois mandats à l’hémicycle qu’aujourd’hui, la CENI n’est pas monopartisanne, car, lui-même est le fruit de la société civile. Il a travaillé pendant longtemps au sein de la plateforme électorale dénommée «Agir pour les
Élections Libres, Transparentes et Apaisées» (AETA), dont il a pris congé lorsque sa candidature a été acceptée comme membre de la «plénière de la CENI», alors qu’il occupait les fonctions de «Secrétaire Exécutif de l’AETA». Et, l’actuelle Ceni est très
différente des autres, car, l’on n’accepte pas de subir le diktat de X ou Y. Cela est une preuve que «nous travaillons pour la tenue de bonnes élections, à toutes les parties prenantes de s’y atteler aussi», a-t-il relevé.

La société civile tient à une collaboration franche avec la Ceni

Comme c’est son devoir de faire de l’observation électorale, la société congolaise a un background assez fourni pour mieux accompagner les acteurs de la Ceni ainsi que toutes les parties prenantes.
C’est dans ce cadre que Cyrille Ebotoko et Merveille Gozo ont épluché les questions portant sur l’ensemble du cycle électoral, partant de la liste des partis politiques, jusqu’à l’affichage des résultats (bureau par Bureau, en passant par le Centre de Compilation des Résultats jusqu’à la publication des arrêts de la cour constitutionnelle). Sur cette question, la Société civile a imploré la Ceni d’élargir le
champs pour que le travail des observateurs soit très bien fait et que la crise post- électorale soit moins forte par rapport aux scrutins précédents, notamment ceux de 2006, 2011 et 2018.
Au chapitre de la floraison des partis politiques et de leur fonctionnement, on a déploré le fait qu’on ne respecte pas le principe du genre, donc la prise en compte des «femmes» sur les listes des candidats à aligner pour les différents scrutins.
A ce sujet, le représentant du président de la Ceni, Gérard Bisambu, a fait savoir que les femmes comme les hommes sont tous compétitifs. Tant qu’on n’a pas encore un quota spécifique, les chefs des partis politiques doivent se conformer à la loi mais aussi les femmes doivent se préparer avec l’objectif de gagner les élections.

Dorcas Nsomue Mpia

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