Ce vendredi à Pékin: face-à-face Fatshi-Jinping

Parti de Kinshasa le mardi 23 mai et arrivé à Pékin le mercredi soir, le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, accompagné de son épouse, Denise Nyakeru, de neuf membres du gouvernement et des membres de son cabinet, va s’entretenir ce vendredi 26 mai avec son homologue chinois, XI Jinping. Ce face-à-face est perçu par les observateurs comme la rampe de relance de la coopération sino-congolaise, quelque peu plombée ces dernières années par le dossier du contrat signé en 2008 entre le gouvernement congolais et un consortium d’entreprises chinoises, dans un partenariat ayant pour toile de fond la modernisation des infrastructures en RDC  en contrepartie des minerais dits stratégiques, à savoir le cuivre et le cobalt.

        15 ans après ce deal, un rapport de l’IGF (Inspection Générale des Finances) est venu jeter un pavé dans la marre, en démontrant, chiffres à l’appui, que le grand Congo, propriétaire des minerais donnés en gage aux entreprises chinoises en vue de financer les travaux d’infrastructures, était en train de perdre des milliards de dollars. La visite du Chef de l’Etat en Chine s’inscrit entre autres dans sa volonté de renégocier ce contrat minier en vue rééquilibrer le partage des dividendes financiers. Selon les contacts préliminaires entre les parties congolaise et chinoise, tant à Kinshasa qu’à Pékin, les lignes sont en train de bouger dans le sens de la révision dudit contrat, en vue de la conférer un caractère gagnant-gagnant.
        Hormis les mines, plusieurs domaines de la coopération sino-congolaise vont être également réchauffés, notamment ceux de la défense avec le vice-premier ministre et ministre de la Défense Jean-Pierre Bemba ; de l’aide au développement avec le ministre Nicolas Kazadi des Finances ; des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) avec les ministres Patrick Muyaya de la Communication et Médias et Eberande Kolongele du Numérique ; du climat avec la ministre Eve Bazaiba de l’Environnement; de l’eau et de l’électricité avec le ministre Mwenze des Ressources Hydrauliques et Electricité; des infrastructures avec le ministre Alexis Gisaro, Guy Loando de l’Aménagement du Territoire, etc. La rencontre Tshisekedi -Jinping n’est pas sans rappeler aux nostalgiques de l’épopée de Mobutu au pays de Mao en 1972, laquelle avait permis à l’ex-Zaire et la République Populaire de Chine de rétablir leurs relations diplomatiques et leurs échanges commerciaux, après plusieurs décennies de gel dicté par la fameuse «Guerre froide» entre les blocs capitaliste à l’Ouest (USA/ Europe Occidentale) et socialo-communiste à l’Est (Chine/URSS).
        Dans le contexte actuel de la République Démocratique du Congo, la République Populaire de Chine est devenue incontournable car fichée comme le premier partenaire économique et commercial de Kinshasa. Les Congolais ont toutes les raisons de croire en l’accompagnement de la grande Chine dans leur processus de reconstruction, d’autant qu’hormis le contrat minier, Pékin a déjà financé plusieurs infrastructures en terre congolaise, cas du Stade des Martyrs, du Palais du Peuple, de la mission agricole chinoise dans la vallée de N’Djili (culture du riz), etc. On laisse entendre que la grande Commission mixte sino-congolaise pourrait reprendre du service d’ici quelques mois.
        Félix Antoine Tshisekedi est annoncé dans plusieurs villes chinoises, notamment Shanghai, Hong-Kong et Shenzhen, pour des échanges avec les milieux d’affaires chinois, dont les managers de Huawei, le géant du téléphone à travers notre planète.
        Rappelons que le Chef de l’Etat congolais séjourne en Chine, pour quatre jours, dans le cadre d’une invitation officielle lui adressée par son homologue chinois.

LP

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