L’IGF (Inspection Générale des Finances) a rendu public, en fin de semaine dernière, son rapport d’audit des fichiers de paie au niveau des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), de la PNC (Police Nationale Congolaise) et du Secope (Service de Contrôle de la Paie des Enseignants), lequel faisait état du détournement mensuel de plus de 148 milliards de francs congolais (environ 70 millions de dollars). Saisi du dossier, le Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe vient d’ordonner à la FBN Bank le gel, jusqu’à nouvel ordre, des comptes des fonctionnaires et agents porteurs de deux ou plusieurs numéros matricules pour les uns et de faux matricules pour les autres. Les fictifs sont également épinglés.
Cette mesure conservatoire est prise en attendant que les limiers du Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe puisse approfondir les investigations sur les réseaux maffieux qui pillaient le Trésor public sans état d’âme, compliquant davantage la tache du gouvernement dans la prise en charge des rémunérations des agents et fonctionnaires de l’Etat.
L’opinion nationale, fortement indignée par des pratiques maffieuses en vigueur dans pratiquement tous les rouages de l’administration publique, attend impatiemment les conclusions des enquêtes du Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/ Gombe, lesquelles devraient déboucher, selon tout vraisemblance, sur des procès publics et des condamnations des coupables.
On rappelle que selon les données recueillies par l’Inspection Générale des Finances (IGF), les fichiers de paie des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, de la Police Nationale Congolaise et du Service de Contrôle et de Paie des Enseignants hébergeaient 145.604 agents porteurs de numéros matricules incorrects ; 53.328 agents porteurs de deux ou plusieurs numéros matricules ; 93.356 agents porteurs du même numéro matricule ; 43.725 fictifs ainsi que 961 agents payeurs présents sur les listes de paie d’au moins 15 ministères.
Il ne s’agissait là que d’un échantillon des tripatouillages des fichiers de paie des agents et fonctionnaires de l’administration publique. L’Inspection Générale des Finances a promis d’élargir son champ de travail à plusieurs administration et services publics. On s’attend à ce que des milliers de « cadavres » soient tirés des placards des institutions, ministères et services publics. Affaire à suivre.
LP